7 août 2011

Jean-Luc Mélenchon: l’art de tisser sa toile antilibérale

Classé dans : Politique/Societe — uriniglirimirnaglu @ 20 : 55

 Par Franck Dedieu - publié le 04/05/2011

Economistes, syndicalistes et alters de tous bords : la galaxie Mélenchon regroupe des individualités hétéroclites fédérées par le non au traité européen.

Jean-Luc Mélenchon: l'art de tisser sa toile antilibérale dans Politique/Societe 34046_sans-titre

Autour de Jean-Luc Mélenchon, des économistes, des syndicalistes et des altermondialistes

LExpansion.com

Repères1976 Il est nommé professeur de français dans un lycée technique à Lons-le-Saunier.

1986 Il devient sénateur de l’Essonne.

2000 Il entre au gouvernement de Lionel Jospin comme ministre de l’Enseignement professionnel.

2008 Il quitte le Parti socialiste et fonde le Parti de gauche.

2009 Il est élu député européen dans le Sud-Ouest.

2011 Il annonce sa candidature à la présidentielle de 2012.

Un self-made-man habillé en rouge ? Parti du PS fin 2008, les mains quasi vides, avec sa gouaille des faubourgs comme principal atout, Jean-Luc Mélenchon a choisi de se positionner en rebelle seul contre tous. Mais qu’on ne s’y trompe pas : au-delà de ses diatribes hautes en couleur, sa doctrine économique ne manque ni de cohérence ni de volontarisme. Pour l’élaborer, le coprésident du Parti de gauche a pu compter sur un noyau d’intellectuels dévoué à sa cause. D’abord, trois têtes bien faites d’économistes. Premier de ce triumvirat, Jacques Généreux, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. Son idée de néoprotectionnisme a fait mouche chez Mélenchon, nostalgique d’une France industrielle et industrieuse.

Un normalien qui sert la cause du peupleA l’inverse de son mentor, l’économiste chuchoterait presque, mais sa dialectique est tonitruante : « Les Européens savent comme personne produire des pneus, des meubles ou des produits agricoles, mais ils préfèrent les importer à moindre coût. Pour les dissuader d’acheter à l’extérieur, il suffirait de rétablir des taxes aux frontières de l’Union européenne. » Toujours à Sciences Po, le normalien Marc Bousseyrol sert aussi la cause du peuple. Il a été l’auteur en 2009 de Vive la dette ! comme réponse au rapport sur les finances publiques du père-la-rigueur Michel Pébereau. Le livre autorise la dépense publique sans compter à condition de miser sur les grands travaux, les hôpitaux et les écoles. Un peu de provoc, beaucoup de social… Jean-Luc Mélenchon achète.

Mais, dans le genre rupture économique avec l’ordre actuel, la palme du plus révolutionnaire revient à Jacques Sapir, professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Intellectuel référencé chez les souverainistes, détesté des libéraux, il préconise « de s’asseoir sur les critères budgétaires imposés par Bruxelles pour donner l’exemple aux autres pays. Corsetées par les plans de rigueur, les autres nations suivront la France au nez et à la barbe des Allemands. Contraint et forcé, l’euro changera de logique ou disparaîtra. » Bigre, un Valmy monétaire ! Mélenchon s’y verrait bien en général.

« Nous avons mis du vert dans un programme rouge, ce n’était pas gagné d’avance. » Franck Pupunat, membre fondateur du Parti de gauche.

Pour le combat, il peut d’ailleurs compter sur son cercle de syndicalistes. Le très médiatique Xavier Mathieu, délégué syndical CGT de Continental à Clairoix, en fait partie. Un dur à cuire pas tendre avec son « patron », Bernard Thibault, qu’il accuse de « frayer avec le gouvernement », encore moins avec la sous-préfecture de Compiègne saccagée par ses soins.

Plus charpenté idéologiquement, Vincent Drezet, le secrétaire général du Syndicat unifié des impôts (Snui), un personnage clé à Bercy, concède « une certaine proximité avec Jean-Luc Mélenchon sur l’idée républicaine et redistributrice de l’impôt ». Mais le penseur de la bande, encarté au Parti de gauche, se nomme Claude Debons, un cégétiste, ancien patron des transports à la CFDT. A l’origine de « 29 mesures dans le projet », il défend l’idée d’un complément de revenus pour tous les travailleurs précaires.

