15 décembre 2012

¤ Euribor : Des banques françaises et internationales accusées de manipulation

Classé dans : Politique/Societe — uriniglirimirnaglu @ 12 : 08

 publié sur Le HuffPost  |  Par Grégory RaymondPublication: 11/12/2012 11:33 CET  |  Mis à jour: 11/12/2012 12:57 CET

Euribor Banque FrancaisesEURIBOR – Vous avez aimé le scandale du Libor? Vous apprécierez probablement celui de l’Euribor, quela Commission européenne s’apprête à faire éclater, à travers son accusation imminente d’une douzaine de banques de la zone euro, dont deux françaises: Société Générale et Crédit Agricole.

L’Euribor qu’est-ce que c’est ? C’est le taux de référence du marché interbancaire en zone euro. À l’instar du Libor, qui régit les échanges londoniens, l’Euribor a pour mission de fixer le taux d’intérêt auquel les banques européennes se prêtent entre elles. Car les banques du monde entier se prêtent et empruntent entre elles en permanence.

Chaque banque transmet le taux moyen auquel elle a emprunté le matin et, vers 11h (heure de Paris),la Fédérationbancaire de l’Union européenne (FBE) fixe le taux moyen, en enlevant le taux le plus élevé et le plus faible. Cela donne au marché un indicateur du taux auquel les banques empruntent, un peu comme le CAC40 est un indice du niveau dela Boursefrançaise.

Ce taux n’est pas déterminé par un régulateur, mais fixé par 43 grandes banques (12 pour le Libor), comme Barclays, Deutsche Bank, HSBC, Unicredit, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et une poignée d’établissements internationaux comme JP Morgan ou Citibank.

À quoi sert ce taux dans la vie quotidienne ?

Les taux des livrets bancaires ou le taux des comptes à terme, mais surtout les emprunts à taux variables sont généralement basés sur le taux Euribor.

Les Français, qui ont l’habitude d’emprunter à taux fixe pour leur prêt immobilier ne se rendent pas compte mais dans de nombreux pays, les propriétaires empruntent à taux variable. C’est d’ailleurs de là qu’est née la crise des subprimes, qui a engendré la crise financière, puis la crise de la dette actuelle. Chaque mois, trimestre ou année, le montant que le particulier doit rembourser est ajusté en fonction d’un certain taux: l’Euribor ou l’Eonia en France, le Libor en Angleterre. Les remboursements des Français dépendent donc en partie de l’Euribor.

Sur les 155 milliards d’euros de crédits immobiliers souscrits l’an dernier par les Français, seuls 5% l’ont été à taux variable, selon l’organisme Crédit Logement. Le maintien des taux fixes à un niveau relativement bas permet de contenir l’usage de ce type de financement en France.

Pourtant, en janvier, des médias spécialisés comme l’hebdomadaire Challengesconseillaient ce type de crédit, indexé sur l’Euribor. Les prêts à taux variables sont davantage utilisés par nos voisins, notamment les Espagnols, actuellement en pleine crise du logement.

Que reproche-t-on aux banques accusées ?

Entre la mi-2005 et la mi-2008, soit au début de la crise de subprimes, quelques traders indélicats se seraient entendus pour demander à leurs homologues des autres banques de soumettre un taux plus haut ou plus bas. Outre l’existence d’une fraude, qui peut comporter un volet pénal, c’est également un viol des règles de la concurrence.

Sur le scandale du Libor, qui est de même nature, la banque anglaise Barclays avait volontairement sous-estimé ses chiffres, pour donner l’impression, au plus fort de la crise financière, qu’elle était en bonne santé financière. La presse britannique a obtenu des e-mails prouvant cette petite magouille entre amis: « Je t’en dois une. La prochaine fois que l’on se voit, j’apporte une bouteille de Bollinger », écrivait ainsi un trader au collègue qui fixe le taux.

Mis au jour, ce scandale a eu raison de la tête de Barclays, qui a perdu dans l’été son président du conseil d’administration, son patron américain et son directeur des opérations.

Quelles banques trempent dans cette affaire ?

Au centre de toutes les accusations, Barclays, seul établissement officiellement épinglé sur le Libor et l’Euribor. La banque a d’ores et déjà accepté de s’acquitter d’une amende de 450 millions de dollars au gendarme américain des marchés (SEC), son homologue britannique (FSA) et au département dela Justiceaméricain, en échange de l’abandon des poursuites et sa collaboration totale.

La Royal Bankof Scotland (RBS) et la Suisse UBSsont également largement suspectées de négocier des accords similaires avec les autorités. Selon le Wall Street Journal, une douzaine de banques seraient mises en cause par la Commission européenne dans l’affaire de l’Euribor. Parmi elles,la Société générale, le Crédit agricole, HSBC etla Deutsche Bank. Ce n’est qu’une demi surprise, car ces noms reviennent souvent dans le sillage de l’affaire Barclays.

A l’heure où le débat se cristallise autour de la séparation des activités bancaires de dépôt de celles d’investissement, ce nouveau scandale jette un pavé dans la mare. Les autorités européennes pensaient pourtant être protégées par l’indice Euribor (panel de 43 banques), qui par rapport au Libor (18 banques) paraissait plus hermétique à la manipulation. C’est raté.

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