¤ Le monde enchanté de la monnaie commune (Pierre Khalfa à propos d’un article de Frédéric Lordon)
01 AOÛT 2013 | PAR PIERRE KHALFA
Frédéric Lordon fait dans cet article [1] une critique radicale de la construction européenne. On ne peut que l’approuver lorsqu’il pointe « la singularité de la construction européenne comme gigantesque opération de soustraction politique (…) ni plus ni moins que la souveraineté populaire ». De même, on ne peut que partager sa critique de la proposition de François Hollande d’un gouvernement économique de la zone euro, qui, dans la situation actuelle, serait un pas de plus dans la voie d’un fédéralisme autoritaire qui s’est mis progressivement en place depuis le Traité de Maastricht et qui a connu une accélération considérable avec la crise financière et l’adoption du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro et de diverses directives (six packs, two packs). Sa dénonciation des euros-obligations comme réponse à la crise actuelle est bienvenue, alors que cette idée refait surface régulièrement.
C’est dire les points communs importants qui existent avec Lordon sur l’analyse de la situation actuelle. Le désaccord porte sur la stratégie car il plaide dans cet article pour une sortie de l’euro et la mise en place d’une monnaie commune en lieu et place de la monnaie unique[2]. Pour le dire en deux mots, cette stratégie est illusoire et politiquement nocive.
Tout d’abord, le problème actuel est moins l’euro que les politiques néolibérales. Certes Lordon a raison de pointer la congruence de la politique monétaire actuelle menée par la Banque centrale européenne (BCE) avec les politiques d’austérité. Mais rien ne garantit qu’une sortie de l’euro signifierait la fin de ces dernières. La Grande-Bretagne a gardé sa monnaie nationale et, de plus, sa banque centrale mène, contrairement à la BCE, une politique non conventionnelle de rachat massif des obligations d’Etat. Cela n’empêche pas le gouvernement britannique de mener une des politiques d’austérité parmi les plus dures en Europe. Ce qui témoigne que le problème est ailleurs, problème que Lordon n’évoque pas. Les traités européens et autres directives qui excluent les politiques économiques du débat démocratique et de la décision citoyenne n’ont pas été imposés aux États. Ce sont les gouvernements nationaux qui ont été à la manœuvre pour les mettre en place.
Rien ne s’est fait dans l’Union européenne contre les États et ce sont eux qui ont fait de l’Union européenne ce qu’elle est. Cela n’a pu d’ailleurs arriver que parce que la souveraineté populaire a été bafouée aussi dans le cadre national. Rappelons-nous l’épisode du traité constitutionnel européen. Lordon semble surestimer le fonctionnement démocratique des États-nations, méconnaître les transformations profondes que ces derniers ont subi avec la mondialisation[3] et ne pas voir qu’ils sont dominés par une oligarchie politico-financière acquise au néolibéralisme. Le déficit démocratique de l’Union européenne trouve son répondant dans celui des États-nations. Cela est d’autant plus vrai dans le cas de la France où les institutions de la Cinquième République donnent un poids considérable à l’exécutif, qui d’ailleurs n’exécute rien mais gouverne sans réel contrôle. Les péripéties actuelles autour de la mise en place de la taxe sur les transactions financières qui voient le gouvernement français tenter de vider de son contenu le projet, pourtant modeste, de la Commission confirme que l’opposition manichéenne entre l’État-nation et les institutions européennes ne permet pas de comprendre les dynamiques à l’œuvre. Sans une transformation en profondeur des États-nations qui les soustrairait à cette domination, ce qui suppose un changement politique radical, la sortie de l’euro ne peut permettre une rupture avec le néolibéralisme et si cette transformation a lieu, elle rend inutile la sortie de l’euro.
Pour Lordon, « l’idée de passer de l’euro actuel à un euro refait et progressiste est un songe creux. Par construction, s’il est progressiste, les marchés financiers, qui ont tout pouvoir actuellement, ne le laisseront pas advenir ». Mais pourquoi alors ces mêmes marchés financiers laisseraient advenir la monnaie commune que Lordon appelle de ses vœux ? Car cette monnaie commune a pour objectif de se conformer « à l’impératif catégorique de la démocratie qui s’appelle “souveraineté populaire” ». Qu’elle soit commune ou unique, une monnaie au service de la souveraineté populaire, européenne ou même strictement nationale, ne sera pas acceptée par les marchés financiers ni par les oligarchies au pouvoir.
Lordon semble en avoir conscience puisqu’il affirme que « L’alternative est donc la suivante : ou bien l’enlisement définitif dans un euro libéral (…) ou bien le choc frontal avec la finance,qui l’emportera à coup sûr… et par là même perdra tout, puisque sa “victoire” détruira l’euro et créera précisément les conditions d’une reconstruction d’où les marchés seraient exclus ! (souligné par nous) ». Outre que l’on ne voit pas, a priori, en quoi une victoire des marchés financiers détruirait l’euro, on voit encore moins en quoi une telle victoire créerait les conditions d’une sortie progressiste de la situation actuelle. Lordon voit bien que l’affrontement avec les marchés financiers est inévitable, mais pense que leur victoire permettra de restaurer la souveraineté populaire sur la monnaie, nouvel aspect de la ruse de la raisonsans doute. Un certain ahurissement saisit le lecteur… Car en supposant même que le pronostic la destruction de l’euro se vérifie, comment croire que des marchés financiers ayant réussi à imposer leur loi laisseraient tranquillement se mettre en place une monnaie commune progressiste ?
Il y a chez Lordon la nostalgie d’un big bang destructeur – ici l’explosion de la zone euro – qui créerait un apaisement salvateur avec la mise en place d’une monnaie commune. Car, avec cette dernière, tous les problèmes qu’il pointait à propos de l’euro disparaitraient comme par enchantement. Ainsi, la BCE serait « privée de tout pouvoir politique monétaire (…) (nous serions)protégés des marchés de change extra-européens par l’intermédiaire du nouvel euro (…) le calme interne d’une zone monétaire européenne débarrassée du fléau de ses marchés des changes rend alors les dévaluations entièrement politiques, où il revient à la négociation interétatique de s’accorder sur de nouvelles parités ». Ainsi, il est indiqué que le contrôle des capitaux serait rétabli et que l’Allemagne pourrait être forcée à accepter une appréciation de sa monnaie nationale pour soutenir la demande dans la zone euro et aider à réduire les déséquilibres internes. Tout ce qui était impossible dans le cadre de la monnaie unique devient ainsi possible dans le cadre d’une monnaie commune. Mystère de la transsubstantiation et nouveau miracle eucharistique !
Loin de ce monde enchanté, la réalité risque d’être plus cruelle. Lordon liquide en quelques mots la question de la dette en affirmant, reprenant Jacques Sapir, que 85 % de la dette française a été émise sous contrat de droit français et serait relibellée dans la monnaie nationale, par conséquent sans aucun effet à la suite d’une dévaluation. C’est sans doute aller un peu vite en besogne. En effet si l’émission de la dette sous droit français garantit qu’en cas de conflit entre l’État et ses créanciers, ce conflit serait réglé devant les tribunaux français (ce qui ne garantit aucunement que l’État l’emporte), on ne voit pas pourquoi, si l’euro continue d’exister, les créanciers, en particulier les non résidents, accepteraient qu’une dette libellée en euros le soit en une monnaie moins forte. Il faudrait les y forcer par des clauses d’action collectives, ce qui revient à une annulation partielle de la dette. Ce qui est certes toujours possible et ce, que ce soit avec une monnaie unique ou une monnaie commune. Il faut simplement avoir la volonté politique de le faire.
Au-delà, monnaie commune ou unique, le problème reste le même, comment maintenir une coopération monétaire dans un contexte de guerre économique ? Si l’euro venait à disparaître, cela ne se ferait pas tranquillement, mais de matière chaotique. Les gouvernements, soumis à l’impératif de la compétitivité, chercheront à retrouver des marges de manœuvres monétaires et on ne voit pas pourquoi ils se soumettraient à la nouvelle discipline qu’exigerait une monnaie commune. Celle-ci risque fort de rester un vœu pieu.
La question que nous devons nous poser est de savoir si une sortie de l’euro permettrait ou non plus de solidarité. La réponse est facile à concevoir. Dans une Europe avec des gouvernements qui, quelle que soit leur couleur politique, se refusent à remettre en cause en quoi que ce soit la logique du capital, l’éclatement de la zone euro conduirait à une série de dévaluations compétitives. Chaque pays essaierait de prendre des parts de marché à ses voisins en dévaluant sa monnaie, une telle orientation se traduisant d’ailleurs par un jeu à somme nulle dans une Europe dont les économies sont intégrées. Ces dévaluations externes nous protègeraient-elles d’une dévaluation interne opérée par la baisse de la masse salariale ? Evidemment non, car il faudrait alors lutter pour « nos exportations pour défendre l’emploi », argument que gouvernements et classes dirigeantes utiliseront à satiété, on peut leur faire confiance. De plus, le renchérissement des importations aurait des conséquences en matière de pouvoir d’achat sur la grande masse de la population qui en ferait les frais.
Une stratégie de dévaluation compétitive, qui vise à gagner des parts de marché contre les autres pays, engendre une spirale de politiques économiques non coopératives. Jacques Sapir indique ainsi qu’il faudra dévaluer régulièrement la monnaie nationale. Loin d’induire plus de solidarité entre les peuples, une telle stratégie se traduirait par encore plus de concurrence, de dumping social et fiscal avec pour conséquence une aggravation des tensions xénophobes et nationalistes dans une situation où, partout en Europe, l’extrême droite a le vent en poupe. La sortie de l’euro s’avère un mirage dangereux.