« Regardez bien, le logo du Parti de gauche ne contient pas que du rouge, le vert occupe une place de choix », insiste Franck Pupunat, à la tête d’Utopia, un courant anciennement hébergé par le Parti socialiste. Il incarne la conversion « alter-écolo » de Jean-Luc Mélenchon.

D’anciens Verts écolo- »nonistes »Martine Billard, députée de Paris, n’est pas pour rien dans cette mue environnementaliste. Cette transfuge des Verts, opposée au traité européen, est arrivée avec 200 militants écolo- »nonistes » dans son sac à dos, en décembre 2009. Avec son site « Les petits pois sont rouges », Corinne Morel d’Arleux, la jeune conseillère régionale en Rhône-Alpes, s’occupe de mettre une touche de fantaisie verte sur le programme de l’austère député européen.

La gauche sud-américaine fait aussi battre le coeur de Jean-Luc Mélenchon. Avec un faible pour l’Equateur : le président Rafael Correa compte parmi ses amis. Tout comme Pedro Paez, ancien vice-ministre des Finances et professeur à l’université de Quito. Sa théorie économique du bienvivir traverse le programme économique du Parti de gauche : la gratuité des premiers mètres cubes d’eau ou la surtaxation des profits réalisés par les services aux collectivités. Le socialiste chilien Jorge Arrate apporte aussi sa pierre à l’édifice du Parti de gauche à travers ses réflexions sur les coopératives ouvrières. Hasta la eleccion siempre !

POLITIQUELES ÉCONOMISTES HÉTÉRODOXES

Jacques Généreux, Marc Bousseyrol, Jacques Sapir

La branche éclairée de l’économiquement incorrect. Jacques Généreux ne ménage pas ses critiques contre le libre-échange pour instaurer un néoprotectionnisme, Marc Bousseyrol remet en cause le culte des équilibres budgétaires actuellement en cours. Quant à Jacques Sapir, il veut faire tout simplement éclater le pacte de stabilité monétaire qui gouverne l’euro, quitte à se mettre à dos le partenaire allemand.

SES AMIS D’AMÉRIQUE LATINE

Rafael Correa, Pedro Paez, Jorge Arrate

Le titre de son best-seller, Qu’ils s’en aillent tous !, s’inspire du mot d’ordre révolutionnaire sud-américain « ¡ Que se vayan todos ! ». Hispanophone distingué, Jean-Luc Mélenchon compte parmi ses amis le président équatorien Rafael Correa. Pour les idées économiques, il consulte son ancien vice-ministre des Finances, Pedro Paez, artisan des nationalisations à Quito, et une figure du socialisme chilien, Jorge Arrate.

SOCIALLES SYNDICALISTES CANAL HISTORIQUE

Xavier Mathieu, Claude Debons, Vincent Drezet

L’ancien trotskiste Jean-Luc Mélenchon puise assez peu dans le vivier gauchiste des « Solidaires », il semble préférer les cégétistes à l’ancienne avec bleu de chauffe ou blouson bien râpé du style Xavier Mathieu, le leader des Continental à Clairoix. Claude Debons, ancien de la CFDT et de la CGT, échafaude le logiciel social. La fibre républicaine de JLM ne déplaît pas à Vincent Drezet, le syndicaliste des impôts.

LES ALTERMONDIALISTES TENDANCE ÉCOLO

Franck Pupunat, Martine Billard, Corinne Morel d’Arleux

« L’altermondialisme n’est pas la langue maternelle de Jean-Luc », reconnaît la transfuge des Verts, Martine Billard. Avec Franck Pupunat et Corinne Morel d’Arleux, ils travaillent à la conversion écolo-alter du productiviste Jean-Luc Mélenchon, emballé par leur idée de relocalisations en circuit court. Quand le vert fait bon ménage avec le social, il prend.

le blog de Mélenchon : http://www.jean-luc-melenchon.fr/

le blog de « l’observatoire de la propagande et des inepties anti-mélenchon » :http://opiam2012.wordpress.com/

vidéos de Mélenchon : http://www.dailymotion.com/video/xjyylq_jean-luc-melenchon-autour-du-defile-du-14-juillet_news

reportage sur le meeting du front de gauche en juin place stalingrad : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/07/29/meeting-front-de-gauche-place-stalingrad-a-paris/

Laisser un commentaire

Une pause café - Une person... |
LE TECHNICIEN DU RISQUE |
Sauvons les animaux |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Vues de Babi
| Mouvement Citoyen Chrétien
| CRC-PHONE IMPACT EXPERT