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26 avril 2011

Comprendre la guerre en Libye (1/3)

Classé dans : Politique/Societe — uriniglirimirnaglu @ 11 : 27

Partie 1 : Des questions qu’il faut se poser à chaque guerre
Partie 2 : Les véritables objectifs des USA vont bien au-delà du pétrole
Partie 3 : Pistes pour agir

Des questions qu’il faut se poser à chaque guerre

Comprendre la guerre en Libye (1/3) dans Politique/Societe Obama-Libya-f324-91d8d-2c9ca27 fois. Les Etats-Unis ont bombardé un pays à 27 reprises depuis 1945. Et chaque fois, on nous a affirmé que ces actes de guerre étaient « justes » et « humanitaires ». Aujourd’hui, on nous dit que cette guerre est différente des précédentes. Mais on l’avait dit aussi la fois passée. Et la fois d’avant. On le dit chaque fois. N’est-il pas temps de mettre sur papier les questions qu’il faut se poser à chaque guerre pour ne pas se faire manipuler ?

Pour la guerre, il y a toujours de l’argent ?

Dans le pays le plus puissant du globe, quarante-cinq millions de gens vivent sous le seuil de pauvreté. Aux Etats-Unis, écoles et services publics tombent en ruines, parce que l’Etat « n’a pas d’argent ». En Europe aussi, « pas d’argent » pour les retraites ou pour créer des emplois.

Mais lorsque la cupidité des banquiers provoque une crise financière, là, en quelques jours, on trouve des milliards pour les sauver. Ce qui a permis à ces mêmes banquiers US de distribuer l’an dernier 140 milliards $ de récompenses et bonus à leurs actionnaires et traders spéculateurs.

Pour la guerre aussi, il semble facile de trouver des milliards. Or, ce sont nos impôts qui paient ces armes et ces destructions. Est-il bien raisonnable de faire partir en fumée des centaines de milliers d’euros à chaque missile ou de gaspiller cinquante mille euros de l’heure avec un porte-avions ? A moins que la guerre soit une bonne affaire pour certains ?

Pendant ce temps, un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes et le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter sur notre planète en dépit des promesses.

Quelle différence entre un Libyen, un Bahreini et un Palestinien ?

Présidents, ministres et généraux jurent solennellement que leur objectif est seulement de sauver des Libyens. Mais, au même moment, le sultan du Bahrein massacre des manifestants désarmés grâce aux deux mille soldats saoudiens envoyés par les Etats-Unis ! Au même moment, au Yemen, les troupes du dictateur Saleh, allié des USA, tuent 52 manifestants à la mitrailleuse. Ces faits n’ont été contestés par personne, mais le ministre US de la Guerre, Robert Gates, a juste déclaré : « Je ne crois pas que ce soit mon rôle d’intervenir dans les affaires internes du Yemen » [1].

Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ? Parce que Saleh accueille docilement la Vème Flotte US et dit oui à tout ce que lui commande Washington ? Parce que le régime barbare d’Arabie saoudite est complice des multinationales pétrolières ? Il y aurait de « bons dictateurs » et de « mauvais dictateurs » ?

Comment les USA et la France peuvent-ils se prétendre humanitaires ? Lorsqu’Israël a tué deux mille civils en bombardant Gaza, ont-ils instauré une « no fly zone » ? Non. Ont-ils pris des sanctions ? Aucune. Pire : Javier Solana, alors responsable des Affaires étrangères de l’U.E. a déclaré à Jérusalem : « Israël est un membre de l’Union européenne sans être membre de ses institutions. Israël est partie prenante à tous les programmes » de recherche et de technologie de l’Europe des 27. Ajoutant même : « Aucun pays hors du continent n’a le type de relations qu’Israël entretient avec l’Union européenne. » Sur ce point, Solana dit vrai : l’Europe et ses fabricants d’armes collaborent étroitement avec Israël dans la production des drônes, missiles et autres armements qui sèment la mort à Gaza.

Rappelons qu’Israël a chassé sept cent mille Palestiniens de leurs villages en 1948, refuse toujours de leur rendre leurs droits et continue à commettre de multiples crimes de guerre. Sous cette occupation, 20% de la population palestinienne actuelle a séjourné ou séjourne dans les prisons d’Israël. Des femmes enceintes sont forcées d’accoucher attachées à leur lit et renvoyées immédiatement dans leurs cellules avec leurs bébés ! Mais ces crimes-là sont commis avec la complicité active des USA et de l’UE.

La vie d’un Palestinien ou d’un Bahreini ne vaut pas celle d’un Libyen ? Il y aurait les « bons Arabes » et les « mauvais Arabes » ?

Pour ceux qui croient encore à la guerre humanitaire…

Dans un débat télévisé que j’ai eu avec Louis Michel, ancien ministre belge des Affaires étrangères et commissaire européen à la Coopération au développement, celui-ci m’a juré – la main sur le cœur – que cette guerre visait à « mettre en accord les consciences de l’Europe ». Il a été appuyé par Isabelle Durant, dirigeante des Verts belges et européens. Ainsi, les écologistes « peace and love » ont muté va-t-en-guerre !

Le problème, c’est qu’on nous parle de guerre humanitaire à chaque fois, et que ces gens « de gauche » comme Durant s’y sont à chaque fois laissé prendre. Ne feraient-ils pas mieux de lire ce que pensent vraiment les dirigeants US au lieu de juste les écouter à la télévision ?

Ecoutez par exemple, à propos des bombardements contre l’Irak, le célèbre Alan Greenspan, qui fut longtemps directeur de la réserve fédérale des USA. Il écrit dans ses mémoires : « Je suis attristé qu’il soit politiquement incorrect de reconnaître ce que chacun sait : la guerre en Irak était essentiellement pour le pétrole » [2]. Ajoutant : « Les officiels de la Maison-Blanche m’ont répondu : ‘Eh bien, malheureusement, nous ne pouvons parler du pétrole’. » [3]

Ecoutez, à propos des bombardements contre la Yougoslavie, John Norris, directeur de com de Strobe Talbott qui était alors vice-ministre US des Affaires étrangères, chargé des Balkans. Norris écrit dans ses mémoires : « Ce qui explique le mieux la guerre de l’Otan, c’est que la Yougoslavie résistait aux grandes tendances des réformes politiques et économiques (il veut dire : refusait d’abandonner le socialisme), et ce n’est pas notre devoir envers les Albanais du Kosovo. » [4]

Ecoutez, à propos des bombardements contre l’Afghanistan, ce que disait alors l’ancien ministre US des Affaires étrangères Henry Kissinger : « Il existe des tendances, soutenues par la Chine et le Japon, à créer une zone de libre échange en Asie. Un bloc asiatique hostile combinant les nations les plus peuplées du monde avec de grandes ressources et certains des pays industriels les plus importants serait incompatible avec l’intérêt national américain. Pour ces raisons, l’Amérique doit maintenir une présence en Asie… » [5]

Ceci confirmait la stratégie avancée par Zbigniew Brzezinski, qui fut responsable de la politique étrangère sous Carter et est l’inspirateur d’Obama : « L’Eurasie (Europe + Asie) demeure l’échiquier sur lequel se déroule le combat pour la primauté globale. (…) La façon dont les Etats-Unis ‘gèrent’ l’Eurasie est d’une importance cruciale. Le plus grand continent à la surface du globe en est aussi l’axe géopolitique. Toute puissance qui le contrôle, contrôle par là même deux des trois régions les plus développées et les plus productives. 75% de la population mondiale, la plus grande partie des richesses physiques, sous forme d’entreprises ou de gisements de matières premières, quelque 60% du total mondial. » [6]

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A gauche, n’a-t-on rien appris des médiamensonges humanitaires des guerres précédentes ?

Quand Obama le dit lui-même, vous ne le croyez pas non plus ?

Ce 28 mars, Obama a justifié ainsi la guerre contre la Libye :

« Conscients des risques et des coûts de l’action militaire, nous sommes naturellement réticents à employer la force pour résoudre les nombreux défis du monde. Mais lorsque nos intérêts et valeurs sont en jeu, nous avons la responsabilité d’agir. Vu les coûts et les risques de l’intervention, nous devons chaque fois mesurer nos intérêts face à la nécessité d’une action. L’Amérique a un important intérêt stratégique à empêcher Kadhafi de défaire ceux qui s’opposent à lui. »

N’est-ce pas clair ? Alors, certains disent : « Oui, c’est vrai, les Etats-Unis n’agissent que s’ils y trouvent leur intérêt aussi. Mais au moins, à défaut de pouvoir intervenir partout, on aura sauvé ces gens-là. »

Faux. Nous allons montrer que seuls les intérêts seront défendus. Pas les valeurs. D’abord, chaque guerre US fait plus de victimes qu’il n’y en avait avant (en Irak, un million de victimes directes ou indirectes !). Ensuite, l’intervention en Libye en prépare d’autres…

Qui refusait de négocier ?

Mais, dès que vous émettez un doute sur l’opportunité de cette guerre contre la Libye, tout de suite, on vous culpabilise : « Vous refusez donc de sauver les Libyens du massacre ? »

Question mal posée. Supposons que tout ce qu’on nous a raconté se soit vraiment passé. Premièrement, arrête-t-on un massacre par un autre massacre ? Nous savons qu’en bombardant, nos armées vont tuer de nombreux civils innocents. Même si, comme à chaque guerre, les généraux nous promettent que celle-ci sera « propre », nous avons l’habitude de cette propagande.

Deuxièmement, il y avait un moyen beaucoup plus simple et efficace de sauver des vies tout de suite. Tous les pays d’Amérique latine ont proposé d’envoyer immédiatement une mission de médiation, présidée par Lula. La Ligue arabe et l’Union africaine soutenaient cette démarche et Kadhafi avait accepté (proposant aussi d’envoyer des observateurs internationaux pour vérifier le cessez-le feu).

Mais les insurgés libyens et les Occidentaux ont refusé cette médiation. Pourquoi ? « Parce que Kadhafi n’est pas de bonne foi », disent-ils. Possible. Tandis que les insurgés et leurs protecteurs occidentaux ont toujours été de bonne foi ? A propos des Etats-Unis, il est utile de rappeler comment ils se sont comportés dans toutes les guerres précédentes à chaque fois qu’un cessez-le-feu était possible…

En 1991, lorsque Bush père a attaqué l’Irak parce que celui-ci avait envahi le Koweit, Saddam Hussein a proposé de se retirer et qu’Israël évacue aussi les territoires illégalement occupés en Palestine. Mais les USA et les pays européens ont refusé six propositions de négociation. [7]

En 1999, lorsque Clinton a bombardé la Yougoslavie, Milosevic avait accepté les conditions imposées à Rambouillet, mais les USA et l’Otan en ont rajouté une, volontairement inacceptable : l’occupation totale de la Serbie. [8]

En 2001, lorsque Bush fils a attaqué l’Afghanistan, les talibans avaient proposé de livrer Ben Laden à un tribunal international si on fournissait des preuves de son implication, mais Bush a refusé de négocier.

En 2003, lorsque Bush fils a attaqué l’Irak sous prétexte d’armes de destruction massive, Saddam Hussein a proposé d’envoyer des inspecteurs, mais Bush a refusé car il savait que les inspecteurs ne trouveraient rien. Ceci a été confirmé par la divulgation du mémo d’une réunion entre le gouvernement britannique et les dirigeants des services scecrets briatnniques en juillet 2002 : « Les dirigeants britanniques espéraient que l’ultimatum soit rédigé en des termes inacceptables afin que Saddam Hussein le rejette directement. Mais ils étaient loin d’être certains que cela marcherait. Alors, il y avait un Plan B : les avions patrouillant dans la « no fly zone » jetant de nombreuses bombes en plus dans l’espoir que ceci provoquerait une réaction qui donnerait une excuse pour une large campagne de bombardements. » [9]

Alors, avant d’affirmer que « nous » disons toujours la vérité tandis que « eux » mentent toujours, et aussi que « nous » recherchons toujours une solution pacifique, tandis que « eux » ne veulent pas de compromis, il faudrait être plus prudents… Tôt ou tard, le public apprendra ce qui s’est vraiment passé lors des négociations en coulisses, et constatera une fois de plus qu’il a été manipulé. Mais il sera trop tard, et on ne ressuscitera pas les morts.


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La Libye, c’est comme la Tunisie et l’Egypte ?

Dans son excellente interview publiée il y a quelques jours par Investig’Action, Mohamed Hassan posait la bonne question : « Libye : révolte populaire, guerre civile ou agression militaire ? ». A la lumière des recherches récentes, il est possible de répondre : les trois, en fait. Une révolte spontanée, rapidement récupérée et transformée en guerre civile (qui avait été préparée), le tout servant de prétexte à une agression militaire. Qui, elle aussi, avait été préparée. Rien ne tombe du ciel en politique. Expliquons-nous…

En Tunisie et en Egypte, la révolte populaire a grandi progressivement en quelques semaines, s’organisant peu à peu et s’unifiant sur des revendications claires, ce qui a permis de chasser les tyrans. Mais quand on analyse l’enchaînement ultra-rapide des événements à Benghazi, on est intrigué. Le 15 février, manifestation des parents de prisonniers politiques de la révolte de 2006. Manifestation durement réprimée, comme cela a toujours été le cas en Libye et dans les autres pays arabes. Et, à peine deux jours plus tard, re-manifestation, mais cette fois, les manifestants sont armés et passent directement à l’escalade contre le régime de Kadhafi. En deux jours, une révolte populaire devient une guerre civile ! Tout à fait spontanément ?

Pour le savoir, il faut examiner ce qui se cache sous le vocable imprécis « opposition libyenne ». A notre avis, quatre composantes aux intérêts très différents. 1° Une opposition démocratique. 2° Des dignitaires de Kadhafi « retournés » par l’Ouest. 3° Des clans libyens mécontents du partage des richesses. 4° Des combattants de tendance islamique.

Qui compose cette « opposition libyenne » ?

Dans cet enchevêtrement, il est important de savoir à qui on a à faire. Et surtout quelle faction a été intégrée dans les stratégies des grandes puissances…

1° Opposition démocratique. Il est légitime d’avoir des revendications face au régime Kadhafi, dictatorial et corrompu comme les autres régimes arabes. Un peuple a le droit de vouloir remplacer un régime autoritaire par un système plus démocratique. Cependant, ces revendications sont jusqu’ici peu organisées et sans programme précis. On rencontre aussi, à l’étranger, des mouvements révolutionnaires libyens, également assez disparates, mais tous opposés à l’ingérence étrangère. Pour diverses raisons que l’on va clarifier, ce ne sont pas ces éléments démocratiques qui ont grand chose à dire aujourd’hui sous la bannière des USA et de la France.

2° Dignitaires « retournés ». A Benghazi, un « gouvernement provisoire » a été instauré et est dirigé par Mustapha Abud Jalil. Cet homme était, jusqu’au 21 février, ministre de la Justice de Kadhafi. Deux mois plus tôt, Amnesty l’avait placé sur la liste des plus effroyables responsables de violations de droits humains d’Afrique du nord ». C’est cet individu qui, selon les autorités bulgares, avait organisé les tortures de infirmières bulgares et du médecin palestinien longtemps détenus par le régime. Un autre « homme fort » de cette opposition est le général Abdul Fatah Younis, ex ministre de l’Intérieur de Kadhafi et auparavant chef de la police politique. On comprend que Massimo Introvigne, représentant de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination, estime que ces personnages « ne sont pas les ‘démocrates sincères’ des discours d’Obama, mais parmi les pires instruments du régime de Kadhafi, qui aspirent à chasser le colonel pour prendre sa place ». (1)

3° Clans mécontents. Comme le soulignait Mohamed Hassan, la structure de la Libye est restée fortement tribale. Durant la période coloniale, sous le régime du roi Idriss, les clans de l’est dominaient et les richesses pétrolières leur profitaient. Après la révolution de 1969, Kadhafi s’est appuyé sur les tribus de l’ouest et c’est l’est qui a été défavorisé. Il faut le regretter, un pouvoir démocratique et juste doit veiller à combattre les discriminations entre régions. On peut aussi se demander si les anciennes puissances coloniales n’ont pas encouragé les tribus mécontentes à saper l’unité du pays. Ce ne serait pas la première fois. Aujourd’hui, France et USA misent sur les clans de l’est pour prendre le contrôle du pays. Diviser pour régner, un vieux classique du colonialisme.

4° Eléments d’Al-Qaida. Des câbles diffusés par Wikileaks avertissaient que l’Est de la Libye était, proportionnellement, le premier exportateur au monde de « combattants – martyrs » en Irak. Des rapports du Pentagone décrivaient un « scénario alarmant » sur les rebelles libyens de Benghazi et Derna. Derna, ville de 80.000 habitants à peine, serait la première source de jihadistes en Irak. De même, Vicent Cannistraro, ancien chef de la CIA en Libye, signale parmi les rebelles beaucoup d’ « extrémistes islamiques capables de créer des problèmes » et que les « probabilités [sont] élevées que les individus les plus dangereux puissent avoir une influence dans le cas où Kadhafi devrait tomber ». (1).

Evidemment, tout ceci s’écrivait lorsque Kadhafi était encore « un ami ». Mais ça montre l’absence totale de principes dans le chef des USA et de leurs alliés. Quand Kadhafi a réprimé la révolte islamiste de Benghazi en 2006, ce fut avec les armes et le soutien des Occidentaux. Une fois, on est contre les combattants à la Ben Laden. Une fois, on les utilise. Faudrait savoir.

Parmi ces diverses « oppositions », quel élément l’emportera ? C’est peut-être aussi un but de l’intervention militaire de Washington, Paris et Londres : veiller à ce que « les bons « l’emportent ? Les bons de leur point de vue évidemment. Plus tard, on utilisera la « menace islamique » comme prétexte pour s’installer durablement

En tout cas, une chose est sûre : le scénario libyen est différent des scénarios tunisien ou égyptien. Là, c’était « un peuple uni contre un tyran ». Ici, on est dans une guerre civile, Kadhafi disposant du soutien d’une partie de la population. Et dans cette guerre civile, le rôle qu’ont joué les services secrets US et français n’est déjà plus si secret que ça…

Quel a été le rôle des services secrets ?

