¤ Ukraine = Syrie 2.0 ? La révolution orange sanguine promue par la CIA conduit-elle à la guerre civile et, à une escalade nucléaire USA-Russie ?
Sources : http://resistance71.wordpress.com/2014/02/22/ingerence-occidentale-en-ukraine-vers-un-conflit-de-grande-envergure-paul-craig-roberts/
et http://resistance71.wordpress.com/2014/02/22/ingerence-occidentale-en-ukraine-on-est-parti-pour-un-syrie-2-0/
Ingérence occidentale en Ukraine: Vers un conflit de grande envergure ?… (Paul Craig Roberts)
La Russie ne fera rien tant que durent ses Jeux Olympiques… Washington le sait et en profite pour avancer le plus de pions possibles avant l’échéance. Les JO sont le paravent idéal. Les Russes préparent la riposte…
L’ours russe sortira de sa tannière dès la fin prochaine de la grand-messe des sports d’hiver. Poutine doit s’impatienter que musclor et musclette aient fini de faire de la luge pour reprendre les choses sérieuses en main…
– Résistance 71 –
L’Ukraine dérive t’elle vers la guerre civile et une confrontation des grandes puissances ?
Paul Craig Roberts - 20 février 2014 - url de l’article original:
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Les gens demandent des solutions, mais aucune solution n’est possible dans un monde totalement désinformé. Les populations presque partout sont dissatisfaites, mais peu ont une compréhension de la véritable situation. Avant qu’il ne puisse y avoir quelque solution que ce soit, les gens doivent connaître la vérité au sujet des problèmes. Pour les quelques ceux qui inclinent à être les messagers, c’est dans les grandes largeurs une entreprise ingrate qui voit peu de remerciements.
L’assomption que l’Homme est un animal rationnel est incorrecte. Il est une créature émotionnelle, il n’est pas le Mr Spock de Star Trek. Les humains ont le cerveau lavé par l’enculturation et l’endoctrination. Les patriotes répondent avec hostilité envers toutes critiques de leurs gouvernements, de leurs pays, de leurs espoirs ou leurs illusions. Leurs émotions étouffent les faits, si toutefois les faits leur parviennent. Les aspirations et les mirages prévalent sur la vérité. La plupart des gens veulent qu’on leur dise ce qu’ils ont envie d’entendre. En conséquence, ils sont toujours crédules et naïfs et leurs illusions et auto-persuasion en font des victimes faciles de la propagande. Ceci est vrai à tous les niveaux de la société et des leaders eux-mêmes.
Nous sommes les témoins de ceci aujourd’hui en Ukraine occidentale où un mélange d’étudiants délurés, pions de la marche de Washington vers son hégémonie globale, avec des manifestants payés pour manifester et des éléments fascistes parmi les ultra-nationalistes, amènent de grands troubles sur l’Ukraine et peut-être une guerre mondiale mortelle.
Beaucoup des manifestants sont des chômeurs qui collectent dans l’action de l’argent facile. Ce sont les innocents idéalistes qui détruisent l’indépendance de leur pays. Victoria Nuland, l’assistante ministre des affaires étrangères néo-con américaine, dont l’agenda est une hégémonie mondiale de Washington, a dit aux Ukrainiens ce qui était en stock pour eux le 13 décembre dernier, mais les manifestants furent trop hypnotisés pour l’entendre.
Dans un discours de 8 minutes et 46 secondes au National Press Club, sponsorisé par la fondation US-Ukraine et Chevron et le groupe de lobbying Ukraine-à-Washington, Nuland a crâné que Washington avait dépensé 5 milliards de dollars pour fomenter l’agitation, pour mener l’Ukraine au sein de l’UE. Une fois capturée par l’UE, l’Ukraine sera “aidée” par l’occident au travers du FMI. Nuland bien sûr a présenté le FMI comme le sauveteur de l’Ukraine et non pas comme la main de fer de l’occident qui va presser toute vie hors de l’Ukraine qui se débat avec son économie malade.