Alors que faire[4] ? Serions-nous condamnés soit à l’impuissance en acceptant la situation actuelle, soit à nous lancer dans une aventure à haut risque avec une sortie de l’euro ? Il existe pourtant une troisième voie pour les peuples européens. Elle passe par un affrontement avec les institutions européennes et les marchés financiers. Aucun changement substantiel n’aura lieu sans ouvrir une crise majeure en Europe et sans s’appuyer sur les mobilisations populaires. Un gouvernement de gauche devrait expliquer qu’il est attaché à la construction européenne, mais qu’il refuse au nom de celle-ci que les droits sociaux soient détruits et les populations paupérisées.
Il devrait tenir le discours suivant : « L’euro est notre monnaie. Mais les traités l’ont placée sous la domination de la finance. La BCE finance les banques privées à taux quasi nul et celles-ci prêtent ensuite aux États à des taux exorbitants. Nous ne voulons plus être soumis aux marchés financiers. Nous voulons faire fonctionner l’euro au service des besoins sociaux et écologiques. Nous voulons placer nos banques sous contrôle citoyen pour qu’elles servent les vrais besoins de la société et non l’avidité de leurs actionnaires. Nous, gouvernement de ce pays, commençons à le faire chez nous. Nous invitons les mouvements sociaux et les peuples européens à faire de même partout, pour nous réapproprier ensemble notre monnaie et refonder l’Union européenne sur d’autres bases ».
Le gouvernement en question prendrait alors un certain nombre de mesures unilatérales en expliquant qu’elles ont vocation à être étendues à l’échelle européenne. Il s’agit de mesures unilatérales coopératives, en ce sens qu’elles ne sont dirigées contre aucun pays, contrairement aux dévaluations compétitives, mais contre une logique économique et politique et que, plus le nombre de pays les adoptant est important, plus leur efficacité grandit. C’est donc au nom d’une autre conception de l’Europe qu’un gouvernement de gauche devrait mettre en œuvre des mesures qui rompent avec la construction actuelle de l’Europe. Ainsi, par exemple, un gouvernement de gauche pourrait enjoindre sa banque centrale de financer les déficits publics par de la création monétaire. Cela pourrait d’ailleurs se faire indirectement sans même violer formellement les traités européens en utilisant comme intermédiaire un établissement public de crédit comme par exemple en France la Caisse des dépôts[5]. Fondamentalement, il s’agit d’engager un processus de désobéissance aux traités et par là même, un bras de fer avec les institutions européennes.
Une telle attitude montrerait concrètement qu’il existe des alternatives aux politiques néolibérales. Elle mettrait les gouvernements européens au pied du mur et les confronterait à leur opinion publique. Elle serait un encouragement pour les peuples à se mobiliser. Un discours résolument pro-européen, tourné vers la démocratie, la justice sociale et environnementale, trouverait un écho considérable auprès des autres peuples européens et des mouvements sociaux.Les dirigeants européens tenteront certes de dresser les opinions publiques contre les « faussaires » qui fabriquent des euros pour éviter les sacrifices et se prélasser sur le dos des pays vertueux. Des représailles seront mises en œuvre. On menacera le peuple désobéissant d’un boycott économique total – une menace plus crédible d’ailleurs contre les petits pays que contre les plus grands, en particulier la France.
L’issue de ce bras de fer n’est pas donnée d’avance. Une exclusion forcée du pays rebelle, même si le Traité de Lisbonne ne prévoit aucune possibilité d’exclure un pays de la zone euro, serait-elle possible comme la Grèce en avait été menacée en cas de victoire électorale de la gauche radicale Siryza ? Un effet domino progressiste pourrait-il gagner d’autres pays qui scissionneraient et pourraient instaurer un euro-bis, avec des innovations fiscales et budgétaires, solidaires et écologiques, qui le rendraient viable ? Y aura-t-il un basculement de la zone euro par une refonte des traités ? Tout dépendra des rapports de forces construits qui pourront être construits à l’échelle européenne. La désobéissance européenne, en commençant si nécessaire dans un pays, peut être conçue et popularisée, non comme l’amorce d’un éclatement des solidarités européennes, mais au contraire comme un outil pour accélérer l’émergence d’une communauté politique européenne, un embryon de « peuple européen ».
La divergence avec Lordon porte donc sur deux points : d’une part, contrairement à lui, nous pensons qu’il est possible d’avancer vers la construction d’une souveraineté populaire à l’échelle européenne, ce qui suppose une transformation radicale de la situation actuelle ; d’autre part, si l’on ne peut exclure, dans certains cas, une sortie de l’euro, elle serait le résultat de la conjoncture et d’une bataille politique pour une refondation de l’Union européenne et non un projet politique a priori. Ces deux points sont évidemment liés. C’est parce que nous n’avons pas renoncé à la bataille pour une « autre Europe », que nous ne pouvons porter un projet, la sortie de l’euro, qui en est la négation[6].
[1] Contre une austérité à perpétuité, sortir de l’euro ?, Le Monde diplomatique, août 2013
[2] La différence essentielle entre une monnaie unique et une monnaie commune tient au fait que cette dernière laisse subsister les monnaies nationales. Comme l’indique Lordon, il y a plusieurs façons d’envisager une monnaie commune. Le Système monétaire européen (SME) qui a existé entre 1979 et 1993 en était une qui a éclaté sous l’effet de la spéculation financière permise par la liberté de circulation de capitaux.
[3]Voir notamment Saskia Sassen, Critique de l’État. Territoire, autorité et droits, de l’époque médiévale à nos jours, Editions Démopolis, Paris 2009.
[4] Voir : Thomas Coutrot, Pierre Khalfa, Crise de l’euro : sortir du carcan, dans Nous désobéirons aussi sous la gauche !, sous la direction de Paul Ariès et René Balme, Editions Golias, septembre 2012 ; Fondation Copernic, Changer vraiment !, Editions Syllepse, juin 2012 ; Pierre Khalfa, Catherine Samary, La monnaie, l’euro, ne pas se tromper de débat, janvier 2011 ; Michel Husson, Quelles réponses progressistes ?, Les Temps Nouveaux, automne 2010 ; Jean-Marie Harribey, Sortir de quoi ?, avril 2011,http://harribey.u-bordeaux4.fr/travaux/europe/debat-sortiedeleuro.pdf ; Daniel Albarracín, Nacho Álvarez, Bibiana Medialdea (Espagne), Francisco Louçã, Mariana Mortagua (Portugal), Stavros Tombazos (Chypre), Giorgos Galanis, Özlem Onaran (Grande Bretagne), Michel Husson (France), Que faire de la dette et de l’euro ?, Un manifestehttp://tinyurl.com/euro13.
[5] Il s’agit d’utiliser les possibilités offertes par l’article 123-2 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
[6] Relevons en passant que Lordon présente sa position « à la manière d’un syllogisme ». Rappelons qu’un syllogisme enchaîne une proposition majeure qui énonce une généralité censée être vraie (tous les hommes sont mortels), une proposition mineure, elle aussi censée être vraie, qui énonce une particularité (Socrate est un homme), pour aboutir à une conclusion logiquement déduite de ces deux propositions (donc Socrate est mortel). Lordon part de la proposition suivante (A) : « l’euro actuel est né d’une construction qui a pour intention de satisfaire les marchés de capitaux », qu’il définit comme la majeure. Il enchaîne avec ce qu’il nomme la « mineure » du syllogisme (B) : « tout projet de transformation de l’euro est ipso facto un projet de démantèlement du pouvoir des marchés ». Or, B n’est en rien une mineure, elle n’avance aucune propriété caractéristique particulière, mais au contraire affirme une nouvelle généralité, en la présentant comme induite par A. Enfin, Lordon conclut ses deux propositions par un développement politique qui ne fait que commenter ce que dit sa mineure, alors que la conclusion d’un syllogisme doit apporter un élément logique nouveau. Tout cela n’a pas grande importance mais on peut regretter que soit présenté sur le mode d’une logique implacable ce qui relève d’un choix politique.
TOUS LES COMMENTAIRES
01/08/2013, 23:20 | PAR XIPETOTEC
Lordon commet sans doute l’erreur de proposer une alternative dans le cadre européen. Ce qui est trop tôt. Il aurait été plus clair de proposer simplement un retour aux monnaies nationales et de s’en tenir à une justification économique de la nécessité de sortir de l’euro, monnaie des riches. Il lance cependant un défi aux européistes : ôtons à l’Union européenne tout pouvoir en matière économique et conservons tout le reste (pour contrer l’argument du « nationalisme »). Chiche ? Evidemment non. Les européistes aiment moins l’Europe que le libre-échange et la monnaie unique, qui se révèle être une idéologie avant d’être une monnaie : le projet de leur génération.
On voit dans ce billet d’ATTAC qu’une remise en cause de l’euro constituerait effectivement une énorme rupture et provoquerait en particulier la délégitimation du genre d’institutions qui défendent notre maintien dans le cadre existant et dont on peut donc même douter qu’elles puissent être considérées comme de gauche.
02/08/2013, 20:55 | PAR LECLUBDELINFO EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE XIPETOTEC LE 01/08/2013 À 23:20
Parfaitement juste ! des critiques sont tjs constructives et permettent le débats mais en sus de la remarque évidente de Mr Xipotec les propositions « alternatives » proposées ici sont curieusement (après une argumentation assez intransigeante et sévère) faible et assez contradictoire. Il est qualifié de miracle une voie de sortie du système actuel et il n’est espéré rien d’autre que ce qui s’apparente alors à un même miracle : une « crise majeure » s’appuyant sur une « mobilisation populaire » et un « gouvernement de gauche » .. avec qq relant d’autoritarisme qui montre un désarroi aussi idéologique qu’erroné avec cortège de « représaille » contre les « rebelles » , les « faussaires » contre les « vertueux »… Admettre une erreur est toujours une remise en question, dommage que, sous couvert d’une critique des propositions de Lordon qui n’en est pas exempt, l’auteur s’évertue à ne pas vouloir « violer les traités » et ne pas comprendre que l’Euro est une erreur historique et économiques et un camouflet politique, et le mysticisme d’un monde ouvert rendant impossible une réflexion sur le libre-échange un écueil générationnel en effet…
courage !
