¤ Des excuses officielles de la part d’Andrew Huszar, un ancien responsable de la Fed !
Source : http://www.agorafinance.fr/ et http://deusnexus.wordpress.com/2013/11/13/real-reason-quantitative-easing/
Jason Farrell
Dans les pages du Wall Street Journal, on nous rebat souvent les oreilles avec le sauvetage de l’économie par nos maîtres des banques centrales. Alors lorsqu’un ancien responsable de la Fed écrit un article à propos du programme d’assouplissement quantitatif (QE), on ne devrait s’attendre à rien de bien surprenant. Andrew Huszar, l’homme en charge des achats sans précédent par la Fed de titres hypothécaires en 2009 et 2010, a écrit quelques pages lundi dernier pour expliquer les activités de la Fed aux pauvres plébéiens que nous sommes. Son article commence ainsi :
« Je n’ai qu’une chose à dire : je présente mes excuses à l’Amérique ».
Attendez un peu… Qu’est-ce que je lis ? Les banquiers centraux marchent si souvent au pas que de franches excuses pour ce qui est considéré par le plus grand nombre comme une politique qui a « sauvé l’économie » d’une ruine certaine est, disons, étonnant.
Le point intéressant est qu’il ne se contente pas de s’excuser de l’échec du programme qui devait inaugurer une nouvelle ère de prospérité. Il affirme en plus que cela n’a abouti à rien d’autre que de remplir les poches de Wall Street à coups de liquidités en masse.
« Malgré la rhétorique de la Fed, mon programme n’était pas d’aider à rendre le crédit plus accessible à l’Américain moyen. Les banques accordaient de moins en moins de prêts. Plus insidieusement, tous ces crédits supplémentaires accordés n’étaient pas meilleur marché. Le QE a peut-être diminué le coût global des prêts pour les banques mais Wall Street a empoché la plus grande partie de l’argent supplémentaire ».
De mieux en mieux ! Il livre même en pâture ses anciens chefs :
« Depuis les tranchées, plusieurs autres responsables de la Fed ont également commencé à exprimer leur inquiétude que le QE ne fonctionnait pas comme prévu. Nos avertissements sont restés lettre morte. Par le passé, les responsables de la Fed — même si au final ils se trompaient — se seraient inquiétés de façon obsessionnelle des coûts par rapport aux bénéfices pour toute initiative d’envergure. Aujourd’hui, leur seule obsession semble être celle de la dernière enquête sur les attentes des marchés financiers ou sur le dernierfeedback en personne des grands banquiers et des grands gestionnaires de hedge fund de W all Street. Désolé pour les contribuables américains ».
Pour lui, la plus grande intervention financière de l’histoire par une banque centrale n’a produit qu’une hausse de 0,25% de la croissance du PIB. Cela représente 4 000 milliards de dollars d’achats d’actifs et de nouvel argent, noyés dans l’économie en y générant une croissance d’à peine 40 milliards de dollars environ.
Naturellement, cette révélation ne dissuadera nullement la Fed. Même une légère diminution des 85 milliards de dollars par mois d’achats d’actifs semble impossible à ce stade, avec le « stimulus » intégré dans l’équation économique à tel point que les rumeurs de diminution du QE sont synonymes d’importantes liquidations.
Les banquiers centraux, paralysés, n’osent pas mettre fin à ce filon, même s’il ne profite qu’à Wall Street.
Nous ne pouvions imaginer qu’une déclaration plus lucide de l’échec de la politique monétaire puisse jamais être écrite. Et d’une source sûre ! Le responsable du QE1 affirme que le QE1 était une imposture. Le QE a longtemps été considéré comme une fonction clé de la Réserve fédérale. Qu’est-ce que cela augure pour l’avenir de la Fed ?