L’audience de Nuland consistait en une clique de personnes qui allaient s’enrichir par les pillages à venir et les connexions avec le nouveau gouvernement ukrainien appointé par Washington. Il suffit de regarder le très grand signe Chevron devant lequel Nuland parle et vous comprendrez de suite de quoi il s’agit.http://www.sott.net/article/273602-US-Assistant-Secretary-of-State-Victoria-Nuland-says-Washington-has-spent-5-billion-trying-to-subvert-Ukraine
Le discours de Nuland n’a pas alerté les manifestants ukrainiens, qui sont déterminés à détruire l’indépendance de l’Ukraine et à placer leur pays dans les mains du FMI de façon à ce qu’il puisse être pillé comme la Latvie, la Grèce et tous les pays qui ont jamais eu et suivi un programme de “réajustement” du FMI. Tout l’argent payé aux manifestants provient des Etats-Unis et de l’UE et sera bientôt remboursé au centuple lorsque l’Ukraine sera “ajustée” par le pillage classique occidental.
Dans son bref discours, l’agitateur néo-con Nuland a supputé que les manifestants pour lesquels Washington avait dépensé 5 milliards de dollars, protestaient de manière “pacifique et avec une grande force de retenue” contre un gouvernement brutal.
D’après la chaîne de télévision russe RT, qui a bien plus de crédibilité que le ministère des affaires étrangères US (rappelez-vous du ministre des AE Collin Powell s’adressant à l’ONU avec ses “preuves” d’armes de destruction massive irakiennes pour faire le cas de l’invasion de l’Irak, une manœuvre que plus tard Powell a désavoué comme n’étant que désinformation du régime Bush…), les manifestants et émeutiers ukrainiens ont depuis saisi 1500 armes à feu, 100 000 cartouches, 3 mitrailleuses et des grenades d’un arsenal militaire.
La police ukrainienne, formée aux droits de l’Homme, a permis à la violence de devenir incontrôlable. Un certain nombre de policiers ont été brûlés par les cocktails Molotov. Le dernier rapport fait état de 108 policiers touchés par balle. Un certain nombre est décédé et 63 sont dans un état critique (. http://rt.com/news/ukraine-kiev-firearms-weapons-police-934/ ) Ces victimes sont le produit des “manifestants pacifiques agissant avec une énorme retenue”. Le 20 février, le gouvernement ukrainien élu et indépendant a répondu à l’usage d’armes à feu par les émeutiers en autorisant la police à faire usage d’armes à feu en cas de légitime défense.
Peut-être que les Ukrainiens occidentaux russophobes méritent-ils le FMI et peut-être que l’UE mérite t’elle les nationalistes extrêmistes qui essaient de renverser le gouvernement ukrainen. Une fois que les Ukrainiens auront fait l’expérience du pillage par l’occident, ils seront à genoux, mendiant et suppliant la Russie de les sauver. La seule chose certaine, c’est qu’il y a peu de chance que la partie russe de l’Ukraine demeure partie de l’Ukraine.
Durant l’ère soviétique, des parties de la Russie elle-même, comme la Crimée par exemple, furent placées dans la République Socialiste Soviétique d’Ukraine, peut-être afin d’augmenter la population russe en Ukraine. En d’autres termes, une grande partie de ce que sont aujourd’hui les provinces de l’Est et du Sud de l’Ukraine, sont des territoires traditionnels russes et non pas des parties historiques de l’Ukraine.
Jusqu’à ce que la Russie accorde à l’Ukraine son indépendance au début des années 1990, celle-ci a fait l’expérience d’une faible indépendance depuis le XIVème siècle et a été partie de la Russie pendant 200 ans. Le problème avec le gain d’indépendance est que pas mal de l’Ukraine n’est pas ukrainien mais russe.
Comme j’en ai rendu compte préalablement, la Russie regarde la perspective de voir l’Ukraine comme membre de l’UE avec l’OTAN avec des bases militaires américaines juste sur les frontières russes, comme une “menace stratégique”. Il est fort peu probable que le gouvernement russe et les territoires russes en Ukraine accepteront le plan de Washington pour ce pays. Quelque soit son intention, le minisitre des AE John Kerry et ses déclarations provocatives font monter les tensions et fomentent la guerre. La vaste majorité des populations américaine et européenne de l’Ouest n’a aucune idée de ce qu’est la véritable situation, parce que tout ce qu’ils entendent de la “presse libre” n’est que propagande néoconservatrice.