02/08/2013, 08:53 | PAR ZORBECK
03/08/2013, 09:17 | PAR XIPETOTEC EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ZORBECK LE 02/08/2013 À 08:53
Ce billet met le doigt effectivement sur une réalité, mais dont je ne vois pas en quoi elle serait contradictoire avec l’analyse de Lordon, celle du rôle de l’Etat dans les processus en cours : en effet, la globalisation libérale n’est pas du tout un dépassement « magique » de l’état-nation, c’est l’acte politique par lequel les états, mis entièrement au service des oligarchies nationales, se sont dépossédé eux-mêmes d’une partie de leurs prérogatives, se consacrant presque exclusivement au service de la Dette (des banques, des riches), dans le cas qui nous occupe.
02/08/2013, 21:16 | PAR ANNICK VALIBOUZE
La monnaie unique n’existe pas puisque les états européens empruntent à des taux différents. Maizalors : où sont passés les taux de change ?
Comme par hasard, les monnaies les plus faibles sont celles dont le taux d’emprunt est le plus élevé. Celles des pays proportionnellement en difficulté.
Evidemment, ce n’est pas un hasard. C’est étudié pour. Malins les banquiers, les financiers et ceux qui les servent à nos dépends …
Tous les beaux discours politiques ne sont que du vent dès qu’ils évitent ce sujet qui est le coeur du problème.
Que ce soit par l’Europe ou la nation, il faut cesser d’emprunter sur les marchés financiers et que les banques centrales reprennent le contrôle de la monnaie. C’est une condition nécessaire.
Si le schéma reste l’Europe, chaque pays doit « emprunter » au même taux. C’est une condition nécessaire.
Vous pouvez tourner le problème dans tous les sens. C’est ainsi.
L’argument (dans cet article), « regardez en Angleterre, il y a pourtant également l’austérité » n’est pas une preuve. C’est confondre condition nécessaire et suffisante. Un peu de sens logique me semble nécessaire (pas suffisant) dans des affaires aussi importantes et lourdes de conséquences humaines.
Merci pour ce billet, cdt, Annick Valibouze
03/08/2013, 20:38 | PAR ZORBECK EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ANNICK VALIBOUZE LE 02/08/2013 À 21:16
« La monnaie unique n’existe pas puisque les états européens empruntent à des taux différents. Maizalors : où sont passés les taux de change ?
Excellente question. Car avec un retour au drachme, non seulemnt les taux d’interet seraient stratospheriques (en drachme), mais en plus les Grecs pourraient ramer pour toutes les importaions dont ils ont besoin pour survivre, ce qui est d’ailleurs la raison pour laquelle meme Syriza ne réclame pas la sortie de l’euro.
Maintenant si les taux d’intéret grecs sont plus élevés que les autres, cela reflete le fait que la probabilité de remboursement est moindre qu’ailleurs.
Je veux bien vous suivre que chaque pays doive emprunter au meme taux. Mais alors, quid de ceux qui ne rembourseraient pas ? Si la solution est un nouvel emprunt plus important, c’est à terme l’effondrement de l’euro, qui ne profitera qu’à ceux qui ont été capables de l’anticiper à temps, cad les financiers.
Il n’y a pas de solution miracle, je crois que pour vraiment aller vers un mieux il faut pouvoir le reconnaitre. Ce qui ne veut pas dire que TINA a systematiquement raison, juste trop souvent…
04/08/2013, 00:40 | PAR ANNICK VALIBOUZE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ZORBECK LE 03/08/2013 À 20:38
« Maintenant si les taux d’intéret grecs sont plus élevés que les autres, cela reflete le fait que la probabilité de remboursement est moindre qu’ailleurs. »
« Mais alors, quid de ceux qui ne rembourseraient pas ? »
Vous restez dans le cadre pervers monté par les escrocs qui nous pillent et ce faisant vous répétez leurs phrases. Il y a d’autres solutions, d’autres chemins que d’avoir à choisir entre la peste et le choléra en restant dans le cadre.
PS. Comme c’est une escroquerie, les grecs ne devraient pas rembourser les banques. Ils devraient même demander des dommages et intérêts. La France aussi d’ailleurs.
08/08/2013, 16:13 | PAR FMDREVET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ANNICK VALIBOUZE LE 04/08/2013 À 00:40
c’est ce qu’a fait l’Islande, non ?
09/08/2013, 00:44 | PAR ANNICK VALIBOUZE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE FMDREVET LE 08/08/2013 À 16:13
oui ; car en Islande le peuple est souverain.
09/08/2013, 10:11 | PAR FMDREVET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ANNICK VALIBOUZE LE 09/08/2013 À 00:44
04/08/2013, 11:44 | PAR EDOUARD DEPARIS EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ANNICK VALIBOUZELE 02/08/2013 À 21:16
Petite retranscription d’un enregistrement clandestin réaliser par le major d’homme d’une grande famille soucieuse de son destin :
« Bon ! On va leur donner l’Europe, l’Euro, un parlement, une flopée de traités, sans oublier une Commission pour bien mystifier le tout. J’allais oublier, mettez leur aussi une Cour Européenne des Droits de l’Homme, ça mange pas de pain…et ça fait tout de suite plus Peuple, presque Révolutionnaire… Déjà, avec tout ça on devrait pouvoir les occuper un bon moment. Le temps qu’ils arrivent à comprendre par quel morceau du puzzle ils se sont fait… ça devrait nous laisser les coudées franches pour terminer d’asservir leurs gouvernants et purger de toute substance leur illusoire démocratie. » Quelques décennies plus tard : » Bien joué les gars ! On a fait un pur carton ! On a 10 ans d’avance sur les objectifs. Presque trop facile !
Encore quelques décennies plus tard mais dans une autre famille, bien plus modeste : « Ben, on se doutait bien qu’il y avait un truc mais bon… Il aurait fallu qu’on nous l’explique, à la télé, dans les journaux. A l’époque, ils auraient pu encore le faire, plutôt que de nous rabâcher en boucle la même sauce ! Maintenant, c’est trop tard ! On avait encore un Internet libre à l’époque ! vous vous rendez compte ??? Ben non, forcément, mes pauvres enfants… Allez, il est déjà bien tard, il faut aller voter pour savoir qui pourra manger demain. Heureusement qu’on a encore la démocratie ! »
Puisqu’on en est pas « encore » là, ça vaudrait peut-être le coup d’arrêter de se bercer le cervelet avec des « qui de la poule de l’oeuf… » Nous savons tous pertinemment d’où vient le problème mais on s’évertue, par peur sans doute et c’est bien légitime, à vouloir s’en arranger d’une manière ou d’une autre… Billevesées ! On ne s’arrange pas avec une idéologie globalement totalitaire. (TINA dans le texte, en bloc et en détail)
02/08/2013, 13:06 | PAR MARTINE ROUSSET
Zorbeck, je vous trouve bien sévère avec Lordon que personnellement j’apprécie beaucoup. Mais c’est vrai qu’après lecture del’article du monde diplo de ce mois ci j’étais un peu perplexe. Aussi je remercie l’auteur de ce billet fort éclairant : le fond du problème ce n’est pas tant l’euro que la politique qui le sous-tend: c’est évident. enfin il me semble.
Que le débat s’instaure avec Lordon est une excellente chose, pourvu qu’il soit ouvert et de bonne foi et nous permette d’avancer dans ce monde où nous ne partons pas vraiment gagnant à priori.
02/08/2013, 14:02 | PAR MORVANDIAUX EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARTINE ROUSSET LE 02/08/2013 À 13:06
…d’autant que Lordon semble ouvert au débat (contrairement à Sapir qui assène « ses » vérités sans écouter l’autre)
les choses sont complexes et personne ne peut mesurer -même approcher- aujourd’hui l’ampleur de LA bombe financière, le « trou noir » de la finance peut emporter à tout moment le système : briser ce système, bien sûr que oui, en brisant d’abord les « outils » les banques, assurances, etc…et leurs logiques,
il me semble que l’Euro n’est qu’un « détail » de la monstruosité crée dès 1974, élargit au cours des années 80 avec l’aide active du PS,
Reprendre la bataille d’une autre Europe est essentiel.
écoutons un autre avis : Paul Jorion -vidéo 8′
03/08/2013, 13:18 | PAR DIOGÈNE DE TOURS EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARTINE ROUSSETLE 02/08/2013 À 13:06
Martine Rousset, je suis d’accord avec vous pour trouver ce billet très éclairant. La stratégie proposée me parait plus crédible que celle de F. Lordon, que j’apprécie aussi, et je crois qu’un bon débat là-dessus sera une excellente chose.
Pour moi, une solution serait que, d’ici un an ou deux, ce soient l’Allemagne et ses satellites européens du nord qui sortent de l’Euro « par le haut ». Motif : leur masse de rentiers ne peut plus supporter la dette croissante et l’insolvabilité des « P.I.G.S » ainsi que la « trahison » de la BCE. Il serait alors créé par eux un « Euronord », solide monnaie pour « investisseurs » (rentiers). L’ Euro actuel – on dira alors l’Eurosud – resterait pour – en gros – la France et les pays du sud de l’Europe. A condition qu’ils le veuillent, ce qui n’est pas gagné politiquement, mais serait intelligent techniquement, leur point commun étant « la dette ». Ce qui provoquerait de facto une dévaluation de cet Euro dégermanisé, avec ses inconvénients (hausse des taux) et ses avantages.