En réalité, l’affaire libyenne n’a pas commencé en février à Benghazi en février, mais à Paris le 21 octobre 2010. Selon les révélations du journaliste italien Franco Bechis (Libero, 24 mars), c’est ce jour-là que les services secrets français ont préparé la révolte de Benghazi. Ils ont alors « retourné » (ou peut-être déjà avant) Nuri Mesmari, chef du protocole de Kadhafi, qui était quasiment son bras droit. Le seul qui entrait sans frapper dans la résidence du guide libyen. Venu à Paris avec toute sa famille pour une opération chirurgicale, Mesmari n’y a rencontré aucun médecin, mais se serait par contre entretenu avec plusieurs fonctionnaires des services secrets français et de proches collaborateurs de Sarkozy, selon le bulletin web Maghreb Confidential.

Le 16 novembre, à l’hôtel Concorde Lafayette, il aurait préparé une imposante délégation qui allait se rendre deux jours plus tard à Benghazi. Officiellement, il s’agissait de responsables du ministère de l’Agriculture et de dirigeants des firmes France Export Céréales, France Agrimer, Louis Dreyfus, Glencore, Cargill et Conagra. Mais, selon les services italiens, la délégation comportait aussi plusieurs militaires français camouflés en hommes d’affaires. A Benghazi, ils rencontreront Abdallah Gehani, un colonel libyen que Mesmari a indiqué comme étant prêt à déserter.

A la mi-décembre, Kadhafi, méfiant, envoie un émissaire à Paris pour essayer de contacter Mesmari. Mais la France l’arrête. D’autres Libyens se rendent visite à Paris le 23 décembre, et ce sont eux qui vont diriger la révolte de Benghazi avec les milices du colonel Gehani. D’autant que Mesmari a fourni aux Français de nombreux secrets de la défense libyenne. De tout ceci, il ressort que la révolte à l’est n’est donc pas si spontanée qu’on nous l’a dit. Mais ce n’est pas tout. Il n’y a pas que les Français…

Qui dirige à présent les opérations militaires du « Conseil national Libyen » anti-Kadhafi ? Un homme tout juste arrivé des USA le 14 mars, selon Al Jazeera. Décrit comme une des deux « stars » de l’insurrection libyenne par le quotidien britannique de droite Daily Mail, Khalifa Hifter est un ancien colonel de l’armée libyenne, passé aux Etats-Unis. Celui qui fut un des principaux commandants militaires de la Libye jusqu’à la désatreuse expédition au Tchad fin des années 80, a ensuite émigré aux USA et vécu ces vingt dernières années en Virginie. Sans source de revenus connue, mais à petite distance des bureaux… de la CIA. [10] Le monde est petit.

Comment un haut militaire libyen peut-il entrer aux Etats-Unis en toute tranquillité, quelques années après l’attentat terroriste de Lockerbie, pour lequel la Libye a été condamnée, et vivre vingt ans tranquillement à côté de la CIA ? Il a forcément dû offrir quelque chose en échange. Publié en 2001, le livre Manipulations africaines de Pierre Péan retrace les connexions d’Hifter avec la CIA et la création, avec le soutien de celle-ci, du Front National de Libération Libyen. Le seul exploit du dit Front sera l’organisation en 2007, aux USA, d’un « congrès national » financé par le National Endowment for Democracy [11], traditionnel intermédiaire de la CIA pour arroser les organisations au service des Etats-Unis…

En mars de cette année, à une date non communiquée, le président Obama a signé un ordre secret autorisant la CIA à mener des opérations en Libye pour renverser Kadhafi. Le Wall Street Journal, qui relate ceci le 31 mars, ajoute : « Les responsables de la CIA reconnaissent avoir été actifs en Libye depuis plusieurs semaines, tout comme d’autres services occidentaux. ».

Tout ceci n’est plus très secret, ça figure depuis un bon moment sur Internet, et ce qui est étonnant, c’est que les grands médias n’en aient pas dit un mot. Pourtant, on a déjà connu de nombreux exemples de « combattants de la liberté » ainsi armés et financés par la CIA. Par exemple, dans les années 80, les milices terroristes contras, mises sur pied par Reagan pour déstabiliser le Nicaragua et renverser son gouvernement progressiste. N’a-t-on rien appris de l’Histoire ? Cette « gauche » européenne qui applaudit aux bombardements n’utilise pas Internet ?

Faut-il s’étonner que les services italiens « balancent » ainsi les exploits de leurs confrères français et que ceux-ci « balancent » leurs collègues US ? Seulement si on croit aux belles histoires sur l’amitié entre « alliés occidentaux ». On va en parler…

A SUIVRE :

2. Les objectifs des USA vont bien au-delà du pétrole

3. Pistes pour agir

www.michelcollon.info

Notes


[1] Reuters, 22/3.

[2] Sunday Times, 16 septembre 2007.

[3] Washington Post, 17 septembre 2007.

[4] Collision Course, Praeger, 2005, p.xiii.

[5] Does America need a foreign policy ?, Simon and Schuster, 2001, p. 111.

[6] Le Grand Echiquier, Paris 1997, p. 59-61.

[7] Michel Collon, Attention, médias ! Bruxelles, 1992, p. 92.

[8] Michel Collon, Monopoly, – L’Otan à la conquête du monde, Bruxelles 2000, page 38.

[9] Michael Smith, La véritable information des mémos de Downing Street, Los Angeles Times, 23 juin 2005.

[10] McClatchy Newspapers (USA), 27 mars.

[11] Eva Golinger, Code Chavez, CIA contre Venezuela, Liège, 2006

par Michel Collon (son site) vendredi 8 avril 2011 – 53 réactions yahoo

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Réactions à cet article

  • votes : 10

    Par jako (xxx.xxx.xxx.172) 8 avril 11:38

    jako donateur-d876a

    Hé oui, sans les lunettes roses et le gaz qui va avec le monde est bien moins joli en effet.
    Je ne veux pas chipoter mais le missile de « croisière » français utilisé coute 3,2 millions de ros, une vingtaine auraient été utilisé déja…

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    • votes : -2

      Par HELIOS (xxx.xxx.xxx.64) 8 avril 13:29

      HELIOS

      Désolé de vous contredire, mais vous ne pouvez pas evaluer et dire qu’un missile de croiseure coute 3,2 Millions d’Euros !

      Il coute le prix des materiaux et des salaires des ouvriers qui ont été utilisés pour le fabriquer ce qui ne doit guerre depasser quelques milliers d’Euros.

      Vous n’avez pas le droit de dire que les investissements en recherche, les frais financiers divers et tout ce que vus pouvez imaginer rentre dans le prix CAR tout ce bazard est payé dans un contexte de permanence et de globalité et non pas a affecter a un missile.

      A titre d’exemple, quand vous utilisez votre vehicule, on vous dit que le km coute, mettons 2 euros. Là aussi c’est faux, il ne coute que le prix du carburant et la part relative a qq pieces d’usure. L’ammortissement, l’assurance etc rentrent dans des frais de possession qui courent quels que soient les km parcourus, exactement comme les frais d’etudes du missile ne peuvent rentrer dans celui qu’on envoie sur Khadafi.

      C’est aussi pour ce type de confusion que les verts nous expliquent qu’il est plus cher d’utiliser sa voiture que les transports en commun et qui calculent le prix du billet sur le (faux) prix que vous coute votre deplacement dans votre auto. Comme le calcul est faux, personne ne veut prendre le transport en commun au prix proposé !

      Votre raisonnement est absolument deformé par la vue finaciere qu’on nous impose pour justifier les facturations exhorbitantes de produits et services qui sont tres tres loin des valeurs reeles.

      Bonne journée a tous

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    • votes : 6

      Par jako (xxx.xxx.xxx.172) 8 avril 14:08

      jako donateur-d876a

      Bonjour Helios
      Je m’excuse en effet, sur d’autre source le cout est estimé aux alentour de 850.000 ros mais bon , cette magie de technologie fabriquée en très peux d’exemplaires ( le SCALP ) à un cout en recherche très important. Ce qui m’importe pour le prix c’est que cela sort de la poche de l’ETAT et donc de la mienne et que tout cela se passe alors que l’on entend sans cesse « les caisses sont vides »

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    • votes : 10

      Par Gilbert (xxx.xxx.xxx.102) 8 avril 14:25

      Gilbert

      @ HELIOS

      Le coût d’un missile SCALP, commercialisé par MBDA est de l’ordre du million d’euros par unité. Vous confondez le coût de revient pour l’entreprise et le prix de vente du missile. Effectivement, pour que l’entreprise fabrique une missile supplémentaire, cela ne lui coûte que le prix des matières premières et de la production. Cependant, lorsque l’armée (et donc l’état, avec l’argent du contribuable) achète un missile, il le paie au prix fort, qui permettra à l’entreprise d’être profitable. L’état supportera donc les coûts de R&D et autre.

      http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/Libye-la-facture-des-missiles-de-croisiere-Scalp-s-eleve-deja-a-plus-de-neuf-millions-d-euros_a212.html

      Réagir à l’article Réagir à ce message Signaler un abus Lien permanent

    • votes : 0

      Par HELIOS (xxx.xxx.xxx.64) 8 avril 18:37

      HELIOS

      On est d’accord Gilbert sur la forme, pas sur le fond !

      Mon boulot consiste à monter des « programmes » ou des » projets »…
      je peux vous garantir que les etudes faites par MBDA (rappelons que cette boite est la descendante de l’aerospatiale, de Matra et d’autres) ONT ETE PAYEES déja par l’etat !

      Petit rappel :
      Quand les armées desirent qq chose, elles s’adressent a des enrtreprises qui vont faire des etudes de faisabilités, des etudes techniques (la conception, les demonstrateurs le premieres versions) QUI SERONT INTEGRALEMENT PAYEES. Normal, personne ne bosse pour rien !
       
      Il n’y a pas d’investissement de la part de ces entreprises, si ce n’est leurs bureaux de recherche qui rentrent dans le contexte de competence. En effet si on s’adresse a ces boites (MBDA), c’est qu’elles ont les competences pour faire les missiles (par exemple) et c’est cette recherche interne qui fait leur notoriété, leur competence et justifie la vente au client (l’armée) de ses ingenieurs pour les etudes (de ces missiles).

      Donc, si vous suivez bien, et par exemple, MBDA est une boite qui a des competences, qui VENDS DES ETUDES… et une fois les etudes terminées et payées, MBDA va fabriquer les missiles. Vous comprenez bien que l’etat a donc assumé tout l’investissement en etudes de ses missiles, et lorsqu’ils sont construits (par MBDA) on peut dtre schematiquement qu’il ne reste plus que ce prix de fabrication..

      Vous ne pouvez pas inclure ces investissements de l’etat dans le cout des missiles car c’est le boulot même de l’armée de faire faire ces etudes en plus de faire la guerre. Dans le cout des missiles, vous n’incluez pas le cout des pingouins de l’etat major, ni des majorettes sur les champs elysées au 14 juillet. Vous ne pouvez donc pas attribuer le prix des etudes que l’armée a demandé a diverses boites pour ses armes, car elle fait la son boulot normal.

      Et vous n’avez pas le droit non plus de dire que MBDA doit repercuter dans le cout des missiles le prix des etudes, vue que ces etudes ont déja été payéees une fois.

      En conclusion, je mainteins, même si le prix apparent est de 1 Million d’Euro l’unité, c’est soit un abus de la part de MBDA et dans ce cas une faute de la part des militaires qui passent le contrat et qui payent, soit une manipulation destinée a laisser croire au public que ces missiles sont hors de prix avec les suppositions que cela entraine…

      Le prix de ces missiles, en simplifiant a l’extreme se decompose en une « bombe » portée par un missile autoguidable et doté d’un GPS. La dedans combient pensez vous que cela doit couter ?

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  • votes : -10

    Par Yves Rosenbaum (xxx.xxx.xxx.222) 8 avril 12:12

    Yves Rosenbaum

    Je suis parfaitement d’accord avec votre analyse, notamment sur les véritables raisons qui ont poussé les Etats-Unis à intervenir en Libye. Toutefois, cela n’empêche pas de se poser la question : « Que serait-il advenu de la Libye et des populations civiles des régions insurgées si on avait laissé Khadafi poursuivre sa répression ? » Il s’agit certes d’un alibi parfait pour les « interventionnistes », mais cette question méritait, je trouve, d’être mentionnée

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    • votes : -6

      Par joelim (xxx.xxx.xxx.104) 8 avril 13:36

      joelim donateur-d876a

      +1. Dommage que l’article par ailleurs intéressant n’en parle pas.

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    • votes : 14

      Par Madoff (xxx.xxx.xxx.249) 8 avril 14:15

      Les rapports établissant que khadafi avait ordonné d’ouvrir le feu sur la foule ont été démentis , dans ces conditions comment pouvez vous faire la différence entre une insurrection et une guerre civile ?
      D’autant plus que les groupes ethniques opposés à khadafi l’ont toujours été depuis la chute de la royauté et la prise du pouvoir par Khadafi qui à l’époque était bien une révolution .
      Il y a même des rapports qui prouvent que durant l’exil de certains groupuscules , ceux ci était financé et entraîné par l’Arabie Saoudite avec la complicité implicite du gouvernement américain .
      On retrouve également des rapports établissant la présence dans le camp des insurgés d’agent de la CIA et d’agents d’Al Qaida …

      Posez vous la question , est ce que maintenant Al Qaida est devenu un symbole de liberté et de démocratie au moyen Orient ? Tellement important que nous nous devons de les aider à vaincre l’armée de Khadafi ?

      Je m’y refuse , ce qui est excellent ce sont les gens à qui ont explique depuis des années que Al Qaida est une création de la CIA qui a orchestré le conflit de civilisation , et lorsque la preuve est sous leur yeux , qu’il est prouvé que l’empire s’est bien foutu de leur gueule , il signe et accepte de les aider militairement …
      On marche sur la tête … Il y a même des gens pour approuver…

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    • votes : 12

      Par soulmanfred (xxx.xxx.xxx.94) 8 avril 14:34

      soulmanfred

      Que serait-il advenu de la Libye et des populations civiles des régions insurgées ..

      La réponse est simple , la communauté internationale à annihilée toute forme de début de réponse à votre question , en s’immisçant dans un conflit civil elle déforme la réalité à sa convenance . Dans une guerre civile il y a des morts de toute façon , un peuple doit être maître de son destin , s’il avait fallu 10000 morts en Libye pour que ce pays puisse s’émanciper et faire tomber son dictateur il fallait laisser l’histoire suivre son cours sans intervention extérieur . Si vraiment Kadhafi était un danger pour son peuple il fallait ne plus lui donner de crédit diplomatique en le recevant avec tapis rouge partout ou il se rendait , ne plus lui vendre d’armes , ne plus lui acheter de pétrole , à partir de là il se serrait affaiblit et sa chute n’aurait été que plus facile . Le problème c’est qu’en laissant faire le peuple celui ci peut se choisir un nouvel homme fort totalement indépendant qui n’entre pas dans les plans de la communauté internationale , à l’image d’ Allende qui ne se manipule pas ou ne s’achète pas , mieux vaut prendre les devants et remodeler le pays suivant le bon vouloir de la maison blanche .

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    • votes : 6

      Par Ouallonsnous ? (xxx.xxx.xxx.51) 8 avril 18:07

        »Que serait-il advenu de la Libye et des populations civiles des régions insurgées si on avait laissé Khadafi poursuivre sa répression ? »

      C’est une excellente question, mais on peut d’emblé tabler sur un arrêt de la gravité de la « répressioon », si toutefois il y avait réellement répression, (dans un état totalitaire et dictatorial, bien difficile à discerner ; les médias des agresseurs ayant beau jeu à fabriquer de la répression aux yeux de ceux qui ne vivent pas en Lybie) à partir du moment où ont ne fournissait pas 50 000 mercenaires recrutés pour le compte de Khadafi par la sté israélienne GLOBAL CST.

      Tout cela semble une fois encore une colossale intoxication de l’opinion publique mondiale par les éternels fauteurs de guerre et colonialistes que sont les anglo-USraéliens et leurs « laquais » de l’UE !

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    • votes : 1

      Par joelim (xxx.xxx.xxx.104) 8 avril 18:51

      joelim donateur-d876a

      Posez vous la question , est ce que maintenant Al Qaida est devenu un symbole de liberté et de démocratie au moyen Orient ? Tellement important que nous nous devons de les aider à vaincre l’armée de Khadafi ?

      Justement c’est une façon de rompre avec le choc des civilisations. 

       

      Ce n’est plus : la nébuleuse (bien nommée) Al-quaeda d’un côté, et l’occident beau-parleur de l’autre.

       

      D’ailleurs les néo-cons sont plutôt contre. Justement car ça brouille la lisibilité de leur « chorale de marche » (j’entends par là le chœur médiatique géré par les industriels et financiers).

       

      Certes les EUA (qui sont l’OTAN) n’auraient pas du s’en mêler. Il faudrait qu’un jour il n’y ait plus une botte de GI en dehors de leur cher pays. Juste pour remettre les compteurs à zéro. En pénitence des deux guerres dont ils ne veulent pas économiquement se passer. Et oui des guerres économiques. Ce furent les premiers pas du IIIe millénaire. Espérons que de cette fumure renaîtra quelque chose.

       

      Et nous devions-nous y aller ? Au niveau des principes (que nous disons représenter droits de l’homme et tout ça) pouvions-nous ne pas répondre à tel appel, vu le contexte… Mais pour moi répondre ce n’est pas attaquer mais défendre.

       

      Sinon j’ai du mal à croire qu’une cabale pour renverser Kadhafi a été fomentée AVANT les révolutions arabes commencées en Tunisie en décembre 2010, donc bien après octobre.