Les mensonges de Washington sont en train de non seulement détruire les libertés civiles domestiquement et à l’étranger, mais sonnent de dangereuses alarmes en Russie au sujet de la sécurité du pays. Si Washington parvient à renverser le gouvernement ukrainien, les provinces occidentale et orientale vont sûrement faire sécession ; si la sécession se transforme en guerre civile au lieu d’un divorce pacifique, la Russie ne pourra pas rester assise à ne rien faire. Comme les va t’en guerre de Washington soutiendront l’Ukraine occidentale, les deux puissances nucléaires seront jetées dans un conflit militaire.
Les gouvernements ukrainien et russe ont permis à cette dangereuse situation de se développer, parce qu’ils ont naïvement permis pendant des années que des milliards de dollars soient pompés dans leurs pays, où l’argent fut utilisé pour créer une 5ème colonne sous le déguisement d’organisations éducatives et des droits de l’Homme, alors que le véritable but est de déstabiliser les deux pays. La conséquence directe de la confiance des Ukrainiens et des Russes placée dans l’occident est la perspective d’une guerre civile et d’un conflit bien plus étendu.
Mise à jour: Après avoir lu la collection de nouvelles étrangères fournie par Richard (Rick) Rozoff au sujet de la situaton en Ukraine
http://www.informationclearinghouse.info/article37700.htm
ceci m’a rappelé des histoires au sujet du comment la première guerre mondiale débuta… Dans leur désir aveugle de renverser un gouvernement ukrainien démocratiquement élu et d’imposer un état marionnette de l’UE à sa place, les Américains, les Britanniques et les Français, leurs gouvernements, mentent comme des arracheurs de dents et provoquent une situation qui se dirige tout droit vers un conflit armé de plus grande envergure.
A moins que le gouvernement russe et le peuple désirent accepter l’hégémonie de Washington sur la Russie, celle-ci ne peut pas tolérer un coup que l’occident prépare et mène en Ukraine. Comme il est fort peu probable que les forces militaires occidentales soient capables de rivaliser avec l’armée russe dans son propre pré carré ou qu’un Washington arrogant et sûr de soi ne puisse accepter une défaite, le conflit vers lequel se dirige les gouvernements occidentaux corrompus deviendra nucléaire.
Comme le montrent des sondages réalisés de par le monde, Washington est vu comme la plus grande menace pour la paix dans le monde. Comme je l’ai souvent écrit, Washington n’est pas seulement une menace pour la paix mondiale ; Washington et ses méprisables régimes marionnettes européens sont une menace pour la vie même sur cette planète. Pour parler franc, Washington est barjot et les “leaders” européens sont payés pour masquer la folie totale de Washington.
Le monde pourrait bien s’arrêter bien avant que les dettes impayables occidentales ne soient dûes.
6 Réponses à “Ingérence occidentale en Ukraine: Vers un conflit de grande envergure ?… (Paul Craig Roberts)”
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Excellente harangue du député Louis à l’assemblée belge au sujet de l’Ukraine:
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JBL1960 dit :
février 22, 2014 à 5:17Purée, il a une sacré paire de cojones ce gars. J’adore : « Là, où BHL passe, les libertés et la démocratie trépassent »… La traduction de Paul Craig est terrifiante de vérité. Je l’ai dit ici ; les Zunies cherchent la guerre mondiale et nucléaire par tous les moyens. Bon, on y est… C’est vrai qu’il y a une sacré similitude avec l’assassinat de l’archiduc Franz à Sarajevo et le soutien aux manifestants « pacifiques » d’Ukraine… Oblabla, a trouvé un sbire parfait en Hollandouille ! J’espère juste que nous aurons un angle d’attaque pour arrêter cette folie guerrière, sinon, rendez-vous sur Vénus (c’est ma planète préférée) ! Merci R71 et A+
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Marc dit :
février 23, 2014 à 1:20Il faut garder à l’esprit qu’une partie des manifestants pro UE sont également (et avant tout ?) anti russes. Les mauvais souvenirs du joug soviétique ne s’effacent pas d’un claquement de doigt.