Parlons d’abord de la hausse des taux sur la dette : elle est de toute façon inéluctable, et encore plus si la politique actuelle est poursuivie. C’est de cette hausse qu’il faut se protéger en priorité absolue. Un exemple peut nous inspirer, en l’améliorant : le Japon qui contrôle sa dette immense depuis presque 20 ans. On peut se préparer à la hausse des taux en reprenant toute la dette sur notre propre épargne nationale qui est abondante et en supprimant l’obligation pour l’Etat de passer par les banques. Voilà pourquoi la politique actuelle de Moscovici et du Trésor est proprement odieuse, voire criminelle : elle nous maintient délibérément entre les machoires de la spéculation la plus destructrice.
Si on parvient à se protéger préventivement de la hausse des taux, alors il y aura les avantages, non pas immédiats, mais progressifs et structurels de la dévaluation certaine de « l’Eurosud » par rapport aux autres grandes monnaies.
- d’abord, la hausse du coût des importations : c’est le prix à payer. Cela va être dur immédiatement, mais les effets salutaires vont très vite apparaître : notamment sur l’appel aux produits nationaux (agriculture) la politique énergétique, avec les économies d’énergie et la compétitivité accrue des énergies renouvelables, avec les relocalisations d’industrie et plus généralement la ré-industrialisation, avec les investissements liés, la création d’emplois, le retour de l’agriculture à un mode de production moins consommateur d’énergie, etc.
- soutien des exportations, du tourisme, etc.
Mais il y a effectivement, pour que cela réussisse, au moins deux conditions :
1/que l’Allemagne et ses satellites acceptent que leur future monnaie soit de fait ré-évaluée, et çà, ce n’est pas du tout gagné.
2/ qu’il y ait, comme le suggère le billet, un « programme commun de gouvernement » ( çà ne vous rappelle rien ?) entre les pays restant dans l’Euro, c’est à dire une véritable politique coopérative entre les Etats-Nations concernés. Et çà, ce n’est pas facile dés que l’on pense, par exemple, aux sarkosystes et aux berlusconiens. Et ce ne sont pas les partis présumés « socialistes » en France, en Italie, en Espagne, au Portugal et en Grèce qui vont nous titer d’affaire. Vu leur indigence, leur lâcheté et leur corruption, il ne faut pas rêver.
Donc, il y a des solutions mais elles vont exiger un consensus des populations à l’encontre de l’oligarchie actuelle et de ses méthodes. La première bataille est donc celle de l’information.
04/08/2013, 19:53 | PAR SERGE MARQ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE GUYDUFAU LE 02/08/2013 À 14:24
A lire ici Khalfa, il semble que c’est la même stratégie que Mélenchon. Avec une préoccupation majeure commune : ne pas laisser l’idée européenne à d’autres…
Je ne partage pas cette préoccupation. Ni l’idée européenne elle-même. Et je ne me fais en plus aucune illusion sur la faisabilité de leur projet d’une Europe antilibérale itou. Je rappelle aussi que le retour à une monnaie commune ne signifie nullement qu’on s’abandonne à une dévaluation compétitive de la monnaie nationale. Les coopérations entre pays demeurent possibles et nécessaires.
Sur le fond, notre objectif ultime ne devrait pas être la création d’un peuple européen, comme le prône ici M. Khalfa.
Mais plutôt d’aboutir à ce qu’une pluralité de modèles propres à chaque peuple s’exprime pleinement… De manière à garantir à chacun que le processus constituant qu’il a mis en branle ne lui échappe pas.
Souterrainement, c’est cela qui est en jeu dans cette discussion.
Quel socialisme voulons-nous ? Et par quelles étapes cela passe-t-il pour que ce socialisme ne finisse pas par échapper une fois encore aux peuples, là où tant de révolutions ont échoué ?
02/08/2013, 17:34 | PAR GERARD VOLAT
Sans la reprise du contrôle de la création monétaire et le rétablissement de la souveraineté du peuple, point de salut. Face aux oligarques, voleurs de pouvoir, le combat est rude et les populations doivent se mettre en mouvement.
Comme l’exprimait Castoriadis : » On ne libère pas une masse asservie si celle-ci ne joue pas un rôle actif dans sa propre libération et si elle ne prend pas ses propes initiatives. Si elle n’est qu’un objet passif, elle ne fait que changer de maîtres »
02/08/2013, 20:43 | PAR INDIGNEZVOUS
On peut vous reprocher cela même que vous reprochez à Lordon: vous êtes un doux rêveur, aucun gouvernement issu d’un parti politique, quel qu’il soit, ne mettra en oeuvre une politique d’affrontement avec les institutions européennes, institutions qu’ils ont contribué à mettre en place pour s’assurer une excuse bien pratique à la mise en oeuvre de leurs politiques, ni avec les marchés financiers, qui les font élire.
La mère de toutes les batailles, qu’il s’agisse de la lutte économique, de la lutte des classes – bien actuelle -, c’est la reprise en main du processus démocratique: les politiques sont tous corrompus et c’est notre faute, à nous tous qui avons laissé mettre en place en France et dans les autres « démocraties » européennes des constitutions qui n’ont rien de démocratique. Alors rappelons les fondamentaux:
1) pas d’élection, on ne donne pas le pouvoir à ceux qui en ont envie: le tirage au sort fera l’affaire. En effet la politique n’est pas une affaire de spécialiste mais celle de tout citoyen, qui lorsqu’il est élu n’est qu’un arbitre; il n’a donc nul besoin d’être expert en tout – d’ailleurs quel politique actuel peut se targuer de l’être ?
2) mandat unique et pour les cas extrêmes révocable par une autre institution de juges elle aussi tirée au sort, avec bilan du mandat pour vérifier si l’élu a bien oeuvré pour le bien commun, au cas où il n’a pas exercé sa fonction avec rigueur et impartialité, on applique des sanctions pouvant aller jusqu’à la prison,
3) on crée des assemblées locales auquel chaque citoyen, via une agora virtuelle, participe aux décisions qui le concerne. On suit les recommandantions de Proudhon pour fédèrer ces asssemblées au niveau territorial supérieur, assurant ainsi de proche en proche la remontée au niveau national de la volonté réelle du citoyen, on ne laisse pas un président hors de tout contrôle décider de tout. Tout part de la base et remonte aux élus nationaux qui prennent en compte la volonté du peuple et appliquent les décisions du peuple; une sorte de référundum d’initiative populaire permanent. Cela n’empêchant pas les élus de de mettre en oeuvre des actions sans en référer à la base, à partir du moment où ces décisions vont dans le sens du bien commun, si ce n’est pas le cas, se référer au point 2: sanction, et de toute manière le mandat est unique.
Il faut une sixième République et vite, sans cela à quoi bon essayer de faire changer les choses de l’intérieur d’un système corrompu jusqu’à la moelle ? C’est peine perdue.
03/08/2013, 14:39 | PAR BERNARD UGUEN EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE INDIGNEZVOUS LE 02/08/2013 À 20:43
« La mère de toutes les batailles, qu’il s’agisse de la lutte économique, de la lutte des classes – bien actuelle -, c’est la reprise en main du processus démocratique «
d’accord avec vous! . voici une proposition http://blogs.mediapart.fr/blog/bernard-uguen/020713/fonctions-dun-contre-pouvoir-citoyen-2
et une manifestation en avril 2014 : http://madmagz.com/fr/magazine/240083
14/08/2013, 17:47 | PAR CAPUCINE75 EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE INDIGNEZVOUS LE 02/08/2013 À 20:43
Donc, il nous faut refuser un gouvernement issu d’un parti politique, puisque le, ce parti a mis en place les institutions qui ne représentent d’aucune façon le peuple. La solution serait une 6ème république autour d’un tirage au sort, alors chiche..
02/08/2013, 20:46 | PAR ARJUNA
Comment tourner autour du pot pout justifier son impuissance politique? Khalfa, Mélenchon et quelques autres s’y emploit vertueusement. A l’inverse un certain nombre d’économistes, mais pas seulement, comme Frédéric Lordon, Paul Jorion, Cédric Durand… commence à tracer la voie d’une politique qui permette d’affronter pratiquement le labyrinthe européen dans lequel les travailleurs de tous les pays d’europe sont entrain de se perdre.
La solution est pourtant simple. Il ne faut plus chercher la sortie, il faut casser les murs! Rompre avec les institutions, la commission européenne, comme la BCE, ce qui veut dire inévitablement sortir de l’euro.
Je ne sais pas ce que serait le gouvernement de gauche, dont parle Khalfa, mais un gouvernement qui dirait l’euro est « notre monnaie » ne serait certainement pas un gouvernement capable de changer de politique. Pas plus que le franc est « notre monnaie » d’ailleurs. La monnaie n’est que l’instrument d’une politique. Une rupture politique à l’échelle de toute l’europe, en respectant les traités, est inenvisageable; tout est soigneusement verouillé. Même si par miracle, l’unanimité politique se faisait au sein du conseil des ministres européens, il ne pourrait pas changer de politique monétaire, car la politique monétaire ne dépend pas du conseil des ministres mais de la BCE, qui est la seule des grandes banques centrales à tenir ses débats secrets!
Donc le premier acte d’un changement de politique passe nécessairement par la sortie de l’euro, ce qui ne signifie pas automatiquement retour aux monnaies nationales; le débat est ouvert. Mais l’euro est le premier obstacle sur la voie d’un changement. Ne pas le dire, ne pas préparer la rupture, ne pas expliquer qu’elle est possible, c’est se condamner à être inaudible, à paraitre irréaliste. C’est se condamner à l’impuissance politique.
En continuant à s’accrocher contre toute raison, aux institutions européennes, la « gauche » laisse un boulevard à l’extrême-droite.
02/08/2013, 21:23 | PAR LECLUBDELINFO EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ARJUNA LE 02/08/2013 À 20:46
… c’est déjà bcp que de le dire !
En effet !
..