       

      Quant à l’uranium appauvri, c’est aux EUA de se justifier. Il est très étonnant qu’aucun media ne leur demande : combien d’UA ont été amenés, déversés ou pulvérisés en Libye ? Et en Irak ? et au Kosovo ? et en Afghanistan ? Etc etc. Les médias français sont peu curieux de nature. smiley 

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  • votes : -3

    Par Kinini (xxx.xxx.xxx.110) 8 avril 12:17

    Le charlatanisme politique est un fléau intellectuel procédant du populisme et du sophisme .Et le processus politique ne se décline pas toujours ,nécessairement , du « binarisme » de la Moralité/Immoralité et de l »’amalgame.Mais des intérêts des hommes,du moment considéré et de la valeur des hommes ,en action, qui soupèsent l’efficacité des perspectives.Dans ce cadre, la prudence imposerait d’écouter la variété des approches pour ne pas succomber aux effets des « cécités idéologiques » !

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    • votes : 8

      Par Bélial (xxx.xxx.xxx.12) 8 avril 14:30

      Bélial

      Très étrange cette interview dans laquelle Zbigniew Brzezinski l’homme de la stratégie d’armer les talibans contre l’URSS et du tittytainment (voir wikipédia) passerait presque pour un gentil (comparé aux néoconservateurs).
      Très étrange ce mélange d’idéalisme (America doit guider le monde vers la paix la justice l’amour les gros 4×4 et la démocratie) et de pragmatisme tout empreint de realpolitik (laisser faire les émirs au Bahrein et en Arabie Saoudite… et faire de la géostratégie en Lybie)

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  • votes : 9

    Par criticaldistance (xxx.xxx.xxx.64) 8 avril 12:19

    criticaldistance

    Un Américain s’exprimant dans un documentaire sur Kadhafi diffusé récemment disait qu’une intervention en Libye (la précédente) était l’occasion d’envoyer un message à peu de frais (militaires) .

    Il y a plusieurs sortes de clivages : Etats amis, incontrôlables, ou ennemis ; Etats démocratiques, autoritaires, ou totalitaires ; Etats non dangereux, ou militairement menaçants, avec ou sans risque de guerrilla, ou terroristes ; Etats aux ressources naturelles importantes, moyennes, ou faibles .

    La Libye est un Etat autoritaire incontrôlable ex ennemi non menaçant aux riches ressources naturelles, d’où l’intérêt d’une intervention, alors que Kadhafi a irrité la France et qu’une guerre juste améliorerait l’image du gouvernement .

    Chine et Corée du Nord sont hors d’atteinte .

    Une intervention en Iran serait difficile .

    L’Arabie saoudite est un Etat intégriste ’ami’ aux riches ressources naturelles, ainsi que Bahreïn .

    La Birmanie a été blanchie par Kouchner !

    En Syrie, au Yémen, comme au Darfour, il y a moins de ressources naturelles .

    L’Irak était comme l’est la Libye un Etat autoritaire incontrôlable non menaçant (après la première guerre du golfe) avec de riches ressources naturelles .

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    • votes : 3

      Par Bélial (xxx.xxx.xxx.12) 8 avril 14:16

      Bélial

       »

      Il y a plusieurs sortes de clivages : Etats amis, incontrôlables, ou ennemis ; Etats démocratiques, autoritaires, ou totalitaires ; Etats non dangereux, ou militairement menaçants, avec ou sans risque de guerrilla, ou terroristes ; Etats aux ressources naturelles importantes, moyennes, ou faibles .  »

      = l’axe du bien, l’axe du mal, l’axe du pas trop mal et l’axe du peut mieux faire.

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  • votes : 15

    Par le folisophe (xxx.xxx.xxx.147) 8 avril 12:20

    le folisophe

    merci MONSIEUR COLLON, vous etes a l’information ce que le decodeur est a Canal plus, l’abonnement en moins.

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  • votes : 19

    Par Jean-Fred (xxx.xxx.xxx.61) 8 avril 12:27

    donateur-d876a

    Merci pour ce brillant exposé ! J’espère que d’autres médias se joindront à Agoravox pour diffuser largement votre article.

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    • votes : 5

      Par LeManu (xxx.xxx.xxx.29) 8 avril 18:09

      LeManu

      Comme dit l’auteur lui-même, il n’a fait que compiler des éléments déjà publiés de manière disparate : Je dois avouer que même en n’ayant rien appris de nouveau, le simple exposé , si bien articulé, de trous ces éléments reliés les uns aux autres fait clairement apparaître la logique géostratégique, pour ne pas tout simplement l’appeler « coloniale » de l’action de Sarkobama.
      Excellent travail de synthèse, des révoltes de Bengazi en 2006 jusqu’à l’article récent du Libero (traduction ici) (original ici : pdf), l’article est complet, et, cohérent, il permet une vision globale (à tous les sens du terme) de « l’affaire » libyenne.

      Bravo à un auteur qui ne s’en laisse pas conter – Je partage illico.
      Manu

      PS : à quand la même chose sur le sanglant putch de Sarkobama en Côte d’Ivoire, les boucheries passées, présentes et avenir qu’il a et qu’il va entrainer… pour combien d’année ?

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  • votes : 16

    Par tinga (xxx.xxx.xxx.165) 8 avril 12:37

    La gauche européenne est un leurre, elle n’existe pas, on le voit bien pour toutes les grandes décisions, comme l’entrée en guerre de notre pays, gauche et droite sont les doigts d’une même main, la gauche c’est pour faire croire à quelques naïfs qu’il y a une opposition, mais l’agression contre la Libye montre bien que ces ordures partagent le même agenda. 

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    • votes : 10

      Par L’Etna (xxx.xxx.xxx.67) 8 avril 13:22

      Très bon article.

      La stratégie est toujours la même : surfer sur un vague d’émotion, pour faire accepter l’impossible c’est à dire la guerre.Est ce que l’opinion aurait réagi pareil si on nous avez dit « nous attaquons la Libye car ce pays recèle une des plus grande reserve pétrolière du monde, et qu’il serait possible d’armer et de soutenir des clans opposes à Kadhafi pour à moyen terme soit s’emparer du pétrole soit en obtenir un meilleur prix ».

      Car il semble maintenant que ces révolutionnaires n’était que des clans ou faction opposées au général et non un peuple unis contre la dictature.Et même si ça avait été un peuple unis pour la démocratie est ce qu’il faut pour cela les aider militairement, ou plutôt les laisser faire totalement leur révolution avec ce que cela engendre comme sacrifices ?

      Enfin si nous intervenons c’est surement pour d’autres raison qu’un coup de pouce vers une démocratie.

       

       

       

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    • votes : 8

      Par Defrance (xxx.xxx.xxx.202) 8 avril 14:41

      Defrance

      Vus avez parfaitement raison, et aux USA ils sont parvenu a avoir deux blocs soit disant opposés appelés DÉMOCRATE pour l’un et RÉPUBLICAIN pour l’autre ! comme si un démocrate ne pouvait pas etre aussi républicain et l’inverse ?

       

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    • votes : 1

      Par Ariane Walter (xxx.xxx.xxx.232) 8 avril 21:21

      Ariane Walter

      Tinga, j’aime votre expression, très juste : les doigts d’une même main.

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  • votes : 25

    Par soulmanfred (xxx.xxx.xxx.94) 8 avril 12:58

    soulmanfred

    Parfaite démonstration Mr Collon , le problème dans cette affaire est que Kadhafi est un parfait bouc émissaire , ce despote convient parfaitement dans la vitrine médiatique de guerre us , tout comme Saddam en son temps , il est parfait dans son rôle : vous avez vu ce salaud de Kadhafi qui massacre son peuple ? Et bien on va s’en occuper ! 

     

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  • votes : 13

    Par Yoann (xxx.xxx.xxx.160) 8 avril 13:02

    Yoann

    Excellent article Mr Michel Collon, merci pour ce rare moment de lucidité dans ce monde de brutes …

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  • votes : -9

    Par lerma (xxx.xxx.xxx.85) 8 avril 13:37

    lerma

    Le mouvement de libération des masses en sachant les tyrans et dictateurs a commencé avec la révolution tunisien

    KADHAFI est le 1er tyran qui utilise les armes contre son peuple au lieu de quitter le pouvoir avec les valises pleines d’argents

    Oui la révolution des résistants face à la dictature du tyran est légitime et il faut arrêter de voir la main des européens ou des américains,à chaque fois qu’un arabe exprime sa légitime revendication de liberté…comme vous en France..

    http://www.tvargentine.com

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    • votes : 2

      Par dom y loulou (xxx.xxx.xxx.195) 8 avril 23:25

      dom y loulou

      « KADHAFI est le 1er tyran qui utilise les armes contre son peuple au lieu de quitter le pouvoir avec les valises pleines d’argents »

      dites lerma, vous avez reçu combien de vaccins ? parce que je me souviens très bien de vos diatribes contre le boucher de bagdad qui utilisait d’horribles armes rothschild contre les kurdes… oui Saddam… oui pas sa dame…
      oublié ?
      les grands stratèges de la FED americaine et londonienne en sous-papes… aiment manifestement resservir les mêmes plats avariés pour pousser plus loin l’ABOMINATION.

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  • votes : 4

    Par ROBERT GIL (xxx.xxx.xxx.152) 8 avril 13:40

    Pourquoi les occidentaux ont attaqué la Libye quand ils n’ont pas bougé ni en Tunisie ni en Egypte, ni en Côte d’Ivoire, ni à Gaza… ? Là est la question ! 

    Kadhafi n’est pas qualifié de dictateur parce qu’il fait tirer sur la foule. Il se passe la même chose en Arabie Saoudite, au Bahreïn et dans d’autres pays que nous soutenons, et les dirigeants de ces pays reçoivent tous les honneurs de l’Occident. Kadhafi est un dictateur parce en 1969 il a nationalisé le pétrole libyen.

    Le gouvernement de transission deja reconnu par Paris, est composé uniquement de personne ayant des rapports etroit avec l’occident ou ayant fait leur etudes aux USA !

    http://2ccr.unblog.fr/2011/03/23/en-lybie-sauvons-le-petrole/

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  • votes : 7

    Par Defrance (xxx.xxx.xxx.202) 8 avril 14:21

    Defrance

    Bravo Monsieur Collon,

    Il y a aussi, a mon humble avis la Publicité pour le matériel que la France et la Suede tentent de vendre au Bresil ? Avez vous remarqué que les Suedois qui avaient laissé libre cours aux démonstration des Rafales et ont ensuite envoyés six Grippen ? De leur coté les anglais ne parlent que des exploits de leurs appareils ce qui montre bien que l’alibi de la guerre de protection passe au minimum au second rang.
     Pour ce qui me concerne je pense que l’intervention est arrivée trop tard pour être vue comme un acte de protection, l’ONU est une machine qui met trop de temps a se mettre en branle et Kaddafi aurait pu tomber très vite une semaine plus tôt ?

     Les règlements de l’ONU devraient être revus pour interdire le droit de véto aux fournisseurs d’armes qui sont présentes sur le champs d’opération ?? Ex les Russes ne souhaitaient pas que le monde entier voit ses T55 s’ouvrir comme de vulgaires boites de conserves ?

     Cela dit Kaddafi n’était pas plus dangereux que bien d’autres a condition de le tenir a distance plutôt que de le recevoir sous sa tente dans les jardins de l’Élysée ? A ce propos il eut été facile de l’arrêter a cette période…… mais il avait annoncé l’achat de rafales, alors le business a pris le dessus !! 

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  • votes : 6

    Par dom y loulou (xxx.xxx.xxx.55) 8 avril 14:51

    dom y loulou

    le congrès amerloque, sous l’oeil avisé du prix nobel de la paix (sic) a enclenché une loi qui permet aux USA les meurtres commandités sur « toute personne peut-être liée à des activités terroristes, à l’étranger comme aux USA »

    formidable le 4ème Reich n’est-ce pas ?

    en tous les cas les nouvelles photos divulguées de Libye qui « prouvent la brutalité du régime kadhafi » ne signifient rien, les rebelles al kaida de benghazi, lourdement armés par les grands dieux, ont tout aussi bien pu les faire et les étaler là au moment opportun.

    de toute façon les GIs vont devenir schizos car là-bas ils doivent combattre al kaida et là « aider » al kaida en bombardant leurs ennemis… ils vont pêter une diurite je penses.

    et nous aussi si nous pensons que les merdias nous disent quoique ce soit d’autre que des mensonges qui servent les intérêts sionistes unilatéraux.

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  • votes : -7

    Par Tristan Valmour (xxx.xxx.xxx.117) 8 avril 14:53

    Bonsoir Michel Collon

    Article intéressant mais assez partial. Permettez-moi alors de tenter d’être objectif.

    Je crois qu’il n’y a jamais eu dans toute l’histoire de l’humanité d’Etat non expansionniste. Et on pourrait sans doute affirmer la même chose au sujet des religions et autres idéologies. Alors, peut-on reprocher aux US autre chose que de réussir là où les autres ont échoué ? Et a qui imputer la faute ? Moi, je l’impute aux dirigeants de chaque pays qui trahissent les intérêts des leurs, ni aux US ni à Israël. Lorsque la France avait une voix indépendante, et les moyens de la faire entendre, elle était respectée. Mais de Gaulle n’est plus, et n’a eu comme successeurs que des traîtres et des gens guidés par leur seule ambition personnelle.

    La seule guerre juste est celle que l’on mène pour défendre ses terres. Toute autre guerre, même animée des meilleures intentions du monde ne peut être qualifiée de juste ; elle est toujours trouble. Et dans toute guerre, ce sont toujours des pauvres malheureux, dans les deux camps, qui meurent, civils et militaires.

    Il faut distinguer les politiques américaines et israéliennes des américains et des israéliens, au risque que se constituent des amalgames dont pourraient souffrir les peuples américains et israéliens dont la valeur et le droit à vivre une vie digne et humaine ne sont pas moindres que les nôtres.

    Même si la politique américaine est interventionniste, je ne vais pas pleurer sur le sort de Khadafi qui n’est pas connu pour être un grand démocrate, et qui a causé de grands torts à la France. D’autre part, je suis intimement convaincu qu’un dirigeant qui aurait le soutien de son peuple, c’est-à-dire qui mènerait une politique selon le principe de l’intérêt général, et qui communiquerait sincèrement avec son peuple, ne craindrait pas les ambitions américaines. Mieux encore, ce dirigeant pourrait être montré en exemple et inspirer les opinions publiques américaines et israéliennes. Mais, comme nous pouvons le constater, ce sont souvent des dictateurs qui sont pris pour cibles.

    Il y a certes deux poids deux mesures, mais les choses ont toujours été ainsi en politique. Si je condamne également l’intervention de l’Etat d’Israël à Gaza et suis horrifié par le sort des Palestiniens, il ne faut pas oublier ce qu’ont subi les Juifs tout au long de l’histoire de l’humanité. Jamais on ne devra oublier qu’aucun autre peuple (je mélange sciemment religion et peuple) n’a subi autant d’affres pour ce qu’il est que le peuple Juif. Ce, de l’antiquité jusqu’après la seconde guerre mondiale. Certes, les Noirs et les Indiens d’Amérique ont aussi éprouvé un génocide – et en la matière il ne saurait y avoir de moins mauvais génocide -, mais c’était dans l’objectif de s’approprier leurs richesses.

    Dans toutes ces affaires, il y a au final un seul coupable : le désir atavique de spolier et dominer autrui. Triste humanité.

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    • votes : 9

      Par criticaldistance (xxx.xxx.xxx.29) 8 avril 15:35

      criticaldistance

      commentaire maladroit, la fin enlève toute crédibilité, en hiérarchisant les drames, en confondant des juifs et les juifs

      des juifs sont morts dans des conditions atroces, d’autres juifs colonisent un territoire en violation du droit international

      de quoi la surreprésentation des juifs dans les media, chez les banksters, est-elle le nom ?

      une société oligarchique, néo-féodale

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  • votes : 7

    Par criticaldistance (xxx.xxx.xxx.29) 8 avril 15:26

    criticaldistance

    il faudrait aussi une critique du rôle de l’histrion BHL  smiley

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  • votes : 5

    Par spartacus (xxx.xxx.xxx.49) 8 avril 15:31

    spartacus

    Nos modes de consommations et nos impots nous rendent complices de tous ces massacres perpétrés au nom du « bien » .
    Nous seul moyen de pression sur le système et de boycotter toutes marques soutenant les projet du NWO.
    refuser que nos impots servent à erradiquer toutes forme d’opposition à l’oligarchie mondiales pour lesquelles travaillent avec zele nos politiques.
    Sans une action de masse, nous ne pourrons jamais renverser le processus.

    Réflection utopique, je sais.

    il sera bientôt trop tard pour une quelconque réaction d’indignation et d’opposition.

    j’ai bien peur que le point de non retour est franchi.

    La gouvernence mondiale est en marches et bientôt opérationnelle.

    après toutes éliminations ds opposition qui perdurent dans le monde, ils viendront s’occuper de ceux qui pensent autrement ne seraissent que par leurs écrits, c’est à dire nous !!!!!

    « SEDITION »

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  • votes : 9

    Par Lisa SION 2 (xxx.xxx.xxx.140) 8 avril 15:42

    Lisa SION 2

    Bonjour monsieur Collon, vous m’avez convaincu, me voilà collonniste !

    J’ai suivi avec plaisir votre intervention chez Taddéi et j’ai aimé le courage dont vous faisiez preuve d’engager le débat sur un voie vierge, totalement infréquentée, où personne n’était prêt à vous suivre, mais vous avez été net et convainquant, déclarant que depuis toujours la presse n’est que la voie de son maitre, voilant les faits graves et occultes derrière des petits faits divers dont on peut affirmer malheureusement eux seuls sont véridiques. vous êtes gagnant en ce sens, qu’aucun de Vos contradicteurs ce soir là n’a été plus convainquant, depuis le doute les gagne j’en suis sur !

    ravi de vous savoir sur Agoravox. L.S.