Le peuple n’est pas à blâmer.
Et c’est également ce qui rend la compréhension et le recul difficiles.
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Sinon, si – comme on peut le lire dans des médias alternatifs comme ici cette traduction – le gourbi ukrainien fait partie d’un agenda (OTAN, FMI, Banque Mondiale etc, on les connait) sacrément malsain, l’analyse de Paul Craig Roberts fait froid dans le dos : impossible d’imaginer dans ce cas une non-réponse russe.
D’ailleurs, le plus fort de ce ramdam s’est produit précisément pendant les JO, précisément alors qu’une réaction russe était difficilement possible, coïncidence ?
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Les corporations se livrent à leur sport favori; la castagne « économique », voracité qui, par la porte ou par la fenêtre, est le moteur du système.
Le phagocytage est le système : le business c’est l’argent des autres.
Et pendant ce temps aux nouvelles au beau fixe, des flots de pognon papelard font enfler de manière exponentielle une maousse bulle financière prête à tout péter, le pognon va à la spéculation, l’économie « réelle » ne se résume plus qu’à un esclavagisme moderne.
Drôle de planète.-
oui, pas « drôle », mais prévisible depuis bien longtemps malheureusement.
Quand on pense qu’il suffirait que les gens disent NON pour que çà s’arrête illico…
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JBL1960 dit :
février 23, 2014 à 3:35Oui, c’est ce que je me tue à répéter sans cesse : NON, NINE, NO, NIX NIX… Les gens ont peur de dire NON ! Pourtant. D’ailleurs, en 2008, pendant les JO de Pékin, il y avait eu une tentative en Géorgie, notre Nabot de l’époque c’était précipité à Moscou, pour… Rien ; Comme d’hab… Maintenant, la clôture des JO c’est aujourd’hui je crois. Bon, à suivre donc comme le lait sur le feu !
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ASSOUA dit :
février 23, 2014 à 9:39Ukraine : la police de Kiev a arrêté un agent de l’IPA qu’ils croyaient être un manifestant ! 20/02
Ingérence occidentale en Ukraine: On est parti pour un Syrie 2.0…
Seule solution pour le peuple ukrainien: qu’il se rappelle de Nestor Makhnoet de son héritage politique… Autre article sue le sujet ici.
– Résistance 71 –
Les Etats-Unis et l’Union Européenne s’allient aux fascistes ukrainiens
Eric Draitser - 19 février 2014 - url de l’article en français:
http://www.michelcollon.info/Renaissance-du-fascisme-en-Ukraine.html?lang=fr
Dans leur tentative d’arracher l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie, les USA-UE-OTAN se sont alliés eux-mêmes avec des fascistes – et ce n’est pas la première fois. Evidement, pendant des dizaines d’années, des millions de personnes ont « disparues » ou été assassinées par des formes paramilitaires fascistes armées et appuyées par les Etats-Unis.
Les derniers mois ont vu régulièrement des manifestations menées par l’opposition politique ukrainienne et ses partisans – manifestations soi-disant en réaction au refus du président Yanukovich de signer un accord commercial avec l’Union Européenne, vu par beaucoup d’observateurs politiques comme une première étape vers l’intégration à l’U.E. Les manifestations sont restées en général pacifiques jusqu’au 17 janvier, quand des manifestants casqués, armés de matraques et de bombes improvisées ont déchaîné une brutale violence contre la police, entrant en furie dans les bâtiments gouvernementaux, tabassant tous ceux suspects de sympathies envers le gouvernement, et causant des ravages de manière générale dans les rues de Kiev. Mais qui étaient ces extrémistes violents, et quelle est leur idéologie ?
La formation politique est connue sous le nom de « Pravy Sektor » (Secteur de Droite). C’est essentiellement une organisation coordonnant un certain nombre de groupes ultranationalistes de tendance droitière (lire : fascistes), dont les partisans du « SvobodaParty » (Parti de la Liberté), « Les patriotes de l’Ukraine », « Assemblée Nationale Ukrainienne – Autodéfense Nationale Ukrainienne » (UNA-UNSO), et « Trizub ». Toutes ces organisations partagent une idéologie commune qui est frénétiquementantirusse, anti-immigration, et anti-juive, entre autres choses. En plus, elles partagent une référence commune à « l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens », conduite par Stepan Bandera, le collaborateur nazi tristement célèbre qui a combattu activement contre l’Union Soviétique et s’est impliqué dans certains des pires atrocités commises de chaque côté pendant la seconde guerre mondiale.