03/08/2013, 06:47 | PAR ERMLER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ARJUNA LE 02/08/2013 À 20:46
Vous parlez, vous assénez, mais vous ne démontrez rien. On a l’impression que vous n’avez rien lu des arguments de l’auteur du billet, ou juste les phrases qui vous arrangent. Quand l’auteur parle d’affrontement avec les institutions européennes, de désobéissance, d’effet dominos, ça ne vous donne pas l’impression de « casser le mur » au moins autant que votre sortie de l’euro pure et simple ? On n’arrête pas de répéter qu’une autre politique sera impuissante à cause du carcan des traîtés européens. ! Mais c’est précisément ces traités qu’il s’agit de briser en appliquant une politique de désobéissance ! Vous croyez que la sortie de l’euro nous libèrera à elle seule du cracan des traités ? Ou alors qu’on dise carrément qu’on veut sortir de l’UE !
A vrai dire, je ne sais pas s’il faut ou non rester dans l’euro. Je constate que le débat est ouvert dans le camp de la gauche anti-libérale (pléonasme!) et c’est tant mieux. Encore faut-il écouter les arguments de l’autre et ne pas se contenter de faire des sauts de cabri en criant « sortie de l’euro, sortie de l’euro, sortie de l’euro…! » et de proclamer commme vous le faites que « la solution est pourtant simple » ! Rien n’est simple dans la séquence historique d’affrontement avec la finance que nous allons nécessairement vivre sous peu. Rien n’est écrit d’avance et ce n’est certainement pas la sortie de l’euro à elle seule (dont il faut sérieusement étudier les conséquences) qui règlera le problême ! En tous cas le scénario d’insurrection démocratique suggéré par l’auteur du billet me semble autrement plus révolutionnaire et passionnant ( et j’ajouterais : plus intelligent) que les incantations anti-euro érigées au rang de panacée.
04/08/2013, 00:32 | PAR ARJUNA EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ERMLER LE 03/08/2013 À 06:47
Bien évidemment que pour commencer à construire une souveraineté populaire et rompre avec les politiques libérales, IL FAUT SORTIR DE L’UE! Ces institutions fonctionnent à sens unique, nous les avons dénoncées, nous les avons combattues, nous avons voté contre et nous avons, au moins une fois, été majoritaire en france. On nous les a imposés ainsi qu’à tous les peuples d’Europe, pour quelles obscures raisons devrions nous maintenant les accepter, leur trouver des vertus, alors qu’elles prouvent chaque jour leur nocivité?
Personne n’a encore trouvé la moindre usage possible des institutions de l’UE au profit des classes populaires. Le seul débat utile c’est comment en sortir et en particulier comment se dégager de l’euro. Que Lordon propose une autre démarche que Durand ou que Jorion … tant mieux, car ce débat nous arme pour l’avenir. Refuser de préparer la rupture avec l’UE, refuser même de l’envisager relève soit de l’aveuglement, soit de la lâcheté politique.
Evidemment j’essaie de pratiquer le matérialisme historique, donc j’admets que l’organisation de la classe dominante aujourd’hui n’est plus la même que du temps du général de Gaulle ou du Front Populaire. L’état national existe toujours, il est toujours dominé par la bourgeoisie, mais cette même bourgeoisie utilise maintenant de nouvelles institutions supranationales, dont l’UE. Ces institutions présentent un énorme avantage, c’est d’être de facto une remise en cause totale de la souveraineté populaire, ce qui du point de vue politique renvoie les peuples européens à la situation qui prévalait avant la révolution française. L’UE ne pose pas seulement un problème de politique libérale, elle pose aussi un monstrueux problème de déni de démocratie, comme le fascisme en son temps. Il semble que certains s’en accomodent, à moins qu’ils n’aient pas encore compris.
Il faut donc le répéter: OUI, IL FAUT SORTIR DE L’UE AU PLUS VITE!
05/08/2013, 00:44 | PAR LMP EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ERMLER LE 03/08/2013 À 06:47
Il me semble que sortir de l’euro est impossible, la seule possibilité est de sortir de l’UE par l’article 50 du traité de Lisbone, aussi abandonner l’euro c’est aussi se libérer des traités ( voir conférences de François Asselineau sur youtube entre autre pour les explications). Donc les seules alternatives sont :
a) désobéïr aux traités
b) sortir de l’UE et abandonner l’euro
Jorion propose un défaut organisé au sein de l’UE (ce qui a le mérite de pouvoir être contrôlé, mais pour cela va falloir trouver une majorité au sein de l’UE) plutôt qu’un chaos et les dominos qui tombent les uns après les autres (ce qui est en train d’arriver depuis le début de la crise).
03/08/2013, 08:02 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ARJUNA LE 02/08/2013 À 20:46
A propos de ce que dit Cédric Durand (et de la polémique avec Philippe Corcuff entre autres choses), j’ai écrit un billet. C Durand n’est pas sur la même position que Lordon sur cette question de sortie de l’euro.
« Donc le premier acte d’un changement de politique passe nécessairement par la sortie de l’euro » écrivez-vous.
Vous ne pouvez pas enrôler les contributeurs du livre « Pour en finir avecl’europe » sous cette bannière: cette position est récusée dans leur livre. Rien n’est « simple » dans cette affaire.
03/08/2013, 09:08 | PAR XIPETOTEC EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 03/08/2013 À 08:02
Les défenseurs de la monnaie unique voulaient changer l’Europe par la monnaie (voir le discours de Mélenchon au Sénat lors du débat sur Maastricht). La force de la monnaie, de l’argent, créerait une nouvelle civilisation, qui s’opposerait efficacement à la puissance du dollar et au Mal. Une vision qui relève plus de la psychiatrie ou de la foi du charbonnier que de l’économie.
Alors, que peuvent-ils bien penser de ceux qui prônent une sortie de l’euro ?
04/08/2013, 23:01 | PAR PHILIPPE CORCUFF EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 03/08/2013 À 08:02
« cette position est récusée dans leur livre » : non pas tout à fait. Comme je le rappelle dans ma critique, elle est défendue dans le livre (et au sein de Syriza) par Stathis Kouvelakis de manière minoritaire et les autres n’en disent rien (en particulier Cédric Durand dans son introduction et dans sa conclusion). On ne peut donc pas la considérer comme une position du livre, mais on ne peut pas avancer pour autant qu’elle « est récusée dans leur livre ».
05/08/2013, 12:51 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PHILIPPE CORCUFF LE 04/08/2013 À 23:01
Libre à vous de lire ce qui n’est pas écrit.
Kouvelakis parle de la sortie de l’euro comme perspective à ne pas éluder ultérieurement lorsque le mouvement social et politique aura commencé sa contre-offensive. Lui,qui est à Syriza, dans la tendance minoritaire de Siriza qui met la mobilisation populaire et la politisation populaire au coeur de sa politique.
05/08/2013, 18:30 | PAR PHILIPPE CORCUFF EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 05/08/2013 À 12:51
Voilà comment Stathis Kouvelakis termine son texte intitulé « La fin de l’européisme » :
« De ce point de vue, il faut considérer l’euro non seulement comme une impitoyable machine de guerre de classe visant à contrôler le coût du travail – à commencer par les salaires des travailleurs allemands qui ont stagné pendant toute la première décennie du nouveau siècle – mais également comme un moyen par lequel l’hégémonie du capital allemand s’est affirmée sur la scène européenne et, plus largement, internationale. Voilà pourquoi tout projet politique qui prend au sérieux l’objectif de rupture avec le néolibéralisme, même dans une perspective globalement « réformiste » ou « gradualiste », doit se poser la question de la rupture avec l’euro, et de ce fait, accepter de lutter contre l’UE elle-même. » (En finir avec l’Europe, sous la direction de Cédric Durand, La Fabrique, 2013, p.58)
Que Stathis Kouvelakis participe à un des courants les plus anti-européens de Syriza, certes, qu’il soit centré sur »la mobilisation populaire et la politisation populaire » en Grèce depuis King’s College à Londres, je suis plus dubitatif, comme souvent avec les avant-garde intellectuelles et politiques autoproclamées des masses…
07/08/2013, 21:38 | PAR YVAN NAJIELS EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PHILIPPE CORCUFF LE 05/08/2013 À 18:30
Corcuff, rongé par la jalousie. C’est moche.
14/08/2013, 11:21 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PHILIPPE CORCUFF LE 05/08/2013 À 18:30
« Voilà pourquoi tout projet politique qui prend au sérieux l’objectif de rupture avec le néolibéralisme, même dans une perspective globalement « réformiste » ou « gradualiste », doit se poser la question de la rupture avec l’euro, et de ce fait, accepter de lutter contre l’UE elle-même. »
Kouvelakis dit que la « question de la rupture avec l’euro » est une « question » à se poser, nécessairement selon lui. C’est une question à discuter, discussion qui serait portée par un mouvement de masse s’orientant vers une « rupture avec le néolibéralisme ». Je me référais aussi à cette phrase, entre autres phrases.
Il ne se présente pas comme avant-garde intellectuelle dans ce que j’ai lu de lui, pas plus qu’ATTAC et son éducation populaire.
03/08/2013, 17:52 | PAR SERGIO CASA EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ARJUNA LE 02/08/2013 À 20:46
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi vous vous accrochez à cette lune : « l’euro est le premier obstacle sur la voie d’un changement. » Avant l’euro, tout était donc possible ? Le Front-Populaire ou la gauche de 1981 avaient donc réussi ? C’est la nostalgie qui vous sert (comme à F. Lordon) de boussole ? Le « mur de l’argent » auquel se voyait confronté le général De Gaulle n’existait donc pas à l’époque bénie du franc ? Notre dépendance avec l’extérieur disparaîtrait miraculeusement en cas de retour au franc ?
Faisons preuve de réalisme : comme au judo, il faut savoir utiliser la force de l’autre pour le destabiliser. Une démarche politique innovante et intelligente consisterait à utiliser l’euro et ses institutions pour faire basculer toute l’Europe dans une autre voie. Et non, comme des gribouilles, tenter de le casser pour revenir aux temps des dévaluations compétitives, des nationalismes exacerbés et autres « conflits » que nous avons connus dans le passé, du temps de la gloriole nationale… Qui a beaucoup moins profité au(x) peuple(s) qu’à une bourgeoisie qui sait tirer tous les marrons du feu.