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  • votes : 3

    Par boris (xxx.xxx.xxx.25) 8 avril 15:46

    boris

    Torcher le cul merdeux des dictateurs peut effectivement paraître louable, dans le même temps l’empressement a dérouler le pq est toujours suspect.

    En ce qui concerne Kadhafi ce qui est troublant c’est que son pays n’a pas tant de pétrole que ça, contrairement a ce qui a été dit un peu plus haut, ses réserves pétroliféres ne représentent que de 2% des réserves mondiales.

    Les US se pré-positionne dans le secteur car d’autres pays voisins détiennent aussi le précieux liquide noir et puis ça rapproche de l’Iran.

    Quant à Sarko, c’est un mix, côte de popularité en baisse, financement occulte, agitation pro atlantique, imitation caractérisée pour faire comme les grands.

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    • votes : 1

      Par soulmanfred (xxx.xxx.xxx.94) 8 avril 17:39

      soulmanfred

      La Libye rejoint les Nations-Unies le 14 décembre 1955. Quelques mois plus tard, le 30 avril 1956, un forage effectué dans le sud-ouest du pays par la Libyan American Oil met au jour un premier gisement de pétrole15. En 1959, des gisements bien plus importants sont découverts à Zilten par la compagnie Esso Standard Libya. En 1965, la Libye exporte quelque 58,5 millions de tonnes d’« or noir », via des installations modernes (terminal de Marsa El Brega). Elle est à cette époque le premier producteur d’Afrique15. La manne pétrolière permet au pays de développer ses infrastructures, encore rudimentaires au début des années 1960.

      Le pétrole Libyen est parmi les plus raffiné au monde et donc la première réserve d’Afrique , le pétrole Irakien 4ème réserve au monde.. L’aghanistan :


      L’Afghanistan, l’un des pays les plus pauvres du monde, a dans son sous-sol des ressources pétrolières et minérales estimées à un millier de milliards de dollars, a affirmé aujourd’hui son président Hamid Karzaï.La Côte d’Ivoire et ses 50 milles barils jours ne sont pas négligeables non plus … 


      Réserves prouvées fin 2008 en millions de barils :

       

      Arabie saoudite  19,87 % 

      Canada        13,27 % 

      Iran            10,14 % 

      Irak             8,57 % 

      Koweït         7,75 % 

      Venezuela     7,40 % 

      Émirats Arabes    7,29 % 

      Russie          4,47 % 

      Libye            3,25 % 

      Nigeria        2,70 % 

      Kazakhstan    2,24 % 

      États-Unis   1,59 % 

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  • votes : 1

    Par Marc P (xxx.xxx.xxx.225) 8 avril 16:26

    En effet, un grand merci Monsieur COLLON !

    « Mais les insurgés libyens et les Occidentaux ont refusé cette médiation. Pourquoi ? « Parce que Kadhafi n’est pas de bonne foi », disent-ils. »

    C’est il me semble un peu court pour être vrai ou être suffisant… Aussi n’y a-t-il pas une raison inavouable mais décemment recevable à ce refus ?

    Je m’autorise encore à l’espérer…

    Car une « no flight zone » même avec des interventions aériennes ou maritimes air-sol ou mer sol ne semblaient pas suffir pour renverser Khadafi avec pas ou peu de victimes… Le choix de la guerre a du quand même être sérieusement sous-pesé… Toutefois le cynisme des puissants n’est pas non plus à exclure…

    Cordialement.

    Marc P

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  • votes : 1

    Par Madoff (xxx.xxx.xxx.249) 8 avril 17:00

    Quelqu’un pourrait nous faire l’analyse du drapeau constamment brandi par les  » insurgés  » lybiens ( bon on ne compte pas agents de la CIA et Al Qaida sinon on va être confus )

    Merci par avance ,

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    • vote : 0

      Par Loatse (xxx.xxx.xxx.42) 8 avril 21:40

      Loatse

      @Madoff,

      Il s’agit du drapeau de l’ancienne monarchie lybienne dirigée par Idris 1er.
       
      Il dérive du drapeau de la Cyrénaïque, dont le roi Idris était Emir . Noir avec croissant et étoile, il était inspiré de celui de l’Empire Ottoman (auquel appartenait le territoire libyen jusqu’au 18 octobre 1912 où il fut cédé à l’Itale Les bandes rouge et verte furent ajoutées pour représenter le Fezzan et la Tripolitaine.

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    • vote : 1

      Par Madoff (xxx.xxx.xxx.249) 12 avril 15:19

      Merci Loatse

      En gros on défend des démocrates monarchistes si j’a ibien compris ?

      C’est bien … Continuons dans la logique c’est parfait :)

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  • votes : 2

    Par Montagnais (xxx.xxx.xxx.18) 8 avril 17:25

    Montagnais

    Excellent article.

     

    C’est BHV qui va pas être content !

     

    Déjà qu’il vous traite de cul de plomb, d’imbécile, de Munichois, d’autres noms d’oiseaux.. 

    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/bernard-henri-levy/libye-monsieur-de-norpois-est-de-retour-07-04-2011-1316771_69.php



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  • votes : 3

    Par Hijack (xxx.xxx.xxx.120) 8 avril 17:30

    Hijack donateur-d876a

    Excellente analyse de M. Collon, comme d’habitude !

    Rien d’autre à ajouter, tout est dit !

    http://www.michelcollon.info/

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  • votes : 2

    Par francis (xxx.xxx.xxx.157) 8 avril 18:35

    francis

    Excellente analyse de Mr collon, c’est vraiment cela.

    Mais, d’autre part, je suis surpris de la qualité des commentaires de nos amis internautes.

    Chapeau bas donc !

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  • vote : 0

    Par joelim (xxx.xxx.xxx.104) 8 avril 19:06

    joelim donateur-d876a

    L’auteur dit : Il y aurait de « bons dictateurs » et de « mauvais dictateurs » ?

    Pas bon ou mauvais mais plus ou moins mauvais. On peut s’appuyer sur des critères pas trop subjectifs de redistribution des richesses, de non-torture, de justice, de non-corruption, de liberté d’expression.

    Kadhafi était-il le pire ? C’est surtout que nous français on a une certaine responsabilité dans son armement. Et donc, dans son aptitude concrète à mater / massacrer la rebellion. Qui fut certainement inconsciente de se rebeller mais je pense que ça participe du mouvement initié en Tunisie et repris en Egypte. Les revendications sont les mêmes.

    Aurions-nous été moralement responsables d’un massacre si on (les français) n’avions rien fait ? Je pense que oui car avec les armes fournies et la stratégie de Kadhafi aucune révolution ne peut espérer gagner. Donc quand on dit « laissons faire tout ça » c’est comme si on disait à une mère qu’on a armé son mari fou et qu’on ne peut rien pour elle. Certes Kadhafi aurait pu s’armer ailleurs qu’en France mais alors on n’aurait pas la même responsabilité.

    Qu’il y ait des arrières pensées des cons qui nous gouvernent, c’est inévitable. Mais je crois que ce n’est pas une raison pour croire que cette révolution libyenne ne soit qu’une instrumentalisation machiavélique de l’occident, parce que intel a rencontré intel… Je pense même que c’est une façon aussi d’instrumentaliser les gens. Ici, les libyens qui souffrent sous le régime Kadhafi.

    Je sais que ma position est en porte-à-faux de la plupart qui interviennent ici, mais ce n’est pas grave. smiley Il est sain d’avoir des avis différents, quand ils sont étayés.

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    • vote : 0

      Par Madoff (xxx.xxx.xxx.249) 12 avril 15:43

       » Et donc, dans son aptitude concrète à mater / massacrer la rebellion  »

      Votre position n’est pas en porte-à-faux mais juste mal informée.
      Les différents témoignages décrivant des massacres de population désarmées à Tripoli ont toutes étés démentis. Aujourd’hui on ne peut avoir aucune certitude sur ce qu’il s’est réellement passé.
      Maintenant on assiste à une lutte entre 2 camps armés , ce qui n’a RIEN A VOIR avec la situation égyptienne et tunisienne ou l’ ENSEMBLE de la population a demandé le départ du gouvernement.

      je pense que vous êtes très crédule ou très pessimiste lorsque vous nous dites :
       » Mais je crois que ce n’est pas une raison pour croire que cette révolution libyenne ne soit qu’une instrumentalisation machiavélique de l’occident, parce que intel a rencontré intel.  »

      Déjà vous désinformez il ne s’agit pas d’une révolution mais d’une guerre civile avec des bases triviales et ethniques qui vous semblent etrangères.
      Le drapeau brandit par les  » rebelles  » ( ce terme est déjà plus adapté à la situation ) fait référence à l’ancienne monarchie au pouvoir … Pas très démocratique tout ca.

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  • vote : -1

    Par Julien (xxx.xxx.xxx.4) 8 avril 19:57

    les intérêts des uns sont contraires aux intérêts des autres et cela engendre des conflits ?
    -ben oui !

    La question est : jusqu’où mes ennemis me poussent ils à aller pour défendre mes intérêts et mes valeurs ? (quoiqu’en dise l’auteur)

    L’Iran en garde contre l’annexion du Bahreïn par l’Arabie Saoudite.
    Quant à ISRAELet la Libye dans tout ça ?
    -regardez la carte de la méditerranée !

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  • votes : 6

    Par soulmanfred (xxx.xxx.xxx.94) 8 avril 20:00

    soulmanfred

    Faudrait quand même bien se mette dans la tête que de ne pas soutenir la guerre en Libye ne signifie pas nécessairement être un pro Kadhafi , la liberté a un prix et les Libyens doivent le payer même si le coût est élevé en vies humaines , nous n’avons rien à foutre là bas , et l’excuse qui prétend : comme nous avons vendu des armes au tyran il est donc de notre responsabilité de le faire tomber me fait franchement rigoler , et avant cette révolution ces armes avaient un but humanitaire peut être ? Et les pros Kadhafiste on leur balance des bombes à eau ?

     

    La Libye avec Kadhafi en tête ont bouté les US et UK de leur pays en 69 , car la standard oil (tiens tiens encore eux) voulait faire main basse sur leur pétrole , du coup nos médias avaient nommé ça un coup d’état et pas une révolution bien sur !!!!

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  • votes : -2

    Par joelim (xxx.xxx.xxx.104) 8 avril 21:02

    joelim donateur-d876a

    nous avons vendu des armes au tyran il est donc de notre responsabilité de défendre ceux qui en seraient les victimes, oui. Mais pas plus. Je ne suis pas pour cette guerre au-delà de cette défense. Qui certes peut supposer de détruire ces armes (et si on ne peut faire autrement ceux qui les utilisent). Oui c’est un problème délicat, qu’il faut affronter avec courage.

    Sur l’argument du pétrole : en quoi une nébuleuse indéfinie et rebelle serait-elle « plus mieux » que le vieux kadhafi pour acheter le pétrole libyen ? J’estime la question pertinente (même si c’est BHL qui l’évoque). Pour moi l’argument « ils le font pour le pétrole » n’est pas valide, ce qui montre que l’on doit tous se méfier de ses raisonnements : possibilité n’est pas preuve. 

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  • votes : -2

    Par Julien (xxx.xxx.xxx.4) 8 avril 23:40

    Quelle différence entre un Libyen, un Bahreini et un Palestinien ?

    Un Libyen de l’est risque le massacre (alors qu’il nous donne des gages conformes à nos intérêts et nos valeurs) , le Bahreïni est chiite dans un état sunnite (voir le lien plus haut) et le Palestinien est et reste dans la négation d’Israël.

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  • vote : 1

    Par Chris83 (xxx.xxx.xxx.154) 9 avril 01:13

    Merci pour cet article, mais dommage que vous ne preniez pas en compte ce fait majeur sinon central dans les bouleversements des pays du Maghreb et du Moyen-Orient :

    Tamar et Léviathan, deux nouveaux gisements de poids dans l’Est Méditérranéen

    Dans cet article, Richard Rozoff évoque brièvement la Libye, seule nation africaine à ne pas faire partie du Dialogue Méditerranéen, mais qui pourrait bien y adhérer après intervention américano-militaire de l’OTAN, ce qui arrangerait bien les affaires du gaz israëlien…
    La partie n’est pas jouée, mais les pions sont en place.

    (All the African nations on the Mediterranean except for Libya are members of NATO’s Mediterranean Dialogue partnership : Algeria, Egypt, Morocco and Tunisia. A new government in Libya, especially one installed after a U.S.-NATO military intervention, would be expected to join the Mediterranean Dialogue.)

    L’Egypte en conflit ouvert avec Israël pour le gaz de Tamar et Léviathan

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  • vote : 0

    Par Croa (xxx.xxx.xxx.216) 9 avril 22:37

    Croa donateur-d876a

    « Ainsi, les écologistes « peace and love » ont muté va-t-en-guerre ! »

    L’auteur confond « les écologistes » et « Les Verts » !  smiley

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  • vote : 0

    Par Croa (xxx.xxx.xxx.216) 9 avril 23:07

    Croa donateur-d876a

    « et ce qui est étonnant, c’est que les grands médias n’en aient pas dit un mot. »

    C’est vous qui m’avez étonné, Monsieur Collon smiley

Comprendre la guerre en Libye (2/3)

Classé dans : Politique/Societe — uriniglirimirnaglu @ 10 : 55

Quels sont les véritables objectifs des Etats-Unis ? A ce stade de notre réflexion, plusieurs indices permettent déjà d’écarter définitivement la thèse de la guerre humanitaire ou de la réaction impulsive face aux événements. Si Washington et Paris ont délibérément refusé toute négociation, s’ils ont « travaillé » depuis un bon moment l’opposition libyenne et préparé des scénarios détaillés d’intervention, si les porte-avions se tenaient depuis longtemps prêts à intervenir (comme l’a confirmé l’amiral Gary Roughead, chef de l’US Navy : « Nos forces étaient déjà positionnées contre la Libye », Washington, 23 mars), c’est forcément que cette guerre n’a pas été décidée au dernier moment en réaction à des événements soudains, mais qu’elle avait été planifiée. Parce qu’elle poursuit des objectifs majeurs qui dépassent largement la personne de Kadhafi. Lesquels ?

Voir la partie 1

Les objectifs des USA vont bien au-delà du pétrole

Comprendre la guerre en Libye (2/3) dans Politique/Societe yes-we-can-id159-b8efe-c836bDans cette guerre contre la Libye, Washington poursuit plusieurs objectifs simultanément : 1. Contrôler le pétrole. 2. Sécuriser Israël. 3. Empêcher la libération du monde arabe. 4. Empêcher l’unité africaine. 5. Installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique.

Ca fait beaucoup d’objectifs ? Oui. Tout comme lors des guerres précédentes : Irak, Yougoslavie, Afghanistan. En effet, une guerre de ce type coûte cher et comporte des risques importants pour l’image des Etats-Unis, surtout quand ils ne parviennent pas à gagner. Si Obama déclenche une telle guerre, c’est qu’il en attend des gains très importants.

Objectif n° 1 : Contrôler l’ensemble du pétrole

Certains disent que cette fois, ce n’est pas une guerre du pétrole, car les quantités libyennes seraient marginales dans la production mondiale et que, de toute façon, Kadhafi vendait déjà son pétrole aux Européens. Mais ils ne comprennent pas en quoi consiste la « guerre mondiale du pétrole »…

Avec l’aggravation de la crise générale du capitalisme, les grandes puissances économiques se livrent une compétition de plus en plus acharnée. Les places sont chères dans ce jeu de chaises musicales. Pour garantir une chaise à ses multinationales, chaque puissance doit se battre sur tous les fronts : conquérir des marchés, conquérir des zones de main d’œuvre profitable, obtenir de gros contrats publics et privés, s’assurer des monopoles commerciaux, contrôler des Etats qui lui accorderont des avantages… Et surtout, s’assurer la domination sur des matières premières convoitées. Et avant tout, le pétrole.

En 2000, analysant les guerres à venir dans notre livre Monopoly, nous écrivions : « Qui veut diriger le monde, doit contrôler le pétrole. Tout le pétrole. Où qu’il soit. ». Si vous êtes une grande puissance, il ne vous suffit pas d’assurer votre propre approvisionnement en pétrole. Vous voudrez plus, vous voudrez le maximum. Non seulement pour les énormes profits, mais surtout parce qu’en vous assurant un monopole, vous serez à même d’en priver vos rivaux trop gênants ou de les soumettre à vos conditions. Vous détiendrez l’arme absolue. Chantage ? Oui.

Depuis 1945, les Etats-Unis ont tout fait pour s’assurer ce monopole sur le pétrole. Un pays rival comme le Japon dépendait par exemple à 95% des USA pour son approvisionnement en énergie. De quoi garantir son obéissance. Mais les rapports de force changent, le monde devient multipolaire et les Etats-Unis font face à la montée de la Chine, à la remontée de la Russie, à l’émergence du Brésil et d’autres pays du Sud. Le monopole devient de plus en plus difficile à maintenir.

Le pétrole libyen, c’est seulement 1% ou 2% de la production mondiale ? D’accord, mais il est de la meilleure qualité, d’extraction facile et donc très rentable. Et surtout il est situé tout près de l’Italie, de la France et de l’Allemagne. Importer du pétrole du Moyen-Orient, d’Afrique noire ou d’Amérique latine se ferait à un coût bien supérieur. Il y a donc bel et bien bataille pour l’or noir libyen. D’autant plus pour un pays comme la France, la plus engagée dans un programme nucléaire devenu bien hasardeux.

Dans ce contexte, il faut rappeler deux faits. 1. Kadhafi désirait porter la participation de l’Etat libyen dans le pétrole de 30% à 51%. 2. Le 2 mars dernier, Kadhafi s’était plaint que la production pétrolière de son pays était au plus bas. Il avait menacé de remplacer les firmes occidentales ayant quitté la Libye par des sociétés chinoises, russes et indiennes. Est-ce une coïncidence ? Chaque fois qu’un pays africain commence à se tourner vers la Chine, il lui arrive des problèmes.