Pendant que les forces politiques ukrainiennes, opposition et gouvernement, continuaient à négocier, une très différente bataille était engagée dans les rues. Utilisant l’intimidation et la force brutale, relevant plus des « chemises brunes » d’Hitler ou des « chemises noires » de Mussolini que d’un mouvement politique d’aujourd’hui. Ces groupes ont réussi à transformer un conflit de politique économique en une lutte existentielle pour la survie même de la nation que ceux qui se nomment « nationalistes » prétendent aimer de tout leur cœur. Les images de Kiev en feu, des rues de Lvivremplies de voyous, et autres exemples effrayants du chaos dans le pays, montrent sans l’ombre d’un doute que la négociation politique avec l’opposition du Maidan (place centrale de Kiev et centre des manifestations) maintenant n’est plus le problème central. La question est plutôt celle du fascisme ukrainien et s’il doit être soutenu ou rejeté.
En ce qui les concerne, les Etats-Unis ont pris fermement position aux côtés de l’opposition, en dépit de son caractère politique. Début décembre, des membres de la classe dirigeante des USA, tels que John McCain et Victoria Nuland ont été aperçus àMaidanapportant leur appui aux manifestants. Néanmoins, alors que le profil de l’opposition est devenu manifeste ces derniers temps, les USA et la classe dirigeante de l’Ouest, et leur machine à médias, ont peu fait pour condamner la recrudescence fasciste. Au lieu de cela, leurs représentants ont rencontré des représentants du « Secteur de Droite » et les ont jugés comme étant « non menaçants ». En d’autres mots, les USA et leurs alliés ont donné une approbation tacite à la continuation et à la prolifération de la violence au non de leur but final : le changement de régime.
Dans leur tentative d’arracher l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie, les USA-UE-OTAN se sont alliés eux-mêmes avec des fascistes – et ce n’est pas la première fois. Evidemment, pendant des dizaines d’années, des millions de personnes ont « disparues » ou été assassinées par des formes paramilitaires fascistes armées et appuyées par les Etats-Unis. Le Moudjahidisme en Afghanistan, qui plus tard s’est métamorphosé en Al Qaeda, également extrémistes réactionnaires idéologiques, a été créé et financés par les Etats-Unis dans le but de déstabiliser la Russie. Et évidement c’est aussi la douloureuse réalité de la Lybie et, plus récemment, de la Syrie, où les Etats-Unis et leurs alliés financent et soutiennent les extrémistes Djihadistes contre un gouvernement qui a refusé de s’aligner sur les USA et Israël. Il y a ici une tendance inquiétante qui n’a jamais été perdue de vue par les observateurs politiques consciencieux. : les Etats-Unis font toujours cause commune avec l’extrême droite et les fascistes pour un profit géopolitique.
La situation en Ukraine est profondément troublante car ’elle représente une conflagration politique qui pourrait très facilement déchirer le pays moins de 25 ans après qu’il ait gagné son indépendance sur l’Union Soviétique. Cependant, il y a un autre aspect tout aussi inquiétant de la montée du fascisme dans ce pays – il n’est pas le seul.
La menace fasciste à travers le continent
L’Ukraine et la montée de l’extrême-droite ne peuvent être vus, et encore moins compris, hors du contexte. Au contraire, cela doit être examiné dans le cadre d’une tendance croissante à travers l’Europe (et bien entendu le monde) – une tendance qui menace les fondements mêmes de la démocratie.
