¤ La fraude du LIBOR ou la perversion des marchés monétaires
source : http://finance.blog.lemonde.fr/2012/03/28/la-fraude-du-libor-ou-la-perversion-des-marches-monetaires/.
Il y en aurait pour des milliards de dollars.
Le scandale qui secoue la City de Londres et le monde financier mondial semble de plus en plus serieux. Seuls des articles sporadiques de spécialistes ont mis en évidence une fraude dont il est encore difficile de connaitre l’ampleur et la gravité.
Le LIBOR n’est autre que le London Interbank Offered Rate. Il s’agit du taux auquel les banques se prêtent entre elles. Il est donc étroitement lié au financement et au fonctionnement de l’un des plus grands marchés au monde : le marché interbancaire, dont la taille est estimée a 90.000 milliards de dollars.
Il est fixé par des banques dites « de référence » tous les jours ouvrables à 11h à Londres. C’est en effet de la City que proviennent la plupart des mécanismes de référence : ce n’est pas de l’impérialisme. C’est du au fait que c’est à Londres que sont nés les euromarchés.
Le rôle du LIBOR a cependant largement dépassé le cadre des banques : après tout si les banques trichent entre elles, je ne suis pas convaincu que cela surprendrait, moins encore attristerait le grand public.
Depuis des décennies les crédits bases sur les taux à court terme ont pris ce taux pour référence : la plupart des grands crédits syndiques ont en effet un taux d’intérêt fluctuant, basé sur le LIBOR à trois ou six mois. La masse d’instruments dont les taux sont liés au LIBOR est estimée par le Financial Times à 350.000 milliards de dollars. Ainsi, si France Telecom a emprunté sur cette base, le jour de l’échéance de renouvellement du taux pour une nouvelle période de trois mois pourrait être le LIBOR + 50 points de base, soit, en ce moment 0,5% (LIBOR) + 0,5% (la marge de credit), soit 1%. Cela vaut aussi pour les crédits hypothécaires et autres financements en dollars.
C’est donc tout le système qui repose sur ce moment magique.