Voici un autre indice : Ali Zeidan, l’homme qui a lancé le chiffre de « six mille morts civils », qui auraient été victimes des bombardements de Kadhafi, cet homme est aussi le porte-parole du fameux CNT, le gouvernement d’opposition, reconnu par la France. Eh bien, à ce titre, Ali Zeidan a déclaré que « les contrats signés seront respectés », mais que le futur pouvoir « prendra en considération les nations qui nous ont aidés » ! C’est donc bien une nouvelle guerre du pétrole. Mais elle ne se déroule pas seulement contre la Libye…

Pourquoi ces rivalités USA – France – Allemagne ?

Si la guerre contre la Libye est juste humanitaire, on ne comprend pas pourquoi ceux qui la mènent se disputent entre eux. Pourquoi Sarkozy s’est-il précipité pour être le premier à bombarder ? Pourquoi s’est-il fâché lorsque l’Otan a voulu prendre le contrôle des opérations ? Son argument « L’Otan est impopulaire dans les pays arabes » ne tient pas debout. Comme si lui, Sarkozy, y était tellement populaire après avoir à ce point protégé Israël et Ben Ali !

Pourquoi l’Allemagne et l’Italie ont-elles été si réticentes face à cette guerre ? Pourquoi le ministre italien Frattini a-t-il d’abord déclaré qu’il fallait « défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye » et que « l’Europe ne devrait pas exporter la démocratie en Libye »[1] ? Simples divergences sur l’efficacité humanitaire ? Non, il s’agit là aussi d’intérêts économiques. Dans une Europe confrontée à la crise, les rivalités sont de plus en plus fortes aussi. Il y a quelques mois encore, on défilait à Tripoli pour embrasser Kadhafi et empocher les gros contrats libyens. Ceux qui les avaient obtenus, n’avaient pas intérêt à le renverser. Ceux qui ne les avaient pas obtenus, y ont intérêt.

Qui était le premier client du pétrole libyen ? L’Italie. Qui était le deuxième ? L’Allemagne. Continuons avec les investissements et les exportations des puissances européennes… Qui avait obtenu le plus de contrats en Libye ? L’Italie. Numéro deux ? L’Allemagne.

C’est la firme allemande BASF qui était devenue le principal producteur de pétrole en Libye avec un investissement de deux milliards d’euros. C’est la firme allemande DEA, filiale du géant de l’eau RWE, qui a obtenu plus de quarante mille kilomètres carrés de gisements de pétrole et de gaz. C’est la firme allemande Siemens qui a joué le rôle majeur dans les énormes investissements du gigantesque projet « Great Man Made River » : le plus grand projet d’irrigation au monde, un réseau de pipelines pour amener l’eau depuis la nappe aquifère de la Nubie jusqu’au désert du Sahara. Plus de 1.300 puits, souvent à plus de cinq cents mètres de profondeur qui, une fois tous les travaux terminés, fourniront chaque jour 6,5 millions de mètres cubes d’eau à Tripoli, Benghazi, Syrte et d’autres villes. [2] 25 milliards de dollars qui ont attiré quelques convoitises ! De plus, avec ses pétrodollars, la Libye avait aussi engagé un très ambitieux programme pour renouveler ses infrastructures, construire des écoles et des hôpitaux et pour industrialiser le pays.

Profitant de sa puissance économique, l’Allemagne a noué des partenariats économiques privilégiés avec la Libye, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe arabique. Elle n’a donc aucune envie d’abîmer son image dans le monde arabe. Quant à l’Italie, il faut rappeler qu’elle colonisa la Libye avec une brutalité inouïe en s’appuyant sur les tribus de l’ouest contre celles de l’est. Aujourd’hui, à travers Berlusconi, les sociétés italiennes ont obtenu quelques beaux contrats. Elles ont donc beaucoup à perdre. Par contre, la France et l’Angleterre qui n’ont pas obtenu les plus beaux morceaux du gâteau, sont à l’offensive pour obtenir le repartage de ce gâteau. Et la guerre en Libye est tout simplement le prolongement de la bataille économique par d’autres moyens. Le monde capitaliste n’est vraiment pas beau.

La rivalité économique se transpose sur le plan militaire. Dans une Europe en crise et dominée par une Allemagne ultraperformante (grâce notamment à sa politique de bas salaires), la France rompt ses alliances et se tourne à présent vers la Grande-Bretagne pour tenter de rééquilibrer la situation. Paris et Londres ont davantage de moyens militaires que Berlin, et tentent de jouer cette carte pour contrer leur faiblesse économique.

Objectif n° 2 : Sécuriser Israël

Au Moyen-Orient, tout est lié. Comme Noam Chomsky nous l’a expliqué dans un entretien [3] : « A partir de 1967, le gouvernement US a considéré Israël comme un investissement stratégique. C’était un des commissariats de quartier chargés de protéger les dictatures arabes productrices de pétrole. ». Israël, c’est le flic du Moyen-Orient.

Seulement, le problème nouveau pour Washington, c’est que les nombreux crimes commis par Israël (Liban, Gaza, flotille humanitaire…) l’isolent de plus en plus. Les peuples arabes réclament la fin de ce colonialisme. Du coup, c’est le « flic » qui a besoin d’être protégé. Israël ne peut survivre sans un entourage de dictatures arabes ne tenant aucun compte de la volonté de leurs peuples d’être solidaires des Palestiniens. C’est pourquoi Washington a protégé Moubarak et Ben Ali, et protégera les autres dictateurs.

Les Etats-Unis craignent de « perdre » la Tunisie et l’Egypte dans les années à venir. Ce qui changerait les rapports de force dans la région. Après la guerre contre l’Irak en 2003, qui était aussi un avertissement et une intimidation envers tous les autres dirigeants arabes, Kadhafi avait senti la menace. Il avait donc multiplié les concessions, parfois exagérées, aux puissances occidentales et à leur néolibéralisme. Ce qui l’avait affaiblie sur le plan intérieur des résistances sociales. Quand on cède au FMI, on fait du tort à sa population. Mais si demain la Tunisie et l’Egypte virent à gauche, Kadhafi pourra sans doute revenir sur ces concessions.

Un axe de résistance Le Caire – Tripoli – Tunis, tenant tête aux Etats-Unis et décidé à faire plier Israël serait un cauchemar pour Washington. Faire tomber Kadhafi, c’est donc de la prévention.

Objectif n° 3 : Empêcher la libération du monde arabe

Qui règne aujourd’hui sur l’ensemble du monde arabe, son économie, ses ressources et son pétrole ? Pas les peuples arabes, on le sait. Mais pas non plus les dictateurs en place. Certes, ils occupent le devant de la scène, mais les véritables maîtres sont dans les coulisses.

Ce sont les multinationales US et européennes qui décident ce qu’on va produire ou non dans ces pays, quels salaires on paiera, à qui profiteront les revenus du pétrole et quels dirigeants on y imposera. Ce sont les multinationales qui enrichissent leurs actionnaires sur le dos des populations arabes.

Imposer des tyrans à l’ensemble du monde arabe a des conséquences très graves : le pétrole, mais aussi les autres ressources naturelles servent seulement aux profits des multinationales, pas à diversifier l’économie locale et à créer des emplois. En outre, les multinationales imposent des bas salaires dans le tourisme, les petites industries et les services en sous-traitance.

Du coup, ces économies restent dépendantes, déséquilibrées et elles ne répondent pas aux besoins des peuples. Dans les années à venir, le chômage va encore s’aggraver. Car 35% des Arabes ont moins de quinze ans. Les dictateurs sont des employés des multinationales, chargés d’assurer leurs profits et de briser la contestation. Les dictateurs ont pour rôle d’empêcher la Justice sociale.

Trois cent millions d’Arabes répartis en vingt pays, mais se considérant à juste titre comme une seule nation, se trouvent donc placés face à un choix décisif : accepter le maintien de ce colonialisme ou devenir indépendants en empruntant une voie nouvelle ? Tout autour, le monde est en plein bouleversement : la Chine, le Brésil et d’autres pays s’émancipent politiquement, ce qui leur permet de progresser économiquement. Le monde arabe demeurera-t-il en arrière ? Restera-t-il une dépendance des Etats-Unis et de l’Europe, une arme que ceux-ci utilisent contre les autres nations dans la grande bataille économique et politique internationale ? Ou bien l’heure de la libération va-t-elle enfin sonner ?

Cette idée terrorise les stratèges de Washington. Si le monde arabe et le pétrole leur échappent, c’en est fini de leur domination sur la planète. Car les Etats-Unis, puissance en déclin économique et politique, sont de plus en plus contestés : par l’Allemagne, par la Russie, par l’Amérique latine et par la Chine. En outre, de nombreux pays du Sud aspirent à développer les relations Sud – Sud, plus avantageuses que la dépendance envers les Etats-Unis.

Ceux-ci ont de plus en plus de mal à se maintenir comme la plus grande puissance mondiale, capable de piller des nations entières et capable de porter la guerre partout où ils le décident. Répétons-le : si demain le monde arabe s’unit et se libère, si les Etats-Unis perdent l’arme du pétrole, ils ne seront plus qu’une puissance de second rang dans un monde multipolaire. Mais ce sera un grand progrès pour l’humanité : les relations internationales prendront un nouveau cours, et les peuples du Sud pourront enfin décider de leur propre sort et en finir avec la pauvreté.

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Ceux pour qui la démocratie est dangereuse

Les puissances coloniales ou néocoloniales d’hier nous jurent qu’elles ont changé. Après avoir financé, armé, conseillé et protégé Ben Ali, Moubarak et compagnie, voilà que les Etats-Unis, la France et les autres nous inondent de déclarations touchantes. Comme Hillary Clinton : « Nous soutenons l’aspiration des peuples arabes à la démocratie. »

C’est un mensonge total. Les Etats-Unis et leurs alliés ne veulent absolument pas d’une démocratie arabe, ne veulent absolument pas que les Arabes puissent décider sur leur pétrole et leurs autres richesses. Ils ont donc tout fait pour freiner la démocratisation, pour maintenir au pouvoir des responsables de l’ancien régime. Et, quand cela échoue, pour imposer d’autres dirigeants à eux, chargés de démobiliser les résistances populaires. Le pouvoir égyptien vient par exemple de prendre des mesures anti-grèves très brutales.

Expliquer la guerre contre la Libye par cette idée qu’après la Tunisie et l’Egypte, Washington et Paris auraient « compris » et voudraient se donner bonne conscience ou en tout cas redorer leur blason, ce n’est donc qu’une grosse tromperie. En réalité, la politique occidentale dans le monde arabe forme un ensemble qui s’applique sous trois formes diverses : 1. Maintenir des dictatures répressives. 2. Remplacer Moubarak et Ben Ali par des pions sous contrôle. 3. Renverser les gouvernements de Tripoli, Damas et Téhéran pour recoloniser ces pays « perdus ». Trois méthodes, mais un même objectif : maintenir le monde arabe sous domination pour continuer à l’exploiter.

La démocratie est dangereuse quand on représente seulement les intérêts d’une toute petite minorité sociale. Ce qui fait très peur aux Etats-Unis, c’est que le mécontentement social a éclaté dans pratiquement toutes les dictatures arabes… En Irak (et nos médias n’en ont rien dit), de nombreuses grèves ont touché le pétrole, le textile, l’électricité et d’autres secteurs. A Kut, les troupes US ont même encerclé une usine textile en grève. On a manifesté dans seize des dix-huit provinces, toutes communautés confondues, contre ce gouvernement corrompu qui abandonne son peuple dans la misère. A Bahrein, sous la pression de la rue, le roi a fini par promettre une bourse spéciale de 2.650 $ à chaque famille. A Oman, le sultan Qaboos bin Said a remplacé la moitié de son gouvernement et augmenté le salaire minimum de 40%, ordonnant de créer cinquante mille emplois. Même le roi saoudien Fahd a débloqué 36 milliards de dollars pour aider les familles à bas et moyens revenus !

Evidemment, une question surgit de suite chez tous les gens simples : mais s’ils avaient tout cet argent, pourquoi le gardaient-ils dans leurs coffres ? La question suivante étant : combien d’autres milliards ont-ils volé à leurs peuples avec la complicité des Etats-Unis ? Et la dernière : comment mettre fin à ce vol ?

« Révolutions Facebook », grand complot US ou vraies révolutions ?

Une interprétation erronée s’est répandue sur Internet : les révolutions arabes auraient été déclenchées et manipulées par les Etats-Unis. Ils en auraient tiré les ficelles pour opérer des changements bien contrôlés et pouvoir attaquer la Libye, la Syrie, l’Iran. Tout aurait été « fabriqué ». L’argument pour cette thèse : des organismes plus ou moins officiels avaient invité aux USA et formé des « cyberactivistes » arabes qui ont joué un rôle en pointe dans la circulation des infos et qui ont symbolisé une révolution de type nouveau, la « révolution Facebook ».

L’idée de ce grand complot ne tient pas. En réalité, les Etats-Unis ont tout fait pour maintenir aussi longtemps que possible Moubarak, dictateur bien utile. Cependant, ils le savaient en mauvaise santé et « fini ». Dans ce genre de situations, ils préparent évidemment un « Plan B » et même un « Plan C ». Le Plan B consistait à remplacer Moubarak par un de ses adjoints. Mais ça avait peu de chances de marcher, vu la colère profonde du peuple égyptien.

Donc, ils avaient préparé aussi un, voire plusieurs Plan C, comme ils le font d’ailleurs dans pratiquement tous les pays qu’ils veulent contrôler. Ca consiste en quoi ? Ils achètent à l’avance quelques opposants et intellectuels – que ceux-ci s’en rendent compte ou non – et « investissent » donc dans l’avenir. Le jour venu, ils propulsent ces gens sur le devant de la scène. Combien de temps ça marchera, c’est une autre question dès lors que la population est mobilisée et qu’un régime, même relifté, ne peut résoudre les revendications populaires si son but est de maintenir l’exploitation des gens.

Parler de « révolution Facebook » est un mythe qui arrange bien les USA. Autant nous avons signalé depuis longtemps l’importance cruciale des nouvelles méthodes d’info et de mobilisation sur Internet, autant est absurde l’idée que Facebook remplacerait les luttes sociales et les révolutions. Cette idée convient bien aux grands capitalistes (dont Moubarak était le représentant), mais en réalité ce qu’ils craignent par dessus tout, c’est la contestation des travailleurs, car elle met directement en danger leur source de profits.

Le rôle des travailleurs

Facebook est une méthode de lutte, ce n’est pas l’essence de la révolution. Cette présentation veut escamoter le rôle de la classe ouvrière (au sens large), qui serait remplacée par Internet. En réalité, une révolution est une action par laquelle ceux d’en bas donnent leur congé à ceux d’en haut. Avec un changement radical non seulement du personnel politique, mais surtout dans les rapports d’exploitation sociale.

Aïe ! Selon nos grands penseurs officiels, ça fait longtemps qu’on n’aurait plus le droit d’employer le terme « lutte de classe » qui serait dépassé et même un peu obscène. Pas de chance pour vous, le deuxième homme le plus riche du monde, le grand boursier Warren Buffet, a lâché le morceau il y a quelque temps : « D’accord, il y a une lutte de classe en Amérique. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui fait la guerre et nous la gagnons. ». [4] Ça, Monsieur Buffett, il ne faut jamais en jurer avant la fin de la pièce ! Rira bien…

Mais les réalités tunisiennes et égyptiennes confirment la réalité de la lutte des classes, en accord avec Monsieur Buffett… Quand Ben Ali a-t-il fait sa valise ? Le 14 janvier, quand les travailleurs tunisiens étaient engagés dans une grève générale. Quand Moubarak a-t-il quitté son trône ? Lorsqu’une puissante grève des ouvriers égyptiens a paralysé les usines de textile, la poste et même les médias officiels. Explication par Joel Beinin, professeur à l’université de Stanford et ancien directeur à l’université américaine du Caire : « Ces dix dernières années, une vague énorme de protestations sociales avaient touché plus de deux millions de travailleurs dans plus de trois mille grèves, sit-ins et autres formes de protestation. Tel était l’arrière-plan de tout ce soulèvement révolutionnaire des dernières semaines… Mais dans les derniers jours, on a vu des dizaines de milliers de travailleurs lier leurs revendications économiques avec l’exigence d’abolir le régime Moubarak… ». [5]

La révolution arabe ne fait que commencer. Après les premières victoires populaires, la classe dominante, toujours au pouvoir, tente d’apaiser le peuple avec quelques petites concessions. Obama souhaitait que la rue se calme au plus vite et que tout reste comme avant. Cela peut marcher un temps, mais la révolution arabe est en route. Elle peut prendre des années mais sera difficile à arrêter.

Objectif n° 4 : Empêcher l’unité africaine

Continent le plus riche de la planète, avec une profusion de ressources naturelles, l’Afrique est aussi le plus pauvre. 57% vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins d’1,25 $ par jour.

La clé de ce mystère ? C’est justement que les multinationales ne paient pas ces matières premières, elles les volent. En Afrique, elles pillent les ressources, imposent des bas salaires, des accords commerciaux défavorables et des privatisations nuisibles, elles exercent toutes sortes de pressions et chantages sur des Etats faibles, elles les étranglent par une Dette injuste, elles installent des dictateurs complaisants, elles provoquent des guerres civiles dans les régions convoitées.

L’Afrique est stratégique pour les multinationales, car leur prospérité est basée sur le pillage de ces ressources. Si un prix correct était payé pour l’or, le cuivre, le platine, le coltan, le phosphate, les diamants et les produits agricoles, les multinationales seraient beaucoup moins riches mais les populations locales pourraient échapper à la pauvreté.

Pour les multinationales des Etats-Unis et d’Europe, il est donc vital d’empêcher l’Afrique de s’unir et de s’émanciper. Elle doit rester dépendante. Un exemple, bien exposé par un auteur africain, Jean-Paul Pougala…

« L’histoire démarre en 1992 lorsque quarante-cinq pays africains créent la société RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat.

Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale , le FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant quatorze ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à un taux usuraire ; le guide libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, sud-africain, nigérian, angolais, algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût dix fois inférieur, un vrai défi.

Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique. (…) C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio WMAX. » [6]

Tiens, voilà quelque chose qu’on ne nous avait pas raconté sur le méchant Kadhafi ! Qu’il aidait les Africains à s’émanciper de l’étouffante tutelle des Occidentaux. Y aurait-il encore d’autres non dits de ce genre ?

Kadhafi a défié le FMI et Obama joue les pick-pockets

Oui. En soutenant le développement du « Fonds monétaire africain » (FMA), Kadhafi a commis le crime de défier le Fonds Monétaire International (FMI). On sait que le FMI, contrôlé par les Etats-Unis et l’Europe, et présidé par Dominique Strauss-Kahn, exerce un véritable chantage sur les pays en développement. Il leur prête seulement à condition que ces pays acceptent de se défaire de leurs entreprises au profit des multinationales, de passer des commandes inintéressantes ou de réduire leurs budgets santé et éducation. Bref, ce banquier FMI est très nuisible.

Eh bien, de même que les Latinos ont lancé leur propre Banco Sur, pour contrer les chantages arrogants du FMI et décider eux-mêmes quels projets vraiment utiles ils veulent financer, voici que le FMA pourrait commencer à offrir une voie plus indépendante aux Africains. Et qui finance le FMA ? L’Algérie a fourni 16 milliards, et la Libye 10 milliards. Soit ensemble 62% de son capital.

Mais, dans la plus grande discrétion médiatique, Obama vient tout simplement de voler trente milliards au peuple libyen. Comment ça s’est passé ? Le 1er mars (bien avant la résolution de l’ONU), il a donné l’ordre au Trésor US de bloquer les dépôts de la Libye aux USA. Puis, le 17 mars, il s’est arrangé pour insérer dans la résolution 1973 de l’ONU une petite phrase autorisant à geler les avoirs de la banque centrale de Libye mais aussi de la compagnie nationale libyenne du pétrole. On sait que Kadhafi a amassé un trésor pétrolier qui lui a permis d’investir dans de grandes sociétés européennes, dans de grands projets de développement africain (et peut-être aussi dans certaines campagnes électorales européennes, mais ceci ne semble pas constituer une forme efficace d’assurance-vie !)…

Bref, la Libye est un pays assez riche (200 milliards de dollars de réserves) qui a attiré les convoitises d’une puissance hyper-endettée : les Etats-Unis. Alors, pour détourner les dizaines de milliards de dollars de la banque nationale libyenne, bref pour faire les poches du peuple libyen, Obama a simplement baptisé tout ça « source potentielle de financement du régime Kadhafi » et le tour était joué. Un vrai pick-pocket.

Malgré tous ses efforts pour amadouer l’Occident en multipliant les concessions au néolibéralisme, Kadhafi inquiétait toujours les dirigeants des Etats-Unis. Un câble de l’ambassade US à Tripoli, datant de novembre 2007, déplore cette résistance : « Ceux qui dominent la direction politique et économique de la Libye poursuivent des politiques de plus en plus nationalistes dans le secteur de l’énergie. » Refuser la privatisation tous azimuts, ça mérite donc des bombardements ? La guerre est bel et bien la continuation de l’économie par d’autres moyens.

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Objectif n° 5 : Installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique

Au départ, l’Otan était censée protéger l’Europe contre la « menace militaire soviétique ». Donc, une fois l’URSS disparue, l’Otan aurait dû disparaître aussi. Mais ce fut tout le contraire…

Après avoir bombardé en Bosnie en 1995, Javier Solana, secrétaire-général de l’Otan, déclarait : « L’expérience acquise en Bosnie pourra servir de modèle pour nos opérations futures de l’Otan ». A l’époque, j’avais donc écrit : « L’Otan réclame en fait une zone d’action illimitée. La Yougoslavie a été un laboratoire pour préparer de prochaines guerres. Où auront-elles lieu ? ». [7] Et je proposais cette réponse : « Axe n° 1 : Europe de l’Est. Axe n° 2 : Méditerranée et Moyen-Orient. Axe n° 3 : le tiers monde en général. » Nous y sommes, c’est ce programme qui se réalise aujourd’hui.

Dès 1999, l’Otan bombardait la Yougoslavie. Une guerre pour soumettre ce pays au néolibéralisme, ainsi que nous l’avons vu. Etudiant les analyses des stratèges US, je soulignai alors cette phrase de l’un d’eux, Stephen Blank : « Les missions de l’Otan seront de plus en plus ‘out of area’ (hors de sa zone de défense). Sa fonction principale deviendrait donc d’être le véhicule de l’intégration de régions toujours plus nombreuses dans la communauté occidentale économique, de sécurité, politique et culturelle. » [8]

Soumettre des régions toujours plus nombreuses à l’Occident ! J’écrivis alors : « L’Otan est l’armée au service de la globalisation, l’armée des multinationales. Pas à pas, l’Otan se transforme bel et bien en gendarme du monde. » [9]. Et j’indiquais les prochaines cibles probables de l’Otan : Afghanistan, Caucase, retour en Irak… Pour commencer.

Aujourd’hui que tout cela s’est effectivement réalisé, certains me demandent : « Vous aviez une boule de cristal ? ». Pas besoin de boule de cristal, il suffit d’étudier les documents du Pentagone et des grands bureaux de stratégie US, qui ne sont même pas secrets, et de saisir leur logique.

Et cette logique de l’Empire est en fait très simple : 1. Le monde est une source de profits. 2. Pour gagner la guerre économique, il faut être la superpuissance dominante. 3. Pour ça, il faut contrôler les matières premières, les régions et les routes stratégiques. 4. Toute résistance à ce contrôle doit être brisée : par la corruption, le chantage ou la guerre, peu importent les moyens. 5. Pour rester la superpuissance dominante, il faut absolument empêcher les rivaux de s’allier contre le maître.

Expansion de l’Otan : sur trois continents déjà !

Pour défendre ces intérêts économiques et devenir le gendarme du monde, les dirigeants de l’Otan sèment la panique : « Notre monde sophistiqué, industrialisé et complexe a été assailli par bon nombre de menaces mortelles : changement climatique, sécheresse, famine, cybersécurité, question énergétique » [10], Ainsi, des problèmes non militaires, mais sociaux et environnementaux sont utilisés comme prétextes pour augmenter les armements et les interventions militaires.

Le but de l’Otan est en fait de se substituer à l’ONU. Cette militarisation du monde rend notre avenir de plus en plus dangereux. Et cela a bien sûr un coût terrible : les Etats-Unis prévoient pour 2011 un budget militaire record de 708 milliards. Soit 2.320 dollars par habitant ! Deux fois plus qu’aux débuts de Bush. De plus, le ministre US de la Guerre, Robert Gates, ne cesse de pousser les Européens à dépenser plus : « La démilitarisation de l’Europe constitue un obstacle à la sécurité et à une paix durable au 21ème siècle. » [11]Les pays européens ont dû s’engager envers Washington à ne pas diminuer leurs dépenses militaires. Tout profit pour les firmes d’armement.

L’expansion mondiale de l’Otan n’a rien à voir avec Kadhafi, Saddam Hussein ou Milosevic. Il s’agit d’un plan global pour maintenir la domination sur la planète et ses richesses, pour maintenir les privilèges des multinationales, pour empêcher les peuples de choisir leur propre voie. L’Otan a protégé Ben Ali, Moubarak et les tyrans d’Arabie saoudite, l’Otan protégera ceux qui vont leur succéder, l’Otan brisera seulement ceux qui résistent à l’Empire.

Pour devenir gendarme du monde, l’Otan avance en effet pas à pas. Une guerre en Europe contre la Yougoslavie, une guerre en Asie contre l’Afghanistan et à présent, une guerre en Afrique contre la Libye. Déjà trois continents ! Elle avait bien été tentée d’intervenir aussi en Amérique latine en organisant des manœuvres contre le Venezuela il y a deux ans. Mais là, c’était trop risqué, car l’Amérique latine est de plus en plus unie et refuse les « gendarmes » des USA.

Pourquoi Washington veut-elle absolument installer l’Otan comme gendarme de l’Afrique ? A cause des nouveaux rapports de forces mondiaux, analysés plus haut : Etats-Unis en déclin, contestés : par l’Allemagne, la Russie, l’Amérique latine et la Chine, et même par des pays petits et moyens du tiers monde.

Pourquoi ne parle-t-on pas d’Africom ?

Ce qui inquiète le plus Washington, c’est la puissance croissante de la Chine. Proposant des relations plus égalitaires aux pays asiatiques, africains et latino-américains, achetant les matières premières à meilleur prix et sans chantage colonial, proposant des crédits plus intéressants, réalisant des travaux d’infrastructure utiles au développement, la Chine leur offre une alternative à la dépendance envers Washington, Londres ou Paris. Alors, que faire pour contrer la Chine ?

Le problème, c’est qu’une puissance en déclin économique a moins de moyens de pression financière même sur les pays africains, les Etats-Unis ont donc décidé d’utiliser leur meilleure carte : la carte militaire. Il faut savoir que leurs dépenses militaires dépassent celles de tous les autres pays du globe réunis. Depuis plusieurs années, ils avancent peu à peu leurs pions sur le continent africain. Le 1er octobre 2008, ils ont installé « Africom » (Africa Command). Tout le continent africain (à l’exception de l’Egypte) a été placé sous un seul commandement US unifié regroupant l’US Army, l’US Navy, l’US Air Force, les Marines et les « opérations spéciales » (débarquements, coups d’Etat, actions clandestines…). L’idée étant de répéter ensuite le mécanisme avec l’Otan pour appuyer les forces US.

Washington, voyant des terroristes partout, en a trouvé en Afrique aussi. Comme par hasard aux alentours du pétrole nigérian et d’autres ressources naturelles convoitées. Donc, si vous voulez savoir où se dérouleront les prochains épisodes de la fameuse « guerre contre le terrorisme », cherchez sur la carte le pétrole, l’uranium et le coltan, et vous aurez trouvé. Et comme l’Islam est répandu dans de nombreux pays africains, dont le Nigéria, vous avez déjà le prochain scénario…

Objectif réel d’Africom : « stabiliser » la dépendance de l’Afrique, l’empêcher de s’émanciper, l’empêcher de devenir un acteur dépendant qui pourrait s’allier à la Chine et à l’Amérique latine. Africom constitue une arme essentielle dans les plans de domination mondiale des Etats-Unis. Ceux-ci veulent pouvoir s’appuyer sur une Afrique et des matières premières sous contrôle exclusif dans la grande bataille qui s’est déclenchée pour le contrôle de l’Asie et pour le contrôle de ses routes maritimes. En effet, l’Asie est le continent où se joue d’ores et déjà la bataille économique décisive du 21ème siècle. Mais c’est un gros morceau avec une Chine très forte et un front d’économies émergentes qui ont intérêt à former un bloc. Washington veut dès lors contrôler entièrement l’Afrique et fermer la porte aux Chinois.

La guerre contre la Libye est donc une première étape pour imposer Africom à tout le continent africain. Elle ouvre une ère non de pacification du monde, mais de nouvelles guerres. En Afrique, au Moyen-Orient, mais aussi tout autour de l’Océan indien, entre l’Afrique et la Chine.

Pourquoi l’Océan indien ? Parce que si vous regardez une carte, vous voyez que c’est la porte de la Chine et de l’Asie toute entière. Donc, pour contrôler cet océan, Washington cherche à maîtriser plusieurs zones stratégiques : 1. Le Moyen-Orient et le Golfe persique, d’où sa nervosité à propos de pays comme l’Arabie saoudite, le Yemen, Bahrein et l’Iran. 2. La Corne de l’Afrique, d’où son agressivité envers la Somalie et l’Erythrée. Nous reviendrons sur ces géostratégies dans le livre Comprendre le monde musulman – Entretiens avec Mohamed Hassan que nous préparons pour bientôt.

Le grand crime de Kadhafi

Revenons à la Libye. Dans le cadre de la bataille pour contrôler le continent noir, l’Afrique du Nord est un objectif majeur. En développant une dizaine de bases militaires en Tunisie, au Maroc et en Algérie ainsi que dans d’autres nations africaines, Washington s’ouvrirait la voie pour établir un réseau complet de bases militaires couvrant l’ensemble du continent.

Mais le projet Africom a rencontré une sérieuse résistance des pays africains. De façon hautement symbolique, aucun n’a accepté d’accueillir sur son territoire le siège central d’Africom. Et Washington a dû maintenir ce siège à… Stuttgart en Allemagne, ce qui était fort humiliant. Dans cette perspective, la guerre pour renverser Kadhafi est au fond un avertissement très clair aux chefs d’Etat africains qui seraient tentés de suivre une voie trop indépendante.

Le voilà, le grand crime de Kadhafi : la Libye n’avait accepté aucun lien avec Africom ou avec l’Otan. Dans le passé, les Etats-Unis possédaient une importante base militaire en Libye. Mais Kadhafi la ferma en 1969. C’est évident, la guerre actuelle a notamment pour but de réoccuper la Libye. Ce serait un avant-poste stratégique permettant d’intervenir militairement en Egypte si celle-ci échappait au contrôle des Etats-Unis.

Quelles sont les prochaines cibles en Afrique ?

La question suivante sera donc : après la Libye, à qui le tour ? Quels autres pays africains pourraient être attaqués par les Etats-Unis ? C’est simple. Sachant que la Yougoslavie avait aussi été attaquée parce qu’elle refusait de rentrer dans l’Otan, il suffit de regarder la liste des pays n’ayant pas accepté de s’intégrer dans Africom, sous le commandement militaire des Etats-Unis. Il y en a cinq : Libye, Soudan, Côte d’Ivoire, Zimbabwe, Erythrée. Voilà les prochaines cibles.

Le Soudan a été scindé et placé sous la pression de sanctions internationales. Le Zimbabwe est sous sanctions également. La Côte d’Ivoire s’est vu imposer une guerre civile fomentée par l’Occident. L’Erythrée s’est vu imposer une guerre terrible par l’Ethiopie, agent des USA dans la région, elle est sous sanctions également.

Tous ces pays ont été ou vont être l’objet de campagnes de propagande et de désinformation. Qu’ils soient dirigés ou non par des dirigeants vertueux et démocratiques n’a rien à voir. L’Erythrée tente une expérience de développement économique et sociale autonome en refusant les « aides » que voudraient lui imposer la Banque mondiale et le FMI contrôlés par Washington. Ce petit pays remporte de premiers succès dans son développement, mais il est sous menace internationale. D’autres pays, s’ils « tournent mal », sont également dans le collimateur des Etats-Unis. L’Algérie particulièrement. En fait, il ne fait pas bon suivre sa propre voie…

Et pour ceux qui croiraient encore que tout ceci relève d’une « théorie du complot », que les USA ne programment pas tant de guerres mais improvisent en réagissant à l’actualité, rappelons ce qu’avait déclaré en 2007 l’ex-général Wesley Clark (commandant suprême des forces de l’Otan en Europe entre 1997 et 2001, qui dirigea les bombardements sur la Yougoslavie) : « En 2001, au Pentagone, un général m’ a dit : ‘Je viens de recevoir un mémo confidentiel (‘classified’) du secrétaire à la Défense : nous allons prendre sept pays en cinq ans, en commençant par l’Irak, ensuite la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et pour finir l’Iran’. » [12] Des rêves à la réalité, il y a une marge, mais les plans sont là. Juste retardés.

Source : www.michelcollon.info



[1] Marianna Lepore, The war in Libya and Italian interests, inaltreparole.net, 22 février.

[2] Ron Fraser, Libya accelerates German-Arabian peninsula alliance, Trumpet.com, 21 mars

[3] Michel Collon, Israël, parlons-en !, Bruxelles 2010, p. 172.

[4] New York Times Magazine, novembre 2006.

[5] Interview radio Democracy now, 10 février.

[6] J-P Pougalas, Les mensonges de la guerre contre la Libye, palestine-solidarite.org, 31 mars

[7] Michel Collon, Poker menteur, Bruxelles, 1998, p 160-168.

[8] Nato after enlargement, US Army War College, 1998, p. 97.

[9] Michel Collon, Monopoly – L’Otan à la conquête du monde, Bruxelles 2000, pp. 90 et 102).

[10] Assemblée commune Otan – Lloyd’s à Londres, 1er octobre 2009.

[11] Nato Strategic Concept seminar, Washington, 23 février 2010.

[12] Interview radio Democracy Now, 2 mars 2007

par Michel Collon (son site) samedi 9 avril 2011 – 19 réactions yahoo

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Les réactions les plus appréciées

  • votes : 11

    Par Alexis_Barecq (xxx.xxx.xxx.182) 9 avril 15:21

    Alexis_Barecq

    Excellente analyse !

    Merci pour cet article, très éclairant, et qui contraste singulièrement avec les discours de la propagande mainstream.

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  • votes : 10

    Par ELCHETORIX (xxx.xxx.xxx.158) 9 avril 15:33

    bonjour M Collon , excellente analyse géostratégique qui met en évidence le rôle à long terme de la domination de l’Empire sur les pays de la planète afin d’assurer leur hégémonie économique politique et militaire pour le siècle courant !
    Les cinq projets de cet Empire US donc occidental sont bien la feuille de route pour dominer le monde et imposer ce système économique capitaliste ultra-libéral qui ne profite pour aucun des peuples de la planète , cet Empire doit être remis en cause par les autres puissances et tous les peuples spoliés par ces multinationales qui ruinent l’environnement et le niveau de vie des peuples .
    Merci l’auteur pour ce deuxième volet qui démonte les faux arguments de ceux qui ont  » organisé  » cette agression en LIBYE .
    Le locataire du palais de l’élysée ne sert donc que les intérêts de ces  » importants  » qui ne pensent qu’à leurs profits et domination , en 2012 plus que jamais l’imposteur du palais doit dégager pour un représentant indépendant de cette oligarchie !
    RA .

