Il y a dix ans le 20 Mars 2003, commençait le massacre et l’éradication d’une culture, qui en parle ? Nous reproduisons ci-dessous un excellent billet de Georges Stanechy qui se passe de tout commentaire…
– Résistance 71 –
Irak: 10 ans ! http://resistance71.wordpress.com/2013/03/14/irak-annee-10/
Georges Stanechy Le 13 Mars 2013
url de l’article original: http://stanechy.over-blog.com/article-irak-dix-ans-116027806.html
« Partout, dès les quais du port jusqu’au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l’offense régnait impunie, la misère, la délation, l’humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres . »
Jean-François Lyotard (*)
Dix ans…
Le 20 mars 2003 débutait la destruction et l’invasion de l’Irak.
Il n’y aura pas de commémoration. Encore moins : débats et remises en cause.
Nos médias, politiciens, si friands d’anniversaires, s’efforceront à la discrétion. Eux dont l’obsession du culte des « souvenirs », encensant autosatisfaction, mégalomanie, ou abrutissement, n’a d’égale que celle de l’oubli des faits pouvant ternir leur « Bonne Conscience« .
C’est ainsi que l’on forge des sociétés amnésiques, analphabètes de l’Histoire, de l’évolution de notre planète. De ses peuples, nations, rapports de force, déclins et renaissances. Qui, un jour, inévitablement, se trouvent, hébétées, tétanisées, écrasées, face à l’irruption impitoyable de ce qu’elles souhaitaient oublier, cacher, nier.
Silence. Dans les rangs des oligarques occidentaux. Alignés sur les injonctions de leur suzerain.
Le plus éclatant exemple venant de Grande-Bretagne. Par instruction écrite adressée aux membres du gouvernement, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, modèle de cynisme contemporain, vient d’imposer l’obligation de ne pas mentionner la guerre d’Irak, à l’occasion de ces dix ans (1) :
« Don’t mention the Iraq War…»
Ce fut, il est vrai, une des plus abjectes folies de violence collectives commises par les nomenklaturas occidentales. Car, malgré une colossale propagande, les opinions publiques étaient contre ce déliresanguinaire et colonial. Le peuple britannique, un de ceux qui se sont le plus mobilisés contre cette guerre, dont il savait les prétextes non fondés, illégaux et mensongers, dans des manifestations groupant des millions de personnes.
Illustrant, ainsi, le complet mépris des castes au pouvoir, sous couvert du soutien de parlements fantoches, à l’égard de la majorité de leurs concitoyens exprimant la volonté d’œuvrer pour un monde de paix.
Steve Bell rappelle cette hystérie criminelle et impunie dans une cinglante caricature, tournant en dérision posture et propos de Tony Blair, premier ministre de l’époque. Chef de la majorité « Travailliste », similaire aux PS français, espagnol, italien, belge, etc. Artisan zélé, vibrionnant, obsédé, de l’engagement des armes britanniques aux ordres du clan Bush.
Il y représente le lion britannique, symbole du Royaume Uni, avec le visage de Blair, la crinière carbonisée, sa superbe cabossée, au point d’être réduit en rat. Dans un paysage de désolation où s’accumulent, à l’infini, linceuls et pierres tombales. Affirmant, obstiné et fier de lui, la conviction inébranlable de son génie incompris (2) :
« Cela fait longtemps que j’ai renoncé à convaincre l’opinion qu’envahir l’Irak était la bonne décision »
Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias de la désinformation nous y forcent : ce furent des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés, sous des prétextes délirants. Nous le savions. Dès le commencement. A présent, nous en reconnaissons publiquement la réalité, objectivement, placidement, froidement. Tout n’était que tromperie, fabulation : armes de destruction massives inexistantes, armes chimiques introuvables. (more…)