02/08/2013, 21:59 | PAR TITI37
Y en a marre de l’UE: http://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-semences-de-varietes-traditionnelles-ne-peuvent-plus-etre-commercialisees?id=7809281
Il est grand temps d’en sortir (donc de l’euro également). Le plus tôt sera le mieux. On peut également espérer que d’autres peuples le fassent avant nous. Il ne faut pas croire ceux qui nous promettent l’apocalypse si on en sort (ils nous ont promis la prospérité avec l’euro…), c’est juste un traité débile ultra-libéral (refusé par les français et les hollandais en 2005) doublé d’une bureaucratie déconnectée et d’une « justice » pour le faire respecter. Nous n’avons pas vocation à fusionner notre droit avec le droit américain (et à faire disparaître nos normes industrielles par ex. ce qui pourrait être trés destructeur d’emploi), nous n’avons pas les mêmes références ni les mêmes intérêts qu’eux (ce qui n’empêche pas de se respecter mais chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut avec qui il veut).
Allez, du balai ! Redonnons vie à nos services publics.
03/08/2013, 08:16 | PAR MELCHIOR GRISET-LABÛCHE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE TITI37 LE 02/08/2013 À 21:59
Ne craignez-vous pas de réveiller les nationalismes intérieurs ?
03/08/2013, 09:09 | PAR XIPETOTEC EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MELCHIOR GRISET-LABÛCHE LE 03/08/2013 À 08:16
A votre avis, qu’est-ce qui réveillerait les « nationalismes » à l’heure actuelle ?
03/08/2013, 09:25 | PAR MELCHIOR GRISET-LABÛCHE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DEXIPETOTEC LE 03/08/2013 À 09:09
La propagande souverainiste. Le nonisme attardé. La façon qu’a la gauche dite « de la gauche » de caresser les archaïsmes dans le sens du poil.
03/08/2013, 16:59 | PAR GPATEY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MELCHIOR GRISET-LABÛCHE LE 03/08/2013 À 09:25
Et la gauche « socialiste » dont vous faites sans doute partie, elle n’est pas responsable de la montée de l’extrême droite, en France et ailleurs, à force de faire tout un tas de promesses qu’elle ne tint jamais (cf les promesses de campagne de F Hollande)?
04/08/2013, 08:48 | PAR MELCHIOR GRISET-LABÛCHE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE GPATEY LE 03/08/2013 À 16:59
Et la gauche « socialiste » dont vous faites sans doute partie
Ne portez pas de jugement téméraire.
04/08/2013, 10:13 | PAR XIPETOTEC EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MELCHIOR GRISET-LABÛCHE LE 03/08/2013 À 09:25
Il existe effectivement un lien historique entre la gauche, la démocratie et la nation.
04/08/2013, 10:43 | PAR MELCHIOR GRISET-LABÛCHE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE XIPETOTEC LE 04/08/2013 À 10:13
Heureux de vous l’entendre dire. Il vous reste à en tirer les conséquences.
Vous pouvez aller plus loin, et parler, comme Hugo et Jaurès, de Patrie.
03/08/2013, 17:57 | PAR SERGIO CASA EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE TITI37 LE 02/08/2013 À 21:59
Mais avant, restaurons notre ancien empire colonial qui a permis leur avénement ! Pas sûr que leurs indigènes aient encore envie de se faire tondre pour financer nos PTT, notre EDF, notre SNCF, nos armateurs, notre glorieuse administration, etc.
04/08/2013, 23:07 | PAR PHILIPPE CORCUFF EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE SERGIO CASA LE 03/08/2013 À 17:57
! Ah Jules Ferry!
03/08/2013, 08:14 | PAR QUEMENEUR
Tout modestement je souhaiterai tant que la mère de toutes ces batailles à venir commence toutes générations confondues et solidaires par celle des retraites en tant que levier , emblématique des trahisons de droite comme de gauche … , une occasion de réaffirmer qu’en 2005 le peuple avait dit NON ………avant que ce dernier ne se venge et ne plonge dans une fange bleue marine .
03/08/2013, 09:44 | PAR PIERRE MORINEAU EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUEMENEUR LE 03/08/2013 À 08:14
Pour se faire embarquer dans des manifs stériles avec en conclusion la signature des syndicats (certains bruits courent que la CGT négocierait en loucedé avec le MEDEF), non merci, j’ai déjà donné.
03/08/2013, 09:48 | PAR PIERRE MORINEAU EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUEMENEUR LE 03/08/2013 À 08:14
Pour se faire embarquer dans des manifs stériles et aboutir à la signature du projet par les syndicats -certains bruits disent que la CGT négocie en loucedé avec le MEDEF???) non merci j’ai déjà donné!
03/08/2013, 09:50 | PAR PHILIPPE CORCUFF
Stimuler les résistances et le coopérations internationalistes contre le repli national dans le combat contre le néolibéralisme
Merci à Pierre Khalfa pour cette mise au point claire, rigoureuse et internationaliste face aux tendances montantes dans les gauches radicales à la fétichisation du « national »!
Quatre points forts, comme éléments d’une boussole politique pour les temps actuels, dans son papier :
- « l’opposition manichéenne entre l’État-nation et les institutions européennes ne permet pas de comprendre les dynamiques à l’œuvre »
- « Une stratégie de dévaluation compétitive, qui vise à gagner des parts de marché contre les autres pays, engendre une spirale de politiques économiques non coopératives.(…) Loin d’induire plus de solidarité entre les peuples, une telle stratégie se traduirait par encore plus de concurrence, de dumping social et fiscal avec pour conséquence une aggravation des tensions xénophobes et nationalistes dans une situation où, partout en Europe, l’extrême droite a le vent en poupe. »
- « Un discours résolument pro-européen, tourné vers la démocratie, la justice sociale et environnementale, trouverait un écho considérable auprès des autres peuples européens et des mouvements sociaux. »
- « il est possible d’avancer vers la construction d’une souveraineté populaire à l’échelle européenne, ce qui suppose une transformation radicale de la situation actuelle ».
03/08/2013, 10:25 | PAR MELCHIOR GRISET-LABÛCHE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PHILIPPE CORCUFF LE 03/08/2013 À 09:50
Reste à savoir si « les gauches radicales » sont capables de cohérence.
05/08/2013, 11:34 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MELCHIOR GRISET-LABÛCHELE 03/08/2013 À 10:25
Souhaitons-le car attendre quelque pensée des courants socio-libéraux serait si désespérant.
04/08/2013, 13:51 | PAR XIPETOTEC EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PHILIPPE CORCUFF LE 03/08/2013 À 09:50
- « l’opposition manichéenne entre l’État-nation et les institutions européennes ne permet pas de comprendre les dynamiques à l’œuvre »
En quoi y aurait-il opposition manichéenne ? Qui permet de comprendre les dynamiques à l’oeuvre ? Je constate par exemple que dans vos débats, on traite vraiment très peu de la question du libre-échange intégral, qui n’est pas la moindre des dynamiques à l’oeuvre. Traiter ce sujet serait une bonne manière de comprendre les rôles respectifs joués par les Etats (ou qui pourraient l’être) et par le traité sur l’Union européenne.
- « Une stratégie de dévaluation compétitive, qui vise à gagner des parts de marché contre les autres pays, engendre une spirale de politiques économiques non coopératives.(…) Loin d’induire plus de solidarité entre les peuples, une telle stratégie se traduirait par encore plus de concurrence, de dumping social et fiscal avec pour conséquence une aggravation des tensions xénophobes et nationalistes dans une situation où, partout en Europe, l’extrême droite a le vent en poupe. »
Qu’est-ce qui est susceptible d’attiser les haines ? N’y a-t-il pas déjà dans le cadre actuel, une montée de la xénophobie, d’après une certaine opinion commune ?
Qu’est-ce qui est préférable dans le court terme ? La dévaluation monétaire, exigée par les économistes opposés au système actuel, qui ferait mécaniquement participer les rentiers (les marchés financiers) à l’effort commun et permettrait de voir venir autre chose, des projets de reconstruction, ou la dévaluation par les salaires, qui est pratiquée actuellement en pure perte et sans aucune perspective ? Vous-même, les gens d’ATTAC et les économistes du Front de gauche faites comme si la dévaluation n’était qu’un simple projet alors que nous la vivons, même si nous la vivons peut-être moins durement que les Grecs.
- « Un discours résolument pro-européen, tourné vers la démocratie, la justice sociale et environnementale, trouverait un écho considérable auprès des autres peuples européens et des mouvements sociaux. »
Concilier Europe et démocratie reste à l’heure actuelle une simple hypothèse, compte tenu des ingrédients nécessaires à l’édification d’une démocratie, avec toutes les nuances que cela suppose. La démocratie n’est encore à ce jour viable que dans le cadre de l’Etat-nation. Et tout le monde ne voit pas les choses de la même façon. Comme le souligne Lordon, les Français accepteraient-ils la privatisation de la sécurité sociale, si telle était la volonté d’un hypothétique peuple européen souverain ? (on a vu dans l’exemple américain que la sécurité sociale à la française n’était pas du tout une utopie universelle).
- « il est possible d’avancer vers la construction d’une souveraineté populaire à l’échelle européenne, ce qui suppose une transformation radicale de la situation actuelle ».
Pour cela il faut changer les moeurs, sinon changer les peuples. C’est un projet pour plusieurs générations, peu en raccord avec les urgences du moment. Encore faut-il s’accorder pour savoir si changer les peuples est souhaitable et s’il ne vaut pas mieux comme ce devrait être le cas, mettre d’abord nos sociétés respectives au service des citoyens dans leur diversité.