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  • votes : 7

    Par Hijack (xxx.xxx.xxx.120) 9 avril 15:15

    Hijack donateur-d876a

    La Libye, c’est pas une guerre … mais une agression dans une révolution !

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  • votes : 6

    Par leypanou (xxx.xxx.xxx.147) 9 avril 13:17

    donateur-d876a

    Excellent article comme d’habitude que tous ceux qui s’intéressent à la géopolitique devraient lire pour justement pouvoir argumenter contre n’importe qui. J’aurais aimé qu’il mentionne un peu -à moins que cela n’ait été fait dans la partie 1- concernant la sécession du Soudan Sud, présentée comme une protection de la population du Sud, et avec l’aide de personnalités du show biz genre Clooney. Plus « on » est conscient, plus il y a des chances que cela change un jour. Merci encore une fois à Collon de cet excellent article. Autres références, les sites globalresearch et counterpunch ou dissidentvoice.
    Bonne lecture à tous.

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  • votes : 3

    Par criticaldistance (xxx.xxx.xxx.159) 9 avril 11:40

    criticaldistance

    pourquoi Allemagne et Chine ont choisi l’abstention lors du vote de la résolution du conseil de sécurité et non le vote non, serait-ce qu’il y aurait des garanties sur les intérêts allemands et chinois ?

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  • votes : -12

    Par Kinini (xxx.xxx.xxx.37) 9 avril 12:37

    Langue de bois .Discours des années 70 !

    Allez ouste … »Dégage » ! C’est ce que dit,d’ailleurs, la rue dans le Monde arabe !Si vous êtes incapable de réadapter votre discours à ce qui se passe au Maghreb et au Proche-Orient ,de comprendre l’évolution intervenue dans l’esprit de la jeunesse ;cessez ,au moins vos projections de pacotille !

    Il est un fait incontournable que le processus de globalisation virtuelle est parvenu à homogénéiser,à ses avantages, les perceptions et les visions de l’Homme !Mais les idéologues,débordés par la force des tremblements de terre présents et ,certainement à venir, s’accrochent encore à leurs chimères d’analystes retardataires accusant l’Oncle Sam de leur jouer des tours.Qu’ils tentent d’ajuster à leurs fantasmes !Ridicules !

     

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  • votes : -8

    Par Julien (xxx.xxx.xxx.4) 9 avril 12:46

    Le pétrole est une arme ?
    -tout à fait, comme le blé, par exemple.

    300 millions « d’Arabes » ne feront jamais une nation.

    Le seul concurrent sérieux aux USA est la Chine. L’Allemagne n’est qu’une puissance économique et la Russie n’a pas les moyens de suivre.

    L’Iran qui défit ouvertement l’Arabie et déstabilise la région (Liban, Irak, Syrie, Palestine…) est sur la sellette. L’Arabie Saoudite :il faut « couper la tête du serpent « (L’Iran …

    La Chine devrait se montrer moins arrogante. Les Ouïghours et les Tibétains pourraient prendre exemple sur le « printemps Arabe »… smiley

    Merci à l’auteur

    Liste des bases militaires des États-Unis d’Amérique dans le monde.

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  • votes : 2

    Par LeManu (xxx.xxx.xxx.29) 9 avril 13:06

    LeManu

    Encore un article bien documenté, mais qui m’apparaît, par rapport au premier volet, moins rigoureux et franchement polémiste.
    Si les arguments, disons les têtes de chapîtres, sont bien réels, les raccourcis ou les manques sont nombreux.
    La question de CriticalDistance est pertinente : pourquoi en effet l’Allemagne ne défend-elle pas ses intérêts pourtant décrits comme très importants ? Cela m’a sauté aux yeux à la première lecture. Manque d’ambition Panafricaine ?
    S’il s’agissait d’autre part d’endormir le réveil arabe, celui-ci pourtant m’avait semblé avoir surpris tout-le-monde. Mais il aurait donc été prévu et instrumentalisé par Sarkozy-le-devin, quand on sait qu’il prépare l’opération en Libye depuis de long mois ? MAM appréciera…
    Sur l’unité africaine, il est évident qu’un Kadhafi à sa tête ne serait du goût de personne en occident, mais c’est ici l’unité elle-même qui est exposée comme le concept à éviter. Difficile à occulter politiquement et diplomatiquement, et les tumultes actuels tous azimuts démontreraient une bien piètre précipitation stratégique.
    La défense d’Israël ? Il serait, et il me semble bien que c’est le cas, plus constructif, dans ce conditions, pour l’Otan de « gérer » les réveils égyptien et syrien. Allez-donc faire un tour sur les sites israéliens pour constater le climat de parano où ce réveil a plongé le pays… Obama y est tout simplement ressenti comme « lâchant » Israël, fait géostratégique sans précédent. Vrai ou faux, avec un Avidgor au gouvernement, et quand on sait le calibre des arguments de Tsahal, attention à une explosion de violence irrationnelle. J’ai d’ailleurs bien peur qu’on y soit déjà : difficile, quand la passion s’en mêle, de déterminer un point de non-retour…

    En bref, beaucoup de vrai mais dans le désordre. Il y a quatre ou cinq sujet distincts (d’instinct ?) dans cet article au demeurant lucide, mais cet amalgame, ou compilation plutôt, me semble nuire à la compréhension spécifique du cas par cas et risque d’en fausser la vision de solutions adaptée.

    J’attends le 3° volet.

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  • votes : 6

    Par leypanou (xxx.xxx.xxx.147) 9 avril 13:17

    donateur-d876a

    Excellent article comme d’habitude que tous ceux qui s’intéressent à la géopolitique devraient lire pour justement pouvoir argumenter contre n’importe qui. J’aurais aimé qu’il mentionne un peu -à moins que cela n’ait été fait dans la partie 1- concernant la sécession du Soudan Sud, présentée comme une protection de la population du Sud, et avec l’aide de personnalités du show biz genre Clooney. Plus « on » est conscient, plus il y a des chances que cela change un jour. Merci encore une fois à Collon de cet excellent article. Autres références, les sites globalresearch et counterpunch ou dissidentvoice.
    Bonne lecture à tous.

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  • votes : -6

    Par Julien (xxx.xxx.xxx.4) 9 avril 13:18

    Aucun pays du M.O n’a la capacité d’attaquer Israël. La question est ailleurs.

    Lire l’article complet 

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  • votes : 7

    Par Hijack (xxx.xxx.xxx.120) 9 avril 15:15

    Hijack donateur-d876a

    La Libye, c’est pas une guerre … mais une agression dans une révolution !

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    • votes : 0

      Par kemilein (xxx.xxx.xxx.72) 10 avril 01:26

      kemilein

      du tout.
      c’est une intervention extérieur visant a déstabiliser le régime (condamnable par ailleurs, mais plus progressiste que d’autre) dans, non pas une révolution populaire, mais une guerre civile.

      en Libye pour faire simple, une moitié (Est) est monarchiste-islamiste (les rebelles)
      l’autre moitié (Ouest) pro-kadafi pour large part
      c’est bien une guerre qui va se dérouler entre deux faction et fraction du peuple lybien. ca n’a a mon sens aucun rapport avec la Tunisie et l’Egypte.

      pour terminer sur ce constat : les conséquences d’une guerre civile, qui tient plus de l’ethnicisme que du politique, sont terribles : Hutus et Tutsis (même si ces différences sont absurdes et servent la manipulation)

      afin de prévenir tout génocide sur place, il y aura une « invasion humanitaire » pour protéger les populations qui viennent d’accéder au pouvoir contre les représailles des perdants.

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    • votes : 3

      Par Hijack (xxx.xxx.xxx.120) 10 avril 17:44

      Hijack donateur-d876a

      Donc, c’est bien ce que je dis … pas une guerre !!!

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  • votes : 11

    Par Alexis_Barecq (xxx.xxx.xxx.182) 9 avril 15:21

    Alexis_Barecq

    Excellente analyse !

    Merci pour cet article, très éclairant, et qui contraste singulièrement avec les discours de la propagande mainstream.

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  • votes : 10

    Par ELCHETORIX (xxx.xxx.xxx.158) 9 avril 15:33

    bonjour M Collon , excellente analyse géostratégique qui met en évidence le rôle à long terme de la domination de l’Empire sur les pays de la planète afin d’assurer leur hégémonie économique politique et militaire pour le siècle courant !
    Les cinq projets de cet Empire US donc occidental sont bien la feuille de route pour dominer le monde et imposer ce système économique capitaliste ultra-libéral qui ne profite pour aucun des peuples de la planète , cet Empire doit être remis en cause par les autres puissances et tous les peuples spoliés par ces multinationales qui ruinent l’environnement et le niveau de vie des peuples .
    Merci l’auteur pour ce deuxième volet qui démonte les faux arguments de ceux qui ont  » organisé  » cette agression en LIBYE .
    Le locataire du palais de l’élysée ne sert donc que les intérêts de ces  » importants  » qui ne pensent qu’à leurs profits et domination , en 2012 plus que jamais l’imposteur du palais doit dégager pour un représentant indépendant de cette oligarchie !
    RA .

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  • votes : -3

    Par furio (xxx.xxx.xxx.194) 9 avril 17:14

    furio

    Le pétrole n’a rien à voir dans cette agression immonde pilotée par les sionistes.

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  • votes : -10

    Par Julien (xxx.xxx.xxx.25) 9 avril 18:27

    L’empire, l’empire…mieux vaut celui la que l’empire du milieu, la Chine avec son parti unique et ses apparatchiks qui sentent la naphtaline ou l’empire islamique avec des barbus qui rêvent de charia pour le monde alors que la jeunesse Arabe, Libanaise, Berbère, Égyptienne, Perse …n’en veut plus.

    L’OTAN est notre assurance tous risques

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  • votes : 5

    Par alibaba (xxx.xxx.xxx.235) 9 avril 18:35

    alibaba

    Bravo Monsieur Collon, vous avez tout dit et tout compris et de plus vous parlez très bien comme l’autre jouir chez Taddeï. Mais, si l’on vous comprend bien, ce n’est pas trop difficile de comprendre ce qui ce trame en coulisse, il suffit tout simplement de voir le coté pourris ou dégueulasse des choses et on est dans le vrai.

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  • votes : 4

    Par xray (xxx.xxx.xxx.151) 9 avril 18:50

    Pour une fois, je me sent dépassé. Rien à ajouter !

    DEPUIS 5 000 ANS ! QUOI DE NEUF ? 
    http://echo-agnostiques.over-blog.com/article-depuis-5-000-ans-quoi-de-neuf-55838469.html 

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  • votes : 3

    Par Croa (xxx.xxx.xxx.78) 10 avril 08:56

    Croa donateur-d876a

    Monsieur Buffett a raison, hélas smiley

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  • votes : 0

    Par LeGoJac (xxx.xxx.xxx.187) 10 avril 13:26

    Une analyse qui semble vouloir intensément un monde construit.
    Ceci ne laisse qu’une faible place aux rebonds successifs, aux opportunités, aux composantes multiples (la Chine est quasi inexistante dans l’article et pourtant omniprésente en Afrique, idem pour le bien faible poids de la Russie). Le résultat est le même, la bataille pour l’énergie et le pouvoir économique. C’est seulement la construction qui est différente à mon sens.

    Par contre la prochaine cible me paraît plus l’Algérie :
    - Pétrole
    - Gaz
    - AQMI
    - Ministres et état major avec de fortes envies de trahir comme dans les précédentes « révolutions populaires » étonnamment bien structurées du jour au lendemain.

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  • votes : 3

    Par Proudhon (xxx.xxx.xxx.216) 10 avril 17:17

    Proudhon donateur-d876a

    Je jalouse la Belgique d’avoir un véritable intellectuel qui a tout compris.
    Nous, pauvre France avec nos BHL, Gluxman et consorts, quelle déchéance…

Japon : remise en cause de certitudes géologiques

Classé dans : Politique/Societe — uriniglirimirnaglu @ 10 : 46

Japon : remise en cause de certitudes géologiques dans Politique/Societe NS-earthquake-1904111-d1696Le méga-tremblement de terre de magnitude 9 baptisé “Tohoku earthquake“qui secouait le Japon le 11 mars dernier est certainement le mieux observé du fait du vaste réseau japonais de stations de mesure. Les données récupérées ont déjà permis une sérieuse analyse de l’évènement, comme on pouvait le découvrir lors de la réunion annuelle ce 14 avril de la Seismological Society of America in Memphis, Tennessee.

Selon certains spécialistes tels Emile Okal de la Northwestern University à Evanston, Illinois, ou Barbara Romanowicz directrice du Berkeley Seismological Laboratory à l’Université de Californie “Il y a beaucoup de choses que nous croyions savoir et il est aujourd’hui terriblement évident que ce n’est tout simplement pas le cas. De nombreuses idées seront profondément remises en causes suite à ce tremblement de terre”.

Il s’avère en effet que le comportement de la secousse “Tohoku” est nettement plus complexe que ce que l’on a pu voir ailleurs, selon les mesures d’un réseau de400 séismographes aux Etats-Unis. Plutôt qu’une “simple” rupture avec déplacement le long de la ligne de fracture – le cas classique – on voit ici une rupture multi-directionnelle, comme un feu d’artifice. La courte vidéo ci-dessous illustre le phénomène :

Ces données impliquent non seulement une remise en cause de notre compréhension de la dynamiques des zones de subduction, mais aussi une réévaluation des zones à risque de part le monde. Rien, en effet, ne laissait penser que la zone de subduction à l’origine de ce tremblement de terre pouvait se comporter de telle manière.

Pour Matt Pritchard de l’Université de Cornell à Ithaca, New York, une possible explication est que cette zone serait hautement hétérogène, mélangeant des éléments plutôt visqueux et glissants avec des éléments “accrochant” comme du Velcro. Les éléments “Velcro” auraient emmagasiné une énorme quantité d’énergie (de tension) avant de lâcher, transmettant cette énergie à des zones visqueuses qui se seraient alors fortement déplacées. Ce d’autant que la zone ne fait “que” 40 000 km² alors que pour un tremblement d’une telle magnitude elle devrait être nettement plus importante. En fait, selon Eric Kiser de l’Université de Harvard, prenant en comptes l’origine des secousses secondaires survenues après le 11 mars, la zone complète fait à peu près 100 000 km². Si toute cette surface avait bougé en même temps, le tremblement de terre aurait été encore bien plus important…

Pour Hiroo Kanamori du California Institue of Technology, la zone de rupture est faite de deux parties distinctes : une le long de la tranchée du Japon dans l’océan Pacifique et responsable du tsunami dévastateur, et une autre plus profonde et plus proche des côtes responsable du tremblement proprement dit.

Le déplacement brutal des plaques tectoniques pendant un tremblement de terre se mesure généralement en cm. Dans ce cas-ci, selon Takeshi Sagiya de l’Université de Nagoya au Japon et Guangfu Shao de l’Université de Californie, le déplacement alla jusqu’à 60 m – un chiffre énorme, du jamais vu. Ce d’autant que cette zone, vu son age (140 million d’années) n’était pas une candidate pour un méga-tremblement. Généralement, plus une zone est jeune donc fluide, plus on peut s’attendre à des mouvements de plaques importants. Pour Emile Okal, le cas du tremblement de 2004 dans l’océan Indien, le troisième plus important malgré un age avancé de la zone de subduction de 80 à 90 million d’années, pourrait être un évènement atypique du même ordre que Tohoku, et donc que la relation couramment admise entre age de la zone, vitesse de subduction et magnitude des secousses est fondamentalement à revoir.

Selon Matt Pritchard, ces évènements indiquent que n’importe quelle zone de subduction pourrait en fait être candidate à une secousse de magnitude 9. Et donc, de nombreux endroits de la planète aujourd’hui réputés à faible risque seraient susceptible de connaître ce même type de phénomène.

Source : New Scientist.

par Vincent Verschoore (son site) lundi 25 avril 2011 – 46 réactions yahoo

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Comprendre la guerre en Libye (3/3)

Classé dans : Politique/Societe — uriniglirimirnaglu @ 10 : 42

A chaque guerre, c’est ainsi. Au début, il est presqu’impossible de s’y opposer. Le matraquage médiatique est tel qu’on est immédiatement catalogué comme complice d’un monstre. Après un certain temps, quand viendront les « bavures », les morts civils, les échecs militaires et les révélations sur « nos amis », le débat finira bien par s’ouvrir. Mais au début, c’est très dur.

Comprendre la guerre en Libye (3/3) dans Politique/Societe L300xH240_Unplugthesige97a-09eae-72981Voir partie 1 et partie 2

3ème partie : Pistes pour agir

Pour débloquer ce débat, la bataille de l’info est la clé, comme nous le disions encore il y a une semaine. [1] Et cette bataille ne peut être menée que par chacun de nous, là où il est, en fonction des personnes rencontrées, en écoutant bien ce qui les influence, en vérifiant les infos avec eux, patiemment… Pour mener efficacement ce débat, il est très important d’étudier l’expérience de la désinformation dans les guerres précédentes.

Les 5 principes de la propagande de guerre appliqués à la Libye

Cette expérience, nous l’avons résumée dans les « cinq principes de la propagande de guerre », exposés dans notre livre Israël, parlons-en ! A chaque guerre, les médias veulent nous persuader que nos gouvernements font bien et pour ça, ils appliquent ces cinq principes : 1. Occulter les intérêts économiques. 2. Inverser la victime et l’agresseur. 3. Cacher l’Histoire. 4. Diaboliser. 5. Monopoliser l’info.

Ces cinq principes ont été appliqués à nouveau contre la Libye, on s’en est rendu compte dans les pages précédentes. Pour finir, attirons l’attention sur le quatrième : la diabolisation de l’adversaire. Les va-t-en-guerre doivent toujours persuader l’opinion qu’ils n’agissent pas pour obtenir des avantages économiques ou stratégiques, mais bien pour éliminer une grave menace. Dans chaque guerre, depuis des décennies, le dirigeant adverse a toujours été présenté comme cruel, immoral et dangereux, avec les pires récits d’atrocités. Par après, beaucoup de ces récits – et parfois tous – se sont dégonflés, mais peu importe, ils avaient rempli leur rôle : manipuler l’émotion du public pour l’empêcher d’analyser les intérêts réellement en jeu. Impossible de revenir en arrière.