En Grèce, l’austérité sauvage imposée par la troïka (FMI, BCE et Commission européenne) a paralysé l’économie du pays, conduisant à une dépression aussi grave, sinon pire, que la « grande dépression » aux Etats-Unis. C’est dans ce contexte d’effondrement économique que le parti de « Aube Dorée » est devenu le troisième parti politique le plus populaire dans le pays. Epousant une idéologie de la haine, « Aube Dorée » – en fait un parti nazi anti-juif, anti-immigrant, chauviniste anti-femme – est une force politique que le gouvernement d’Athènes a perçue comme une menace sérieuse pour le tissu même de la société. C’est cette menace qui a conduit le gouvernement à arrêter la direction du parti après qu’un fasciste d’Aube Dorée ait mortellement poignardé un rappeurantifasciste. Athènes a lancé une enquête sur ce parti, mais les résultats de cette enquête et de la procédure judiciaire restent peu clairs.
Ce qui fait d’Aube Dorée une telle menace insidieuse, c’est le fait que, malgré leur idéologie centrale du nazisme, leur rhétorique anti-UE, anti-austérité, plait à beaucoup dans la Grèce dévastée économiquement. Comme beaucoup de mouvements fascistes du 20ème siècle, Aube Dorée prend comme bouc émissaire les immigrants, les musulmans et les africains principalement, devant beaucoup de problèmes auxquels sont confrontés les Grecs. Dans des circonstances économiques désastreuses, une telle haine irrationnelle devient attirante, une réponse à la question de savoir comment résoudre les problèmes de société. En fait, malgré que les leaders d’Aube Dorée soient en prison, d’autres membres de ce parti sont toujours au parlement, occupent toujours des fonctions importantes y compris le maire d’Athènes. Bien qu’une victoire électorale soit peu probable, une nouvelle solide performance dans les urnes rendrait l’éradication du fascisme en Grèce plus difficile.
Si ce phénomène était limité à la Grèce et à l’Ukraine, cela ne constituerait pas une tendance continentale. Néanmoins, partout en Europe, nous voyons malheureusement la montée de partis politiques similaires, quoiqu’un peu moins ouvertement fascistes.EnEspagne, le Parti Populaire (proaustérité) au pouvoir a fait passer des lois draconiennes restreignant les manifestations et la liberté d’expression, habilitant et renforçant les tactiques répressives de la police. En France, le parti du Front National de MarineLePen, qui prend avec véhémence les musulmans et les africains comme boucs émissaires, a eu presque 20% lors du premier tour des élections présidentielles. De même, le Parti pour la Liberté aux Pays-Bas – qui préconise des politiques antimusulman et antiimmigrant – s’est hissé à la troisième place au parlement. Au travers de la Scandinavie, les partis ultranationalistes qui autrefois vivotaient dans l’obscurité sont aujourd’hui des acteurs importants dans les élections. Ces tendances sont pour le moins inquiétantes.
Il convient de noter aussi que, au-delà de l’Europe, il y a un certain nombre de formations politiques quasi-fascistes qui sont, d’une manière ou d’une autre, soutenues par les Etats-Unis. Les coups d’Etat d’extrême droite qui ont renversé les gouvernementsduParaguay et du Honduras ont été tacitement et / ou ouvertement soutenus par Washington dans leur quête sans fin pour supprimer la gauche en Amérique latine. Bien sûr il faut aussi se rappeler que le mouvement de protestation en Russie a été menée parAlexeiNavalny et ses partisans nationalistes qui épousent une idéologie raciste virulente antimusulmane, qui voit les immigrants originaires du Caucase russe et des anciennes républiques soviétiques comme inférieurs aux « Russes européens ». Ces exemples et d’autres se mettent à dessiner un portrait horrible d’une politique étrangère américaine qui tente d’utiliser les difficultés économiques et les bouleversements politiques pour étendre l’hégémonie US dans le monde.
En Ukraine, le « Secteur de Droite » a quitté la table des négociations, prenant part à la lutte dans la rue pour tenter de réaliser le rêve de Stepan Bandera – une Ukraine libérée de la Russie, des Juifs, et de tous les autres vus par eux comme « indésirables ». Porté par le soutien continu des États-Unis et de l’Europe, ces fanatiques représentent une menace plus grave pour la démocratie que Ianoukovitch et le gouvernement pro-russe ne pourraient jamais représenter. Si l’Europe et les Etats-Unis n’admettent pas cette menace naissante, il sera peut-être trop tard quand ils s’en rendront compte.
Traduit pour Investig’Action par Jean-Pierre Geuten
Source : counterpunch.org