¤ NSA & C° : lire « The Intercept » pour faire obstacle à la volonté étatsunienne d’hégémonie globale à la Matrix ?
Source : Agoravox « Un devoir civique, lire The Intercept », article de Automates Intelligents (JP Baquiast), version avec commentaires (version du samedi 16 mars 2014 à )
Un devoir civique, lire The Intercept
The Intercept est le journal fondé par Glenn Greenwald, Laura Poitras et Jeremy Scahill pour diffuser les informations rapportées par Edward Snowden et décrivant en détail les activités de la NSA, de la CIA et d’autres agences américaines afin d’espionner le web mondial. Ces trois journalistes, comme nul ne devrait l’ignorer, ont été et demeurent l’objet de persécutions multiples visant à les réduire au silence. Ils ont le courage de les braver, peut-être au péril de leur vie. Ils ont été rejoints par une poignée de militants décidés à combattre l’hégémonie des susdites Agences sur le web.
C’est pourquoi The Intercept doit absolument devenir une des sources de références pour ceux qui se préoccupent de comprendre en profondeur comment va le monde. Ajoutons cependant, à l’intention des ingénus, que comme tout ce qui provient du web peut être piraté et déformé par divers « malware », il faudra toujours à l’avenir se demander si les textes présentés comme venant de The Intercept sont bien de lui.
Dans l’immédiat, nous ferons confiance aux articles déjà publiés par le Journal. Le premier de ceux-ci décrit la façon dont la NSA utilise l’espionnage sur les réseaux afin d’identifier les individus à cibler en vue d’assassinat par des drones. Compte-tenu de la lutte menée contre les Talibans en Afghanistan et au Pakistan, on dira que la chose est de bonne guerre. Mais la technique peut être aussi employée pour détruire, par des drones ou autrement, toute personne jugée nuisible. Il peut s’agir de vous. Il peut s’agir de moi.
Le deuxième article est un reportage photographique commenté concernant les implantations de la NSA et d’autres grandes agences sur le territoire américain. Ces immeubles hébergent des serveurs mémorisant les milliards d’informations collectées par les agences depuis quelques années. Ils hébergent aussi d’importantes équipes d’analystes et de hackers chargé de pirater les communications et les ordinateurs d’ennemis éventuels de l’Amérique. La définition en est si large qu’elle peut inclure, à nouveau, vous et moi.
Mais l’article qui doit aujourd’hui retenir toute notre attention concerne les méthodes employées à très grande échelle pour pénétrer les réseaux et les ordinateurs de millions d’usagers du web, qu’ils se trouvent aux Etats-Unis ou à l’étranger. « How the NSA Plans to Infect ‘Millions’ of Computers with Malware » On notera que ces opérations sont conduites à partir du siège de la NSA à Fort Meade, mais sont pleinement relayées par les services secrets britanniques, le désormais célèbre GCHQ, ainsi qu’au Japon et dans 3 autres pays, Australie, Canada, Nouvelle Zélande composant avec l’Amérique et le Royaume-uni le groupe dit des Five Eyes. Ceux qui, en Europe, déplorent l’excessif assujettissement des gouvernements aux stratégies américaines, devraient se demander jusqu’à quel point les services secrets des pays de l’Union européenne collaborent avec la NSA et plus généralement avec les Five Eyes dans le recueil et l’exploitation d’informations piratées dans les ordinateurs des usagers européens du Net. (more…)