Nous n’avons pas eu les moyens d’aller en Libye. Par contre, nous avons été en Yougoslavie, sous les bombes de l’Otan et nous avons constaté, et prouvé, que l’Otan avait menti systématiquement. [2] Nous l’avons constaté aussi en Irak. Quant à la Libye, cela y ressemble beaucoup, mais nous n’avons pas eu jusqu’ici les moyens de procéder à des test-médias sur les infos présentées. Notre équipe Investig’Action manque encore des moyens nécessaires. Mais plusieurs observateurs ont déjà repéré de forts indices de désinformation. Par exemple, les « six mille morts qui auraient été victimes des bombardements de Kadhafi sur des civils ». Où sont les images ? Il n’y avait aucune caméra, aucun téléphone portable là-bas comme il y en avait à Gaza, à la place Tahrir, à Tunis ou au Bahrein ? Aucune preuve, aucun témoignage fiable, des démentis par les satellites russes ou des observateurs de l’UE, et pourtant l’info a tourné en boucle inlassablement et plus personne n’ose la contredire sous peine d’être taxé de « complicité ».

Une guerre civile, ce n’est jamais de la dentelle, mais ceci est vrai des deux côtés. Une info partiale essaiera toujours de nous faire croire que les atrocités sont commises d’un seul côté et donc qu’il faut soutenir l’autre. Mais il convient d’être très prudent sur de tels récits.

Qui nous informe ?

Ce qu’il faut pouvoir montrer autour de nous, c’est que la diabolisation ne tombe pas du ciel. Elle est diffusée par des médias qui prennent parti, souvent sans le dire. Et c’est quand même toujours la première question à se poser dans une guerre : m’a-t-on fait entendre l’autre partie ?

Pourquoi en Europe et aux Etats-Unis, les médias sont-ils à fond contre Kadhafi ? Et pourquoi, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, en Russie, dénonce-t-on au contraire une nouvelle croisade impérialiste ? Ils se trompent tous ? Les Occidentaux savent toujours tout mieux ? Ou bien chacun est-il influencé par ses médias ? Alors, devons-nous suivre aveuglément nos médias ou les tester ?

Nous avons été abondamment abreuvés sur les côtés négatifs de Kadhafi. Mais qui nous a signalé ses aspects positifs ? Qui nous a parlé de son aide aux projets de développement africain ? Qui nous a dit que la Libye connaissait, selon les institutions internationales , le plus haut « indice de développement humain » de toute l’Afrique, loin devant les chouchous de l’Ouest comme l’Egypte ou la Tunisie ? Espérance de vie : 74 ans, analphabétisme réduit à 5%, budget de l’éducation à 2,7% du PIB et celui de la Défense à 1,1%.


Distinguer deux questions différentes

Il y a beaucoup d’intimidation intellectuelle dans le débat sur la Libye. Si vous dénoncez la guerre contre la Libye, on vous accuse de soutenir tout ce qu’a fait Kadhafi. Pas du tout. Il faut distinguer deux problèmes bien différents.

D’une part, les Libyens ont parfaitement le droit de choisir leurs dirigeants, et d’en changer par les moyens qu’ils jugent nécessaires. Les Libyens ! Pas Obama, ni Sarkozy. Tout en faisant le tri dans les accusations contre Kadhafi, entre ce qui est vraiment établi et ce qui relève de la propagande intéressée, un progressiste peut très bien souhaiter que les Libyens aient un meilleur dirigeant.

D’autre part, quand la Libye est attaquée parce que des pirates veulent faire main basse sur son pétrole, ses réserves financières et sa position stratégique, alors il faut dire que le peuple libyen souffrira encore plus sous le pouvoir de ces pirates et de leurs marionnettes. La Libye perdra son pétrole, ses entreprises, les réserves de sa banque nationale, ses services sociaux et sa dignité. Le néolibéralisme appliquera ses sales recettes qui ont déjà plongé tant de peuples dans la misère.

Mais un bon dirigeant, ça n’arrive jamais dans les valises des envahisseurs et à coups de bombes. Ce que les Etats-Unis ont amené en Irak, c’est un Al-Maliki et un petit groupe de corrompus qui vendent leur pays aux multinationales. En Irak, on n’a toujours pas la démocratie, mais en outre, on a perdu le pétrole, l’électricité, l’eau, les écoles et tout ce qui permet une vie un peu digne. Ce que les Etats-Unis ont amené en Afghanistan, c’est un Karzaï qui ne règne sur rien sauf un quartier de Kaboul, pendant que les bombes US frappent des villageois, des fêtes de mariage, des écoles et que le commerce de la drogue ne s’est jamais aussi bien porté.

Les dirigeants qui seraient imposés à la Libye par les bombes occidentales seraient pires que Kadhafi. Donc, il faut soutenir le gouvernement légal libyen lorsqu’il résiste à ce qui est vraiment une agression néocoloniale. Parce que toutes les solutions préparées par Washington et ses alliés sont mauvaises : que ce soit le renversement ou l’assassinat de Kadhafi, que ce soit la scission du pays en deux ou que ce soit la « somalisation », c’est-à-dire une guerre civile de basse intensité et de longue durée. Toutes ces solutions apporteront des souffrances aux populations.

La seule solution dans l’intérêt des Libyens est la négociation, avec des médiateurs internationaux désintéressés qui ne soient pas partie au conflit, comme Lula. Un bon accord implique le respect de la souveraineté libyenne, le maintien de l’unité du pays, la préparation de réformes pour démocratiser et mettre fin aux discriminations régionales.

Faire respecter le droit qui est le contraire du « droit d’ingérence »

png_picto01e76f4-217d0 dans Politique/SocieteCe débat politique délicat, il faut toujours essayer de le ramener aux principes de base de la vie internationale : souveraineté des Etats, coexistence pacifique entre systèmes différents, non-ingérence dans les affaires intérieures. Les puissances occidentales aiment se présenter comme celles qui cherchent à faire respecter le droit. Mais c’est complètement faux.

On nous dit que les Etats-Unis sont aujourd’hui beaucoup plus respectueux du droit international qu’au temps du cow-boy Bush, et qu’il y a eu cette fois une résolution de l’ONU. Ce n’est pas l’endroit pour discuter si l’ONU représente vraiment la volonté démocratique des peuples ou si les votes de nombreux Etats sont l’objet d’achats et de pressions. Mais on fera simplement remarquer que cette résolution 1973 viole le droit international et, tout d’abord, la Charte fondamentale… de l’ONU elle-même.

En effet, son article 2 § 7 stipule : « Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans desaffaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat. ». Réprimer une insurrection armée est de la compétence d’un Etat même si on peut en regretter les conséquences. De toute façon, si bombarder des rebelles armés est considéré comme un crime intolérable, alors il faut d’urgence juger Bush et Obama pour ce qu’ils ont fait en Irak et en Afghanistan.

De même, l’article 39 limite les cas où la contrainte militaire est autorisée : « L’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression » (contre un autre pays). La Libye ne correspond à aucun de ces trois cas, et cette guerre est donc, elle aussi, illégale. A remarquer, juste pour rire, que même le Traité de l’Otan précise dès son article 1 :« Les parties s’engagent, ainsi qu’il est stipulé dans la Charte des Nations Unies, à régler par des moyens pacifiques tous différends internationaux dans lesquels elles pourraient être impliquées. 

On nous présente ce « droit d’ingérence humanitaire » comme une nouveauté et un grand progrès. En réalité, le droit d’ingérence a été pratiqué pendant des siècles par les puissances coloniales contre les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Par les forts contre les faibles. Et c’est justement pour mettre fin à cette politique de la canonnière qu’ont été adoptées en 1945 de nouvelles règles du droit international. La Charte des Nations-unies a précisément interdit aux pays forts d’envahir les pays faibles et ce principe de la souveraineté des Etats constitue un progrès dans l’Histoire. Annuler cette conquête de 1945 et revenir au droit d’ingérence, c’est revenir aux temps des colonies.

Alors, pour nous faire quand même approuver une guerre très intéressée, on joue la corde sensible : le droit d’ingérence serait nécessaire pour sauver des populations en danger. De tels prétextes étaient aussi utilisés dans le temps par la France, la Grande-Bretagne ou la Belgique coloniales. Et toutes les guerres impériales des Etats-Unis se sont faites avec ce genre de justifications.

Avec les Etats-Unis et leurs alliés en gendarmes du monde, le droit d’ingérence appartiendra évidemment toujours aux forts contre les faibles, et jamais l’inverse. L’Iran a-t-il le droit d’ingérence pour sauver les Palestiniens ? Le Venezuela a-t-il le droit d’ingérence pour mettre fin au coup d’Etat sanglant du Honduras ? La Russie a-t-elle le droit d’ingérence pour protéger les Bahreinis ?

En réalité, la guerre contre la Libye est un précédent qui ouvre la voie à l’intervention armée des Etats-Unis ou de leurs alliés dans n’importe quel pays arabe, africain ou latino-américain. Aujourd’hui, on va tuer des milliers de civils libyens « pour les protéger », et demain on ira tuer des civils syriens ou iraniens ou vénézuéliens ou érythréens « pour les protéger » pendant que les Palestiniens et toutes les autres victimes des « forts » continueront à subir dictatures et massacres….

Montrer que l’intervention occidentale viole le droit et nous ramène aux temps des colonies me semble un thème à placer au centre du débat.

Que faire ?

Les Etats-Unis ont baptisé « Aube de l’Odyssée » la guerre contre la Libye. Or, leurs noms de code contiennent toujours un message adressé à notre inconscient. L’Odyssée, grand classique de la littérature grecque antique, relate le voyage de vingt ans entrepris par Ulysse à travers l’univers. A demi-mots, on nous dit ici que la Libye est le premier acte du long voyage des Etats-Unis pour (re)conquérir l’Afrique.

Ils tentent ainsi d’enrayer leur déclin. Mais, au final, ce sera en vain, les Etats-Unis perdront inévitablement leur trône. Parce que ce déclin n’est pas dû au hasard ou à des circonstances particulières, il est dû à leur mode même de fonctionnement. En 1865, le célèbre théoricien libéral du capitalisme Adam Smith soutint le président US Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage : « L’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des Noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres Nations vont se réveiller ».

Mais en fait les Etats-Unis ont remplacé un esclavage par un autre. Au vingtième siècle, ils ont bâti leur prospérité sur la domination et le pillage de pays entiers, ils ont vécu comme des parasites et ils ont par là- même affaibli leurs capacités économiques internes. L’humanité a intérêt à ce que ce système prenne fin définitivement. Même la population des Etats-Unis y a intérêt. Pour qu’on cesse de fermer ses usines, de détruire ses emplois et de confisquer ses maisons afin de payer les bonus des banquiers et les dépenses de guerre. La population européenne aussi a intérêt à une économie non plus au service des multinationales et de leurs guerres, mais au service des gens.

Nous sommes donc à un tournant, quelle « aube » allons-nous choisir ? Celle annoncée par les Etats-Unis, et qui nous mènera vers vingt ou trente années de guerres incessantes sur tous les continents ? Ou bien une aube véritable : un autre système de relations internationales, où personne n’imposera ses intérêts par la force et où chaque peuple choisira librement sa voie ?

Comme à chaque guerre des vingt dernières années, une grande confusion règne dans la gauche européenne. Les discours pseudo-humanitaires relayés par les médias aveuglent parce qu’on oublie d’écouter l’autre version, d’étudier les guerres précédentes, de tester l’info.

Notre site Investig’Action – michelcollon.info s’efforce d’aider chacun à s’informer, à informer et à débattre. Mais nos moyens sont trop limités comparés aux grands médias. Nous lançons donc un double appel à tous ceux qui le peuvent. 1° Rejoignez notre réseau de chercheurs bénévoles pour développer l’analyse des stratégies des Etats-Unis et des autres grandes puissances, l’analyse des relations économiques et politiques ainsi que des guerres en préparation . 2° Rejoignez notre collectif d’analyse critique « Test-médias ».

Un monde sans guerre, ça dépend de chacun de nous.

Michel Collon

www.michelcollon.info

[1] S’informer est la clé – Michel Collon lance un appel, www.michelcollon.info/S-informer-c-…

[2] Kosovo, Otan et médias, débat entre Michel Collon, Jamie Shea (porte parole de l’Otan) et Olivier Corten (professeur de droit international), 23 juin 2000, DVD Investig’Action.

par Michel Collon (son site) dimanche 10 avril 2011 – 64 réactions yahoo

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Un nouveau matériau plastique s’auto-répare grâce aux UV

Classé dans : Outils/Bon à savoir — uriniglirimirnaglu @ 2 : 42

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Traitement d’un polymère par les UV, en laboratoire.

Innovation-Des chercheurs des université de Fribourg et de Western Reserve aux USA ont mis au point un nouveau type de plastique dont les déchirures pourraient s’auto-réparer lorsqu’on l’expose aux rayons ultraviolets.

le 21 avril 2011, 13h01
LeMatin.ch & les agences

Il s’agit d’un « nouveau matériau plastique composé de très petites chaînes qui s’accrochent et s’assemblent pour former des chaînes bien plus longues », explique Stuart Rowan (Case Western Reserve University, Etats-Unis), un des chercheurs ayant mis au point ce nouveau polymère dont il fait état dans la revue scientifique « Nature ».

Ions métalliques

Pour lui permettre de s’autoréparer sous l’effet de la lumière, les chercheurs ont introduit dans ce matériau des ions métalliques qui absorbent les rayons ultraviolets et convertissent leur énergie en chaleur de façon très localisée. Le polymère se liquéfie et envahit rapidement les déchirures.
« Nous avons intégré dans la molécule la capacité de se désassembler sous l’effet de la lumière », précise M. Rowan. Ainsi les petites chaînes à base de carbone, qui s’étaient accrochées les unes aux autres pour former la structure de ce nouveau plastique, peuvent à nouveau se séparer localement.
Et après avoir provisoirement rompu leurs attaches, elles peuvent « envahir les accrocs et le système est réparé », ajoute le chercheur.
Dès qu’on arrête les UV, le matériau reprend sa forme solide et retrouve ses propriétés d’origine.
L’objectif c’est que la chaleur due à la lumière soit uniquement absorbée là où le matériau présente des défauts, expliquent les chercheurs de l’université américaine et de l’université de Fribourg (Suisse) ayant participé à cette étude.

Futures possibilités pour d’autres matériaux

Une approche qui, selon eux, pourrait s’appliquer à un large éventail de matériaux.
Ce mécanisme localisé de « réparation à la demande », pourrait contribuer à étendre la durée de vie de nombreux matériaux, soulignent deux experts de l’Université américaine d’Illinois, Nancy Sottos et Jeffrey Moore, dans un commentaire publié dans Nature.

Tout en relevant que la synthèse de polymères à la fois résistants et capables d’autoréparation est un défi-clé de la recherche, ils évoquent de nouvelles possibilités « excitantes ».
En utilisant différents types d’ions métalliques, il serait possible de mettre au point des matériaux s’autoréparant avec des lumières de différentes longueurs d’onde ou couleur.
Et alors, poursuivent ces deux experts, ne peut-on pas imaginer des plastiques changeant de couleur lorsqu’ils sont endommagés? Et prenant précisément la couleur correspondant à la longueur d’onde de la lumière qui servira à les réparer.

PARIS — Une équipe américano-suisse a mis au point un nouveau type de plastique dont les déchirures pourraient s’autoréparer lorsqu’on l’expose aux rayons ultraviolets, selon une étude publiée mercredi par la revue scientifique britannique Nature.

Il s’agit d’un « nouveau matériau plastique composé de très petites chaînes qui s’accrochent et s’assemblent pour former des chaînes bien plus longues », explique Stuart Rowan (Case Western Reserve University, Etats-Unis), un des chercheurs ayant mis au point ce nouveau polymère.

Pour lui permettre de s’autoréparer sous l’effet de la lumière, les chercheurs ont introduit dans ce matériau des ions métalliques qui absorbent les rayons ultraviolets et convertissent leur énergie en chaleur de façon très localisée. Le polymère se liquéfie et envahit rapidement les déchirures.

« Nous avons intégré dans la molécule la capacité de se désassembler sous l’effet de la lumière », précise M. Rowan. Ainsi les petites chaînes à base de carbone, qui s’étaient accrochées les unes aux autres pour former la structure de ce nouveau plastique, peuvent à nouveau se séparer localement.

Et après avoir provisoirement rompu leurs attaches, elles peuvent « envahir les accrocs et le système est réparé », ajoute le chercheur.

Dès qu’on arrête les UV, le matériau reprend sa forme solide et retrouve ses propriétés d’origine.

L’objectif c’est que la chaleur due à la lumière soit uniquement absorbée là où le matériau présente des défauts, expliquent les chercheurs de l’université américaine et de l’université de Fribourg (Suisse) ayant participé à cette étude.

Une approche qui, selon eux, pourrait s’appliquer à un large éventail de matériaux.

Ce mécanisme localisé de « réparation à la demande », pourrait contribuer à étendre la durée de vie de nombreux matériaux, soulignent deux experts de l’Université américaine d’Illinois, Nancy Sottos et Jeffrey Moore, dans un commentaire publié dans Nature.

Tout en relevant que la synthèse de polymères à la fois résistants et capables d’autoréparation est un défi-clé de la recherche, ils évoquent de nouvelles possibilités « excitantes ».

En utilisant différents types d’ions métalliques, il serait possible de mettre au point des matériaux s’autoréparant avec des lumières de différentes longueurs d’onde ou couleur.

Et alors, poursuivent ces deux experts, ne peut-on pas imaginer des plastiques changeant de couleur lorsqu’ils sont endommagés? Et prenant précisément la couleur correspondant à la longueur d’onde de la lumière qui servira à les réparer.

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