¤ Espionnage: la France et l’Allemagne aussi écoutent les communications à grande échelle, selon le Guardian
Source : http://www.huffingtonpost.fr/2013/11/02/espionnage-france-allemagne_n_4201617.html?ncid=webmail_fr1
Le HuffPost avec AFP | Publication: 02/11/2013 15h15 CET | Mis à jour: 02/11/2013 15h15 CET
Le développement de ces systèmes remonte aux cinq dernières années, selon le quotidien britannique, qui se fonde sur des documents obtenus par l’ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie.
Ces révélations interviennent alors que l’Europe et l’Asie sont en pleine polémique avec les Etats-Unis sur la collecte massive de données par Washington, et qu’Edward Snowden a mis en évidence l’étroite collaboration entre le GCHQ et son homologue américain, l’Agence de sécurité nationale (NSA).
La France et son mystérieux « partenaire » privé
Dans un rapport du GCHQ sur ses partenaires européens datant de 2008 et cité samedi par The Guardian, la France est bien notée. La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) dispose « d’un avantage compte tenu de ses relations avec une société de télécommunications, qui n’est pas nommée », selon The Guardian.
Le GCHQ « espère tirer profit de cette relation pour ses propres opérations », ajoute le journal, précisant que le GCHQ a formé des membres de la DGSE pour « des opérations internet multidisciplinaires ».
A quelle société fait référence le GCHQ? Le document ne le dit pas et il n’est pas simple de le savoir. Plusieurs sociétés françaises, à l’instar de Qosmos ou d’Amesys, filiale de la société française Bull, sont spécialisées dans ce domaine du renseignement sur les télécommunications. Amesys a ainsi développé un système d’espionnage « d’excellente qualité », rappelle Le Monde (article payant). Celui-ci, baptisé « projet Eagle », conçu « conçu pour répondre aux besoins d’interception et de surveillance à l’échelle d’une nation », a notamment été vendu à l’ex-régime de Kadhafi en Libye pour espionner les communications.
LIRE AUSSI:
• Les États-Unis admettent être parfois allés « trop loin »
• Espionnage de la NSA: les internautes préfèrent en rire
• Paris et Berlin veulent des règles du jeu avec les Etats-Unis
L’Allemagne a « un potentiel technologique énorme »
L’agence britannique fait aussi part de « son admiration concernant les capacités techniques » des services de renseignement extérieur allemand (BND).
Le BND a « un potentiel technologique énorme et un bon accès au coeur de l’internet – ils surveillent déjà des câbles de fibre optique de 40 gigabits et 100 gigabits » par seconde, affirme ce rapport. En 2012, le GCHQ n’était lui capable que de surveiller des câbles de 10 gigabits par seconde, précise le journal.
The Guardian affirme aussi que le GCHQ « a joué un rôle essentiel en conseillant ses homologues européens sur la façon de contourner les lois nationales destinées à limiter le pouvoir de surveillance des agences de renseignement ».
« Nous aidons le BND à obtenir une réforme (…) de la législation très restrictive en matière d’interception (des communications) en Allemagne », détaille le rapport du GCHQ cité par le journal.
En ce qui concerne l’Espagne, le CNI procédait, au moins en 2008, à la surveillance de masse des télécommunications sur internet via une société britannique.
Le GCHQ se félicite par ailleurs de l’adoption en 2008 en Suède d’une loi permettant de recueillir des données internet et téléphoniques transmises par des câbles à fibres optiques.
Les révélations depuis juin d’Edward Snowden ont provoqué une vive polémique aux Etats-Unis et dans le monde sur les atteintes aux libertés publiques et à la vie privée.