1 mai 2012

¤ Ben Laden reconnaissait subir « catastrophe après catastrophe »

Classé dans : Politique/Societe — uriniglirimirnaglu @ 9 : 57

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 01.05.2012 à 09h09 • Mis à jour le 01.05.2012 à 09h17

Barack Obama et son équipe assistent au raid contre Oussama Ben Laden, le 1er mai 2011.

 

Barack Obama a démenti, lundi 30 avril, que son administration se soit adonnée à une « célébration excessive » du raid contre Oussama Ben Laden pour des raisons électorales. Mais il ne s’est pas privé de tacler les positions fluctuantes de son adversaire républicain Mitt Romney, qui s’était opposé à l’idée, professée par M. Obama dès 2007, d’intervenir à l’intérieur du Pakistan contre Al-Qaida, et avait mis en doute l’intérêt de « remuer ciel et terre et de dépenser des milliards pourcapturer une seule personne ».

Le président Obama a ouvert à une télévision la « Situation Room », la salle de crise ultrasécurisée de la Maison Blanche, pour un entretien consacré au premier anniversaire du raid contre Ben Laden.

Un « accès sans précédent à l’endroit le plus secret et le plus sécurisé de la Maison Blanche », a assuré vendredi la chaîne NBC. C’est dans cette salle, située au sous-sol du siège de la présidence américaine, qu’avait été prise la photographie officielle montrant M. Obama et son équipe de sécurité nationale, rongés par la tension au moment où les commandos américains prenaient d’assaut le repaire du chef d’Al-Qaida, à Abbottabad, auPakistan. NBC, qui diffusera cet entretien mercredi, promet de donner la parole aux responsables vus sur le cliché pris par le photographe officiel de M. Obama,Pete Souza.

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L’annonce de la diffusion de cet entretien a été faite le même jour que la mise en ligne d’une nouvelle vidéo publicitaire de l’équipe de campagne de M. Obama, candidat à sa propre succession, consacrée au raid d’Abbottabad.

L’anniversaire de la mort de Ben Laden profite au candidat Obama

LE RÔLE DES SERVICES SECRETS PAKISTANAIS

De leur côté, des membres des services secrets pakistanais (ISI) disent avoirrenseigné les Américains dans leur traque d’Oussama Ben Laden, allant même jusqu’à leur fournir l’élément qui a servi à remonter au chef d’Al-Qaida.« La piste[vers Ben Laden] et l’information venaient en fait de nous », a affirmé, samedi, auWashington Post un haut responsable de l’ISI, sous le couvert de l’anonymat.

Un autre agent du renseignement pakistanais n’hésite pas à dire au Washington Post que « chaque information sur Al-Qaida, où que ce soit dans le monde, a été obtenue avec notre aide« . L’ISI a ainsi donné à la CIA un numéro de téléphone qui a mené au messager de Ben Laden, Abou Ahmed Al-Kuwaiti, tué lui aussi à Abbottabad, explique le haut responsable de l’ISI, qui affirme avoir été impliqué dans la traque des membres d’Al-Qaida. Les Pakistanais ne savaient pas qu’il s’agissait du numéro de téléphone du messager et la CIA n’en a jamais informé l’ISI en retour, regrette-t-il, évoquant « l’histoire d’un déficit de confiance extrême et de trahisons ».

 

Le complexe où a été tué Ben Laden entouré de journalistes et de résidents d'Abbottabad, le 3 mai 2011.

 

PUBLICATION DES PREMIERS DOCUMENTS SAISIS

Des documents saisis dans le repaire d’Oussama Ben Laden au Pakistan vont être publiés cette semaine aux Etats-Unis. Ces documents qui vont être publiés sur Internet par l’école militaire de West Point montrent que des membres d’Al-Qaida sont conscients « qu’il s’agit d’un combat qu’ils ne gagneront jamais (…) Et Ben Laden le savait. Dans les documents que nous avons saisis, il reconnaissaitsubir ’catastrophe après catastrophe’« , a affirmé le principal conseiller du président Barack Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan, lors d’une allocution devant le groupe de réflexion Woodrow Wilson Center, à Washington, à quelques heures de l’anniversaire du raid de commandos américains lors duquel Ben Laden a été tué.

Evoquant la campagne de bombardements de drones américains qui a coûté la vie à de nombreux cadres de la nébuleuse extrémiste ces dernières années, notamment au Pakistan, M. Brennan a assuré qu’« avec ses chefs les mieux formés et les plus expérimentés qui ont disparu si vite, Al-Qaida a du mal à les remplacer »« C’est l’une des nombreuses conclusions que nous avons pu tirer des documents saisis dans le repaire de Ben Laden, dont certains vont être publiés en ligne, pour la première fois, par le Centre de lutte contre le terrorisme de West Point« .

 

Un drone Predator décolle de la base américaine de Kandahar, le 31 janvier 2010.

 

LA LÉGALITÉ DES RAIDS MENÉS PAR LES DRONES

Les raids américains visant à abattre des activistes à l’étranger sont légaux au regard du droit international, a poursuivi John Brennan. Le week-end dernier, un drone de l’armée américaine a tué quatre activistes des régions tribales du Nord-Waziristan, au Pakistan, malgré la demande du Parlement pakistanais de cesserce type d’opérations.

« Ces raids ciblés sont légaux », a déclaré John Brennan, s’appuyant sur des avis juridiques rendus par le gouvernement, la Constitution des Etats-Unis ainsi que l’autorisation de recourir à la force militaire votée par le Congrès après les attentats du 11 septembre 2001. « Du point de vue du droit international, les Etats-Unis sont en conflit armé avec Al-Qaida, les talibans et les forces qui leur sont affiliées, en réponse aux attentats du 11 septembre, et nous pouvons aussi userde la force en accord avec notre droit inhérent de légitime défense nationale », a-t-il expliqué.

Le recours aux drones pour éliminer des activistes à l’étranger, parmi lesquels des citoyens américains, a beaucoup été critiqué par des défenseurs des droits de l’homme et des libertés civiques aux Etats-Unis.

Le Pakistan a demandé aux Etats-Unis de ne plus effectuer de bombardements aériens sur son territoire à l’aide de drones, mais les responsables américains font la sourde oreille. Ces frappes alimentent la colère de la population pakistanaise, qui y voit une atteinte à la souveraineté du pays au-delà même des victimes civiles qu’elles provoquent régulièrement.

La torture a été inutile dans la traque de Ben Laden

Les informations qui ont mené les services de renseignement américains jusqu’à Oussama Ben Laden n’ont pas été obtenues par le biais de méthodes d’interrogatoire telles que la simulation de noyade, ont indiqué lundi deux sénateurs dans un communiqué.

La sénatrice Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement, et le sénateur Carl Levin, président de la commission de la défense, ont estimé que les défenseurs des techniques d’interrogatoires musclées en vigueur sous l’administration Bush se trompent lorsqu’ils attribuent la localisation de Ben Laden à ce type de méthodes. « Le fait de suggérer que l’opération qui a été menée [contre Ben Laden en mai 2011] était fondée sur des informations obtenues à la suite d’interrogatoires musclés de détenus de la CIA n’est pas seulement inexact, cela minimise le travail des personnes dans les services de renseignement américains qui ont mené à Ben Laden », ont indiqué les deux élus.

>> Le débat sur la torture dans l’émission « 60 Minutes, de CBS

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