04/08/2013, 23:03 | PAR PHILIPPE CORCUFF EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE XIPETOTEC LE 04/08/2013 À 13:51
Bref vous cassez la boussole sous prétexte du pas que vous vous apprêtez immédiatement à faire, sans que l’on sache bien qu’elle est votre boussole…on a là un exemple intéressant du poids de l’immédiateté néolibérale sur certains de ses critiques mêmes.
03/08/2013, 13:16 | PAR SERGIO CASA
Excellente réaction de Pierre Khalfa en effet ! F. Lordon perd ici l’objectivité ou la nuance qui sied à un bon journaliste. J’approuve aussi le commentaire de Philippe Corcuff ci-dessus.
MAIS… quel que soit son « parti », celui des pro ou anti-euro, celui des néolibéraux ou celui des alter-système, je constate le refus des réalités : une planète surpeuplée (de plus en plus petite avec les nouvelles technologies) où chaque continent veut sa part du « gâteau », avec des ressources naturelles en raréfaction et à l’écosystème ravagé.
Ne pas construire une véritable doctrine économique et un programme politique (sur la base d’un nouveau paradigme) en croyant que de simples « recettes » économiques vont nous aider à régler nos difficultés d’occidentaux privilégiés est d’une très grande stupidité. Alors F. Lordon ne voit pas assez haut, pas assez loin. Le malheur est qu’il n’est pas le seul…
04/08/2013, 10:05 | PAR XIPETOTEC EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE SERGIO CASA LE 03/08/2013 À 13:16
Mais de quoi parle-t-on ici ? Lordon n’est absolument pas un journaliste, c’est un économiste.
04/08/2013, 13:15 | PAR SERGIO CASA EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE XIPETOTEC LE 04/08/2013 À 10:05
Merci de rectifier je voulais écrire « scientifique économiste ».
03/08/2013, 13:52 | PAR JEAN PIERRE CARROUÉ
Bienvenue dans le monde enchanté d’ »attac » qui à force de vouloir l’altermondialisme se vautre dans l’ »altercapitulation »,l’angélisme de la prise de conscience du peuple ,et qui marche sur la route du renoncement et dans les pas de José Bové qui entend aujourd’hui assumer son rôle de législateur disputant ainsi à son ami Dany le leadership du retournement de veste et de l’incohérence politique.
Si vous discutiez un peu avec ce peuple dont vous idéalisez la substance ,vous sauriez que seul un basculement à la chypriote avec hold-up sur les compte en banque provoquerait(provoquera? )cette prise de conscience du peuple et encore….
Tout se passe comme dans l’Histoire de l’Humanité…on va au chaos et on discute ensuite.
il a fallu deux guerres mondiales et l’avènement des totalitarismes de tous poils pour que le CNR élabore un projet de société en équilibre entre le tout public et le tout privé que nous n’avons pas fini de regretter.
Tout celà fut le résultat d’un rapport de force où le centrisme n’avait pas sa place,le dit centrisme ne pouvant se concevoir qu’en période benoîte et prospère,ce qui n’est pas le cas de la période actuelle.
On ne fait que maquiller l’exploitation de l’homme par l’homme derrière la rigueur supposée des sciences économiques,c’est la chimère des possédants que de vouloir démontrer aux plus démunis que la richesse ,ainsi que la pauvreté,sont dans l’ordre naturel et scientifique des choses ce qui n’est pas un scoop et nous renvoie à Rousseau et son discours sur l’inégalité
Lordon ,avec ce langage parfois abscons qui le caractérise,ne fait qu’affirmer que l’heure n’est plus au « ripolinage » et redonne à la monnaie sa fonction éminemment politique dans le sens où elle est la résultante et le moyen d’un fonctionnement social et non l’inverse.En ce sens il redéfinit une salutaire chronologie :on dit quelle société l’on voudrait et on fabrique la monnaie pour y parvenir mais on ne se bat pas pour une monnaie qui satisfait l’oligarchie au détriment du plus grand nombre!
On fait de la politique quoi!
Advienne que pourra…
03/08/2013, 17:51 | PAR SERGIO CASA EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN PIERRE CARROUÉLE 03/08/2013 À 13:52
Première nouvelle : je ne savais pas que c’était le « grand nombre » qui battait monnaie ! La monnaie a toujours été conçue et fabriquée par l’oligarchie : les monarques gravent leur effigie dessus avant même l’avénement du concept de nation ! Puis ce fut le conseil de régence de la Banque de France : les « deux cents familles » qui ont surement fait acte de désintéressement voire de générosité envers « le grand nombre »… Et à l’époque du grand général, le « mur de l’argent » n’avait pas besoin de l’euro pour piloter la France… Où aussi en Angleterre ou au Japon qui ont (encore ?) toute leur « souveraineté » sur la monnaie, qu’est-ce que cela change concrètement à l’intérêt du « grand nombre » chez eux ?
Vous faites partie de ces nostalgiques qui croient que tout était différent et mieux avant : le retour à l’étroitesse nationale ne garantit rien dans le sens qui vous est cher… Tout au contraire, il isolera et affaiblira encore un peu plus la France, de plus en plus petite à l’échelle du monde.
Si « faire de la politique », c’est se mentir à soi et aux autres…
03/08/2013, 15:55 | PAR CHEM ASSAYAG
Lordon, dont les analyses sont toujours très intéressantes, reste en revanche toujours très vague sur les conséquences de la « tabula rasa »… sur le mode « on verra bien ». En ce sens on a parfois l’impression désagréable qu’il présente des « solutions » dont il sait pertinemment qu’elles ne seront jamais appliquées. Notamment il y a toujours l’hypothèse sous-jacente d’une France encore capable (à elle seule) de « faire bouger le monde », sans tenir compte de la réalité c’est à dire d’une France qui pèse de moins en moins dans le monde du XXIème sicècle.
03/08/2013, 18:41 | PAR JEAN-FRANÇOIS COFFIN
L’article de Frédéric Lordon était aussi long que celui de Pierre Khalfa (un peu plus quand même)….. j’en suis sorti vaguement sceptique…. Liquider le système actuel revient aussi à liquider en solde de tous comptes tous les efforts et les sacrifices consentis depuis douze ans par de de nombreux citoyens qui ont vécu l’inflation et la rigueur salariale en zone Euro… Les scenarios de sortie de l’€ et le retour aux monnaies nationales prévoient majoritairement une période difficile sur fond d’inflation et de crise bancaire….Ce choix reviendrait à faire subir un second choc aux citoyens européens de la zone € sans pouvoir arguer d’une quelconque maîtrise macroéconomique des effets de la disparition d’une monnaie unique qui est aussi une monnaie de réserve….Frédéric Lordon est un intellectuel de haut vol, très prolifique et probablement hyperactif ; il n’est pas un de ces citoyens ordinaires qui se coltine avec une réalité économique de plus en plus problématique…
03/08/2013, 20:38 | PAR ANDRÉ TEISSIER DU CROS EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN-FRANÇOIS COFFIN LE 03/08/2013 À 18:41
Il existe une solution radicale au problème bien posé par Frederic Lordon: C’est le Projet TAN du Comité Bastille (comitebastille.org) qui aujourd’hui intéresse sérieusement plusieurs mouvements politiques:
Remplacer progressivement, au cours d’un moratoire de dix ans, l’Impot sur le Revenu sous toutes ses formes (IS, IRPP, CSG), plus la taxe foncière et les droits de succession, par une seule Taxe sur l’Actif Net (TAN) à laquelle seules les personnes physiques sont soumises à partir d’un patrimoine net de dettes de 50,000 Euros.
Accorder à la Cour des Comptes un droit de veto souverain, lui permettant d’imposer au niveau national et des régions un plafond en termes de déficit budgétaire et de pression fiscale.
Redonner à la BPI la capacité de garantir souverainement des investissements à bas taux et très long terme qu’avaient autrefois l’ancien Crédit National dès 1919, et la Caisse des Dépots depuis 1815; une garantie souveraine qui a été établie en 1949 en Allemagne à travers le KfW Bankengruppe, et conservée depuis. (Voir tout récemment le mode de financement de la Deutsche Energie Agentur… Les firmes cotées en bourse sont tout simplement exclues du financement de la transition énergétique et du passage à la 3e révolution industrielle de l’Allemagne. Et personne n’en parle.)
Interdire et criminaliser les pratiques liées au stock-optionisme, notamment le droit de buy-back par lequel une entreprise manipule le marché de ses propres actions, la rémunération par stock-options et parachute doré.
La France et les autres européens qui suivront garderont ainsi l’Euro, mais sortiront graduellement et en douceur du néo-capitalisme et de la domination des marchés financiers. En meme temps ils rendront périmés les paradis fiscaux: S’il n’y a plus d’impot sur le revenu, ils perdent toute raison d’etre..
03/08/2013, 23:55 | PAR BELEROY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE ANDRÉ TEISSIER DU CROS LE 03/08/2013 À 20:38
1. Pourquoi le nom de comité Bastille? La prise de la Bastille est un mythe, comme la nuit du 4 août d’ailleurs..
2. Quels mouvements politiques sont intéressés par vos idées?
3. Votre solution radicale ne s’attaque pas à la détention des capitaux privés par une minorité (étude Ecole polytechnique Zurich 2012: 80 % des capitaux mondiaux dans les mains des 153 entités économiques toutes liées entre elles, banques, assurances, hedge funds, grandes corporations..), du coup c’est juste une « amélioration » libérale du régime d’accumulation.
03/08/2013, 21:44 | PAR BENOIT HAMOT
Lorsque l’on connait l’origine sacrificielle de la monnaie « ultime substitut de la victime humaine originelle » (Laum), on s’amuse de la voir encore affublée de tous nos maux. L’euro est le coupable idéal car il est nouveau venu; il est donc facile de l’accuser des maux actuels. La réalité, c’est que nous refusons depuis 35 ans de voir que nous vivons au-dessus de nos moyens, que l’Occident ne domine plus le « tiers-monde » pour assurer son confort. Et pourquoi continuerait-il à le faire? Bref; la monnaie n’est responsable de rien en matière économique, car contrairement à l’opinion commune, elle est un objet extérieur aux rapports économiques. L’économie peut exister sans monnaie, qui a existé pendant des millénaires avant que l’économie (c’est à dire le libre-échange) ne soit concevable.
03/08/2013, 23:45 | PAR BELEROY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BENOIT HAMOT LE 03/08/2013 À 21:44
Et vous remplacer la monnaie par quoi? le troc?
04/08/2013, 03:28 | PAR EDOUARD DEPARIS
Petite retranscription d’un enregistrement clandestin réaliser par le major d’homme d’une grande famille soucieuse de son destin :
« Bon ! On va leur donner l’Europe, l’Euro, un parlement, une flopée de traités, sans oublier une Commission pour bien mystifier le tout. J’allais oublier, mettez leur aussi une Cour Européenne des Droits de l’Homme, ça mange pas de pain…et ça fait tout de suite plus Peuple, presque Révolutionnaire… Déjà, avec tout ça on devrait pouvoir les occuper un bon moment. Le temps qu’ils arrivent à comprendre par quel morceau du puzzle ils se sont fait… ça devrait nous laisser les coudées franches pour terminer d’asservir leurs gouvernants et purger de toute substance leur illusoire démocratie. » Quelques décennies plus tard : » Bien joué les gars ! On a fait un pur carton ! On a 10 ans d’avance sur les objectifs. Presque trop facile !
Encore quelques décennies plus tard mais dans une autre famille, bien plus modeste : « Ben, on se doutait bien qu’il y avait un truc mais bon… Il aurait fallu qu’on nous l’explique, à la télé, dans les journaux. A l’époque, ils auraient pu encore le faire, plutôt que de nous rabâcher en boucle la même sauce ! Maintenant, c’est trop tard ! On avait encore un Internet libre à l’époque ! vous vous rendez compte ??? Ben non, forcément, mes pauvres enfants… Allez, il est déjà bien tard, il faut aller voter pour savoir qui pourra manger demain. Heureusement qu’on a encore la démocratie ! »
Puisqu’on en est pas « encore » là, ça vaudrait peut-être le coup d’arrêter de se bercer le cervelet avec des « qui de la poule de l’oeuf… » Nous savons tous pertinemment d’où vient le problème mais on s’évertue, par peur sans doute et c’est bien légitime, à vouloir s’en arranger d’une manière ou d’une autre… Billevesées ! On ne s’arrange pas avec une idéologie globalement totalitaire. (TINA dans le texte, en bloc et en détail)
CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.
04/08/2013, 10:55 | PAR THIERRY CHIRAC
Ce contre-article ne sert à rien sinon jouer à celui qui a la plus grosse.
Vu l’état actuel des choses et l’avancement zero de toute politique économique hortodoxe,les personnes suceptible de faire avancer les choses feraient mieux de se mettre en commun de maniére personnel au lieu de se pignoler sur le net et en public sur des mis au point qui sont ,à ce stade je le répéte,inutile.
L’intérêt 1er de cet article tient probablement dans le fait que l’auteur pourra se relire plein de fois.
CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.
04/08/2013, 12:13 | PAR LAURE CHATENET
Lorsque Frédéric Lordon souligne le manque de démocratie et la doctrine foncièrement libérale des institutions européennes, Pierre Khalfa rétorque que les États-nations ne sont guère plus démocratiques et tout aussi embrigadés dans le libéralisme. C’est vrai. Mais c’est oublié un autre acteur du rapport de force : le peuple. C’est le peuple qui pourra, il faut l’espérer, remettre les politiques à leur place, celle de représentants. Or, s’il y a bien un peuple français, il n’y a pas de peuple européen. J’entends sous ce mot une communauté de personnes capables de débattre pour décider ensemble de la redistribution des richesses, des lois, des services publics nécessaires et des moyens de les financer. Comment débattre avec les citoyens des autres pays alors que nous n’avons pas la même langue, ni la même histoire ? Alors que nous connaissons si mal les systèmes en place chez las autres ?
Ce serait une très bonne chose, dans l’idéal, de pouvoir discuter tous ensemble et nous unir. Mais regardons la réalité en face, nous n’y parvenons pas. Ainsi, sur ce forum, comme sur tous les autres, combien d’Allemands, de Néerlandais, ou même de Belges interviennent ? Pouvons-nous citer les noms des Lordons et Khalfas des autres pays européens ? Discuter leurs idées ?
Nous devons reconnaître que le débat public, indispensable à la démocratie, n’a lieu pour le moment que dans le cadre des nations. Il n’existe pas au niveau européen. C’est au niveau national que nous, peuple français, pouvons nous battre. Garder les institutions européennes, et parmi elles l’Euro, c’est laisser aux manettes un pouvoir technocratique débarrassé de toute contestation démocratique.
04/08/2013, 15:22 | PAR SERGIO CASA EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE LAURE CHATENET LE 04/08/2013 À 12:13
Vous proposez donc le repli comme solution… à l’échec ! Et croyez-vous aussi qu’on « débatte » bien en France ? Entre la France des villes et celle des campagnes, entre celle de Paris et celle des banlieues, entre celle des priviléges hérités et celle des démunis ? Notre « représentation » nationale est une parodie de parlement : pas représentative et où les débats de fond sont évacués au profit de joutes politiciennes de bas niveau. Cela me fait penser à toutes ces critiques sur la constitution européenne… comme si notre(nos) constitution(s) était/avaient été exemplaire(s) ! En France, nous déplorons que le pouvoir soit accaparé par une caste déconnectée du réel : notre démocratie est de forme, pas de fond. Sous le verni des apparences, le niveau national n’y est pas plus démocratique qu’au niveau européen.
04/08/2013, 15:22 | PAR SERGIO CASA EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE LAURE CHATENET LE 04/08/2013 À 12:13
Vous proposez donc le repli comme solution… à l’échec ! Et croyez-vous aussi qu’on « débatte » bien en France ? Entre la France des villes et celle des campagnes, entre celle de Paris et celle des banlieues, entre celle des priviléges hérités et celle des démunis ? Notre « représentation » nationale est une parodie de parlement : pas représentative et où les débats de fond sont évacués au profit de joutes politiciennes de bas niveau. Cela me fait penser à toutes ces critiques sur la constitution européenne… comme si notre(nos) constitution(s) était/avaient été exemplaire(s) ! En France, nous déplorons que le pouvoir soit accaparé par une caste déconnectée du réel : notre démocratie est de forme, pas de fond. Sous le verni des apparences, le niveau national n’y est pas plus démocratique qu’au niveau européen.
04/08/2013, 16:44 | PAR AA BRADLEY
A propos de démocratie, voici un excellent article qui va être l’occasion pour beaucoup d’entre vous de comprendre la gigantesque arnaque dans laquelle nous sommes tous embarqués :
http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-democratie-representative-est-139236
05/08/2013, 07:26 | PAR GILBERT POUILLART
On est ici devant un problème stratégique : comment affronter une puissance anonyme et « désincarnée » (la « finance-casino »), avec des moyens humains et divisés?
Il me paraît clair que des égratignures sont envisageables. P.e’x., les « monnaies locales », les « SEL », ou des refus d’acheter autrement que « cash » ; des comptes bancaires « uniquement de dépôt », et liquidés-changés de banque arbitrairement, à des dates imprévues , cela « embête » surtout les auxiliaires du système.
Le rétablissement de « monnaies nationales » n’empêchera pas un système de « cotation » de continuer à fonctionner. Les calculs supplémentaires ne sont rien, à l’heure de l’informatique développée. Et l’économie concrète peut-elle se « relocaliser?
Peut-être, sur des secteurs limités…les conduites d’achat de denrées alimentaires produites à proximité, par exemple, pzeuvent un peu gêner les « grandes surfaces »…mais tous les produits fabriqués sont, aujourd’hui, le fait de grosses firmes cotées en Bourse…et d’une nuée de sous-traitants presurés.Et notre vie est bâtie autour d’un grand nombre et d’une grande diversité d’objets fabriqués. Pensez à l’électro-ménager, aux audios et vidéos de toute sorte, etc…
06/08/2013, 00:14 | PAR RENÉ DE VOS
Merci à Pierre Kalfa de répondre de la sorte à Frédéric Lordon. Je ne me mèlerai pas au débat et je préfère de loin les lire l’un après l’autre. Mes propositions et convictions personnelles n’ont pas d’importance et mon niveau de compétences est à peu près nul sur la question. J’attends avec impatience la réplique de Lordon. C’est ça, la démocratie : on écoute ceux qui veulent parler et puis on décide en procédant de proche en proche. Tout ce que je sais et que j’attends, c’est qu’il faut sortir par le haut de cette mascarade européenne libérale. Ce n’est pas avec des invectives personnelles et des interruptions de pensée qu’on y parvient.
06/08/2013, 08:12 | PAR JEAN-CLAUDE CHARRIÉ
Lordon devrait prendre des vacances.
Ce garçon est en surmenage.
06/08/2013, 21:22 | PAR CHRISTIAN DELARUE
Le texte de Pierre K est très bon. A la fin, pour ma part, j’aurais mis l’accent sur deux points :
1 Cadre européen : promouvoir plus de démocratie plus d’écologie et plus de lois sociales contre l’oligarchie politico-financière.
2 Cadres nationaux : Outre ce qui est dit en 1 pousser à l’appropriation publique et à l’appropriation sociale (socialisation ) dans la foulée. Notamment en matière bancaire. Promouvoir aussi plus massivement une économie non marchande distributrice de valeur d’usage. Ce qui suppose des ruptures et surtout une imposition des grandes fortunes plus conséquente .
08/08/2013, 16:29 | PAR DOMINIQUE C
Supren (pour revenir)